Comme tu le sais, depuis quelques mois déjà, j’écris tous les jours. C’est quelque chose que j’ai voulu commencer à faire il y a au moins 10 ans. Mais bon, j’étais comme le Mbenguiste type. Je me disais que je n’étais pas prêt. Je remettais à demain, j’attendais le bon moment. Le bon moment qui n’est jamais venu.
J’ai donc décidé de me lancer il y a quelques mois, dans une situation certainement moins bonne que celle que j’avais quand cette idée m’est venue à l’esprit pour la première fois. Et devine quoi ? Tout se passe bien ! Enfin, jusqu’ici ! Comme quoi, tous ces obstacles n’étaient que dans ma tête. Et je pourrais en dire autant pour le retour au pays. Mais bon, ça, c’est le sujet d’un autre jour. Aujourd’hui, je veux te parler de ce que le fait d’écrire tous les jours fait à mon cerveau.
Il y a presque 10 ans, j’ai suivi l’un des MOOC (cours en ligne) les plus célèbres au monde, si ce n’est le plus célèbre. Il s’agit de Learning How to Learn: Powerful mental tools to help you master tough subjects de Terrence Sejnowski et Barbara Oakley, sur la plateforme Coursera (il est gratuit). L’une des choses que j’ai retenue de ce cours, c’est que nous avions 2 modes de réflexion : le mode focus (concentré) et le mode diffus. Et que notre cerveau avait besoin de faire des allers-retours entre ces 2 modes pour apprendre efficacement.
Et comme tu le sais déjà peut-être, écrire est la meilleure façon de réfléchir. Donc, décider d’écrire tous les jours, c’est se pousser à réfléchir un peu tous les jours. Et ce, en mode focus. Chaque jour, je dois me concentrer pour développer une idée qui est dans ma tête et la partager avec toi. Et entre deux textes, je suis en mode diffus. Exactement ce dont mon cerveau a besoin pour être au top. Ces vas-et-vient quotidiens.
Pendant mon mode diffus, mon cerveau ne s’arrête pas. Au contraire, chaque jour, j’ai une nouvelle idée de texte. Ma base de données est actuellement remplie de presque une centaine d’idées de textes à développer plus tard. Mais le meilleur n’est pas là. Il est dans la façon dont je perçois le monde dorénavant. Vu que je suis un généraliste et que j’ai décidé d’écrire sur à peu près tout (et de ne pas rater les déserteurs de la diaspora de temps en temps), mon cerveau est en constante alerte pour déterminer les futures idées de texte. Ma façon de vivre les expériences a totalement changé.
J’ai passé des années à étudier la méditation et à essayer d’être dans une situation et d’avoir la capacité de sortir de mon corps pour pouvoir l’examiner de plus haut. Être un acteur et en même temps un spectateur. Sans changer mon expérience de la situation. Aujourd’hui, le fait d’écrire tous les jours me permet de me rapprocher de cet état. En pleine situation, je peux être en train de prendre des notes dans mon cerveau pour un futur texte. Et ça, c’est quelque chose de juste phénoménal. Mes mots ne l’expriment certainement pas avec fidélité. Il faut le vivre pour le comprendre.
Je ne suis pas encore au niveau des moines qui peuvent être des acteurs et super spectateurs. Je ne peux pas prendre de très longues notes dans mon esprit pendant que je vis la situation. J’espère qu’avec le temps j’y arriverai. Mais en attendant, heureusement que j’ai toujours mon bloc-notes sur moi. Afin de capturer au moins le début de la note avant d’aller plus loin. Je suis même allé jusqu’à retrouver mon dictaphone pour m’enregistrer au cas où je serais dans une position où il me serait difficile d’utiliser mon bloc-notes. Bref, ça foisonne d’idées là-dedans. Beaucoup plus qu’avant !
Si toi aussi tu veux t’améliorer dans un domaine, si tu veux te spécialiser dans quoi que ce soit, je te conseille d’envisager l’écriture. Et surtout d’écrire chaque jour. Tu n’as pas besoin de savoir ce que tu vas écrire à l’avance. Tu peux juste te dire que tu vas écrire sur un sujet en particulier tous les jours. Le plus dur sera de faire tes 3-5 premiers textes. Ensuite, ton cerveau va prendre le relais. Tu lui auras donné ce qu’il faut : les deux modes de réflexion. C’est tout ce dont il a besoin.
Douala 🇨🇲