Et si on repensait l'efficacité de nos commerces au Cameroun ?

Aujourd’hui encore, je suis allé chez le boutiquier du coin prendre ma dose de gâteaux beurre-chocolat. Et une fois de plus, le chocolat était fini. La troisième fois en moins d’un mois, sachant que je n’y vais même pas tous les jours.

Cette fois-ci, je lui ai demandé comment c’était possible que le chocolat puisse finir tout le temps. Il m’a répondu que la consommation est importante. Je lui ai alors demandé pourquoi il n’avait pas un seau en réserve. Il m’a dit que la consommation est TRÈS importante. Je lui ai dit, pourquoi pas deux dans ce cas ?

Bref, je pense qu’ils ne font simplement pas de réserves et qu’ils commandent à leurs fournisseurs chaque fois qu’ils se rendent compte que le seau est sur le point de finir. Et c’est à peu près comme ça que tous les petits business sont gérés au pays. D’une façon tellement inefficace qu’on se demande comment ces business font pour survivre aussi longtemps.

Tout ceci reflète à quel point nous manquons d’intelligence dans notre pays. Il n’est pas normal que des business puissent opérer pendant autant d’années de façon aussi inefficace et qu’il n’y ait personne pour venir les disrupter. Ailleurs, il suffit qu’une entreprise leader du marché rate un virage majeur, en adoptant tardivement une nouvelle technologie ou en ne s’adaptant pas aux nouvelles pratiques, pour être reléguée au second plan, voire disparaître. Mais ici, chez nous, tu peux servir tes clients de la pire manière qui soit, en utilisant les pires intrants possibles, avec une lenteur qui ne dit pas son nom, et tu ne seras jamais inquiété. Tout le monde est concentré sur son dossier du Canada.

Quand je pense que certains ont le toupet de crier haut et fort qu’il n’y a pas d’opportunités dans ce pays. Au lieu de se taire, ils préfèrent afficher leur bêtise aux yeux du monde.


Douala 🇨🇲