Réflexions sous une Coupure de Courant

J’avais prévu de parler de tout autre chose aujourd’hui. Mais bon, on ne va pas trop prendre de risques. Je fais mon petit texte et je poste vite avant que ma batterie ne me lâche.

Tu l’auras compris, Eneo a encore fait fort. Mais bon, je pense que c’est plus une panne qu’autre chose. En sortant ce matin, j’ai pu constater qu’ils avaient des équipes sur le terrain en train de faire des travaux sur un poteau de notre ligne. Et bizarrement, je n’ai pas fait le lien avec le courant qui avait été coupé à la maison avant que je ne sorte.

D’ailleurs, je suis assez content de la façon dont j’ai réagi après la coupure de ce matin. Comme si de rien n’était, j’ai fait le switch de mon moniteur à l’écran de mon ordinateur, j’ai activé le partage de connexion depuis mon téléphone et j’ai continué mon travail comme si de rien n’était. On sent que le métier entre.

Je sais que certains coincés de la diaspora diront que nous sommes pathétiques et que nous nous habituons à tout en Afrique, même à ce qui n’est pas normal. Comme si c’étaient eux qui avaient mis l’électricité en Occident.

J’ai appris à ne plus me plaindre. Surtout depuis que je constate que nous ne sommes pas capables de fabriquer la moindre des choses ici. Donc si Eneo me donne le courant, je prends; s’ils ne me donnent pas, je la ferme et j’attends. Et quand je serais trop fâché, j’irais construire ma centrale ou quoique ce soit pour avoir de l’énergie que j’estime si facile à produire.

En attendant, j’essaie d’apprendre de chaque petite leçon. Et je peux te dire qu’en rentrant ce soir, quand je me suis rendu compte que le courant n’était pas encore revenu, j’ai eu franchement peur pour mon texte du jour. Je me demandais comment j’allais le faire si ma batterie était complètement à plat. Et là, je comprends tout le sens de l’expression de Brian Tracy, “Eat your frogs first thing in the morning”. En gros, de commencer sa journée par les tâches les plus difficiles et les plus importantes. On ne sait jamais ce que le reste de la journée nous réserve.

Et jusqu’à cet instant précis, l’idée de dormir sans courant, donc dans la chaleur, ne me passe pas encore dans la tête. Tout ce qui m’importe pour le moment, c’est de finir ce texte et de le publier.

Le manque à gagner sera assez important ce soir à cause du défaut de lumière. Et ce, dans plusieurs secteurs d’activité. Comme c’est le cas chaque jour, dans plusieurs zones du pays pas assez desservies en énergie. Entre temps, des milliers de Camerounais se baladent en Occident en criant sous tous les toits qu’ils sont des ingénieurs en énergie. Pour moi, ce sont les vrais coupables. Tu me diras qu’est-ce qu’ils auraient pu faire. Et je te dirais la même chose que leurs alter-ego ont fait là-bas. Je ne pense pas que ce soit l’ange Gabriel qui l’a fait ailleurs.

Bref, je dois encore poster le texte. Il ne faut pas que ma batterie me lâche entre temps. Je file!


Douala 🇨🇲