Être Africain n’est vraiment pas de tout repos !
Hier, je suis tombé par hasard sur un match de football à la télé : un match du championnat ivoirien entre L’Asec Mimosas et Le Stade d’Abidjan. Au début, j’ai ressenti une petite fierté de voir le championnat ivoirien se professionnaliser peu à peu : de plus en plus de supporters dans les stades, des joueurs qui semblent épanouis, une retransmission télévisée… Mais tout cela est vite retombé.
J’ai d’abord cru mal voir, alors je suis resté un peu plus longtemps pour être sûr. Les deux clubs avaient des entraîneurs blancs. Les deux ! Comme si ce n’était pas suffisant d’avoir des coachs étrangers pour nos équipes nationales, voilà qu’on commence même à les recruter pour nos clubs locaux. C’est comme si tout ce qui a un peu de valeur chez nous devait systématiquement revenir aux blancs : les quartiers chics, les meilleurs postes dans les plus grandes entreprises, l’encadrement de nos équipes nationales, etc.
Je sais que ce post peut paraître raciste ou anti-blanc, mais il est aussi de mon devoir de m’inquiéter devant une tendance pareille. Ailleurs dans le monde, les meilleures places sont en grande majorité réservées aux locaux. Nous avons d’ailleurs Donald Trump qui vient d’être élu aux Etats-Unis pour redonner la priorité aux américains chez eux. Mais chez nous, ce n’est pas le cas.
Je suis aussi conscient que les étrangers ont souvent plus d’expertise que nous, mais comment allons-nous monter en compétence si nous ne nous donnons jamais la chance d’apprendre et de progresser ? Et cet argument n’est même pas toujours justifié.
Dans la même journée d’hier, j’ai eu une discussion avec un de nos fournisseurs qui s’apprêtait à se rendre en RDC pour finir l’installation de socles d’écran pour un festival. Un travail qu’il avait lui-même conçu, mais qui avait finalement été confié à un Belge, lequel avait complètement raté le projet. Les organisateurs ont dû rappeler notre fournisseur d’urgence depuis le Cameroun pour rattraper le travail.
Et en faisant quelques recherches sur les deux entraîneurs français de ces clubs ivoiriens, j’ai découvert que l’un d’eux avait seulement 27 ans, à peine plus âgé que la plupart de ses joueurs.
On dirait vraiment que l’Afrique est un paradis pour tout le monde… sauf pour les Africains. Et nous avons tous notre part de responsabilité là-dedans.
Yaoundé 🇨🇲