L’histoire se répète : De la traite négrière à l’exode moderne

Des facteurs avancés pour expliquer le retard de développement de l’Afrique sur le reste du monde, les historiens s’accordent pour dire que la traite négrière a joué un certain rôle.

Quelques exemples d’impacts de la traite négrière sur l’Afrique :

  • Entre 10 et 28 millions d'Africains déportés.
  • Perte non seulement des individus, mais aussi de leurs descendants potentiels.
  • Perte de main-d'œuvre productive, surtout jeune et en bonne santé.
  • Perturbation des systèmes économiques locaux.
  • Déstabilisation des structures sociales.
  • Conflits internes pour capturer des esclaves.

Pour ne citer que ceux-là.

Quand je lis ces exemples, je me demande si on parle de l’histoire ou du présent. Parce que c’est exactement ce que nous vivons aujourd’hui avec le phénomène d’immigration massive.

Des centaines de milliers de jeunes quittent l’Afrique chaque année pour l’Occident. Un aller qui se fait souvent sans retour, emportant avec eux leur future descendance, ce qui représente un manque à gagner conséquent pour l’Afrique. La plupart de ces jeunes sont parmi les plus intelligents, les plus forts et les plus en forme du continent. Il n’y a qu’à voir les pré-requis pour obtenir un visa ou encore la force qu’il faut pour traverser la Méditerranée.

Ces départs perturbent fortement les petites économies locales qui commençaient à se mettre en place. Aujourd’hui, plus aucune industrie n’est épargnée. Comment pouvons-nous être compétitifs dans quoi que ce soit s’il n’existe pas de main-d'œuvre locale ? Comment pourrons-nous soigner ceux qui sont restés et ont choisi de se retrousser les manches si tous les médecins et infirmiers formés par nos gouvernements se retrouvent au Canada ou en Allemagne ?

Les familles sont totalement disloquées. Des parents qui ont des enfants éparpillés à travers le monde, qui ne se rencontrent presque jamais, et dont les petits-enfants ne connaîtront leurs grands-parents qu’à travers Whatsapp. Comment est-il possible de s’assurer de faire perdurer la tradition quand même les chefs de village vont à l’étranger pour assister à des festivals qui avaient l’habitude de se dérouler au village ?

Sans parler de ceux qui font semblant de travailler pour piller les caisses des entreprises qui les emploient afin de pouvoir se payer le fameux ticket pour la traversée. Les employés qui prennent des crédits aux banques locales avant de partir, créant un état délétère pour ceux qui restent. Et un accès au crédit de plus en plus difficile.

La traite négrière nous est tombée dessus. Nous n’avons pas vraiment eu le choix. Elle a apporté son lot de malheurs et de conséquences dont nous continuons de payer le prix. Mais ce qui se passe aujourd’hui est totalement de notre faute. Nous en sommes les seuls responsables. Aveuglés par l’envie et une bêtise infinie, nous sommes en train de détruire la seule terre qui est vraiment la nôtre.

Peut-être pensons-nous naïvement que le sort de nos descendants, une fois partis, sera différent de celui des descendants de la Traite Négrière. Mais j’en doute fort !


Douala 🇨🇲