Quand l’égoïsme immobilier étouffe nos villes.

Toutes les lois ne sont pas bonnes. Et ce n’est pas parce que quelque chose n’est pas (encore) interdit qu’il faut le faire. La dernière fois je parlais de cette diaspora qui passe son temps à accumuler les terrains au Cameroun, un pays auquel ils ne croient pas. Au détriment des camerounais qui sont sur le terrain et se battent pour que les choses avancent. Comme il n’existe pas de vrais mécanismes pour encadrer la propriété des terres, chacun s’en donne à coeur joie. Quitte à confisquer tous les terrains que les autres pourraient utiliser pour construire le pays.

Au Cameroun, tout le monde veut être bailleur. Les gens immobilisent des terrains bien situés en plein centre ville parce qu’ils n’ont pas les moyens de construire. Des personnes laissent des immeubles dépérir parce qu’ils n’ont pas fini de payer les traites à la banque ou bien n’ont pas encore récupéré l'argent qu'ils avaient investi. Du coup, on se retrouve avec des villes délabrées, avec un développement qui va à pas de tortue. Tout ça parce qu’une poignée de personnes veulent être propriétaire pour toujours d’une terre qu’ils sont venus trouver et qu'ils vont partir laisser. 

Alors qu’on pourrait avoir de grandes compagnies qui construiraient des immeubles dans lesquels des appartements seraient vendus à des prix raisonnables. Un peu comme ça se fait partout ailleurs. 

Quand je contraste tout ça avec la discussion que j’ai eu ce matin avec une amie sur comment sont construits tous ces immeubles à Nairobi, je me dis juste que nous avons encore du chemin. Notre égoïsme nous perdra.


Nairobi 🇰🇪