La dignité avant les opportunités

Dans une discussion hier, on m’a dit : “Ronel, tu ne peux pas toujours tout dénoncer. Surtout quand tu es dans le camp des demandeurs.” Le “tu ne peux pas toujours tout dénoncer,” je l’ai déjà entendu à plusieurs reprises. La nouveauté, c’était “le camp des demandeurs” — le camp de ceux qui ont besoin d’un coup de main, d’un financement, de recevoir un prix, une subvention, etc.

Je suis d’accord qu’il faut souvent faire profil bas et ne dévoiler ses cartes que lorsqu’on a les moyens de sa politique. Mais il ne faut pas oublier que tu n’es pas le seul à connaître cette stratégie. Le camp d’en face le sait aussi. Raison pour laquelle il fera toujours tout ce qui est en son pouvoir pour que tu n’aies jamais les moyens de ta politique.

La meilleure chose à faire, selon moi, est de ne jamais te considérer dans le club des demandeurs. Ce n’est pas parce que j’ai besoin de financement que je vais te laisser me dire n’importe quoi. Ce n’est pas parce que je participe à un concours à grosse récompense que je vais me taire si j’observe une injustice. Ce n’est pas parce que j’espère avoir un poste de ministre que je vais fermer les yeux sur une action du gouvernement que je juge injuste. Peu importe que j’aie raison ou pas, le plus important est de rester intègre et honnête envers moi-même et ma communauté.

Cette attitude me fermera certainement beaucoup de portes d’opportunités dans ma vie, mais adopter l’attitude contraire me fermerait les portes d’un sommeil paisible. Et s’il fallait choisir, je choisirais le sommeil paisible et la paix du cœur, tous les jours de l’année.


Douala 🇨🇲