L’hygiène alimentaire, un défi à relever au Cameroun

Aujourd’hui encore, j’ai eu une discussion super intéressante avec ma mère, en marge de notre séance de travail. Franchement, si tu as la possibilité de vivre près de tes parents et surtout de travailler avec eux, je te recommande vivement de le faire. Il n’y a pas que l’argent dans la vie.

Comme d’habitude, nous avons parlé de beaucoup de choses : des histoires de famille, de sa jeunesse, des événements qui se sont passés avant et après ma naissance, mais aussi des anecdotes sur notre secteur d’activité, la restauration.

Elle m’a raconté comment elle a été dégoûtée de la viande hachée il y a des décennies, alors qu’elle travaillait dans une grande poissonnerie-boucherie de la place (qui n’existe plus d’ailleurs). Elle m’a expliqué qu’ils avaient deux types de viande hachée à des prix différents. La première était de la viande de bœuf importée (oui, on importait déjà de la viande de bœuf à cette époque), et la seconde était constituée de tous les déchets de viande qui restaient au congélateur. Le patron avait décidé d’en faire un produit pour maximiser les gains. Depuis cette période, elle n’a plus jamais mangé de viande hachée à moins d’avoir participé au processus de hachage.

Je lui ai dit que c’était justement la nourriture que nous consommions à l’extérieur qui nous tuait dans ce pays. Elle m’a raconté l’histoire d’une vendeuse de beignets qui ne mangeait jamais ses propres produits, préférant ceux de sa voisine car elle savait dans quelles conditions elle les préparait. Elle a aussi évoqué le piment pourri que les vendeurs de nourriture achètent pour faire leur sauce, un piment tellement décomposé qu’il est impossible de le laver correctement.

Bref, nous avons fait notre petit kongossa sur les conditions de préparation des repas que nous consommons dans la rue et dans certains restaurants. Au nom de l’argent, certains sont prêts à vendre du poison à leurs clients. On se plaint tous les jours du gouvernement, alors que nous sommes en train de tuer notre immense patrimoine culinaire pour des miettes.

L’une des raisons pour lesquelles nous nous battons chaque jour avec Katering pour faire avancer les choses, même difficilement, c’est justement pour permettre à tous les Camerounais de pouvoir manger sans crainte dans la rue. De pouvoir savourer leurs repas l’esprit tranquille, sachant que toutes les conditions d’hygiène ont été respectées, de la qualité des produits choisis à l’emballage final. C’est l’humble mission que nous nous sommes donnés. Si tu me cherches sans me voir, c’est parce que je suis concentré à résoudre ce problème.


Douala 🇨🇲