Si tu veux aller loin dans la vie, atteindre les sommets atteints par très peu de personnes jusqu’ici, il va falloir que tu arrêtes de faire comme tout le monde. Car tout ce monde que tu suis religieusement sans te poser de questions ne va certainement pas au même endroit que toi.
Je tenais à te rappeler ce petit principe afin que tu te poses les bonnes questions dorénavant. “Est-ce que ce que je suis en train de faire est en phase avec celui que je veux devenir?” "Est-ce qu’en suivant la route empruntée par tout le monde, je ne vais pas me retrouver au même endroit qu’eux?”
Ce sont des questions que je me suis posées dès mes premiers mois en Occident. Je rencontrais des aînés qui étaient là depuis plusieurs décennies pour certains et qui nourrissaient toujours le rêve de rentrer au pays. Tous mes camarades de promo d’ailleurs nourrissaient aussi ce même rêve, autant que moi. Mais la chose qui me frappait était que nous étions en train de suivre bêtement le même schéma que ces aînés.
Pourquoi faire pareil que quelqu’un qui a dit il y a 20 ans que dans 10 ans au plus tard il serait de retour au pays, si 20 ans plus tard il n’est pas encore prêt de rentrer? À partir de là, j’ai commencé à me méfier de leurs conseils, à me tenir à l’écart de toutes les choses qu’ils célébraient. Avoir un CDI dans une grosse boîte, prendre un crédit immobilier ou encore faire une demande de nationalité. Je me suis posé les bonnes questions et j’ai juste essayé de faire le contraire de ce qu’ils faisaient.
Aujourd’hui, il faut croire que le choix était le bon. Je suis de retour au pays. Et bientôt 15 ans plus tard, ces mêmes personnes nourrissent encore le rêve de rentrer. Ils ont accueilli dans leurs rangs, mes camarades de promo qui eux aussi ont déjà largement passé le cap qu’ils s’étaient fixés. Qui sait dans 20 ans quand ils auront fini de payer leurs crédits immobiliers, ils sauteront enfin le pas.
Quand ce jour viendra, s’il arrive un jour. Ils ne me trouveront certainement pas à Douala. J’aurais déjà fait un autre mouvement à contre-courant, je serais déjà installé à Bana.
Douala 🇨🇲