Les petits détails qui nous coûtent cher

Aujourd’hui, j’aimerais parler de quelque chose que j’ai remarqué chez nous, les Africains, et qui me sort vraiment par les narines. Ce n’est peut-être pas grand-chose pour la plupart d’entre nous, mais je me bats avec mes gars tous les jours pour qu’on en sorte.

Depuis quelques jours, je traverse une phase où je ne suis pas très bien. Dans ces moments-là, j’essaie de m’accrocher aux petites choses comme mes routines quotidiennes (lecture, sport, challenge en cours, etc.). Malheureusement, mon alimentation en prend aussi un coup, et mon péché mignon, ce sont les gâteaux beurre-chocolat. Si tu es un vrai Camerounais, tu sais de quoi je parle.

Donc, cette semaine, j’ai dû faire quelques tours chez les boutiquiers du coin pour me procurer mes doses. En moins d’une semaine, un boutiquier m’a dit deux fois que le chocolat était fini (sachant qu’entre les deux fois, il y en avait). Un autre m’a dit qu’il n’avait plus de beurre.

Je ne sais pas pour toi, mais ce sont des choses que je n’arrive pas à comprendre. Comment le chocolat ou le beurre, que tu vends à la cuillère, peut-il finir ? Ce sont des produits sur lesquels tu fais une marge importante, et qui sont rarement en rupture de stock chez les fournisseurs. Pourquoi ne pas toujours avoir au moins un seau de réserve ? Je ne comprends pas !

Cela m’a fait penser à nos mamans, qui, quand on était plus jeunes, nous envoyaient chercher du gaz en plein milieu de la cuisson d’un repas. Si tu sais que certains plats sont délicats et que les vendeurs de gaz ne sont pas ouverts 24h/24, pourquoi ne pas avoir une bouteille de secours ? La probabilité que les deux bouteilles finissent au cours d’une même cuisson est quasi nulle. Si tu t’en souviens, j’avais calculé qu’une bouteille de 13kg pouvait brûler pendant environ 80 heures.

C’est un problème que je rencontre aussi avec mes équipes tous les jours. “Pourquoi il n’y a pas de gamelles pour les grands plats ?” “C’est fini !” Comment cela peut-il finir si nous avons une estimation exacte du nombre de grands plats que nous vendons par jour, et qu’il suffit de s’assurer d’avoir toujours au moins cinq jours de réserve ? Mais bon, apparemment, c’est tellement normal que ça ne gêne plus personne.

Quand je discute avec les gens, ils se plaignent du gouvernement, de la colonisation, ou des autres. Mais est-ce que tu t’es déjà demandé si tu réussis à gérer les petits détails de ta vie ? Ne plus te laisser surprendre par ce qui est prévisible. Si ce n’est pas le cas, je te conseille de retourner travailler sur toi avant de te plaindre de quoi que ce soit de plus.


Douala 🇨🇲