Je m’apprêtais à écrire mon texte du jour ce soir. Je fouillais tranquillement dans ma base de données parmi la liste de sujets dont j’aimerais te parler, et je me suis rappelé qu’un bon sujet venait justement des événements de la journée.
Tu l’as peut-être remarqué toi aussi : WhatsApp et la plupart des services de Meta ont subi de fortes perturbations aujourd’hui. Impossible d'envoyer ou de recevoir un message. Pas de call avec les enfants pour les parents à distance. Impossibilité de recevoir des commandes pour des entreprises comme Le Porc Braisé, où 90 % des commandes passent par WhatsApp. Bref, un vrai chaos.
Et comme d'habitude, dans ces moments, on se rappelle soudainement que les SMS existent. On se demande combien coûterait un appel intercontinental avec son opérateur. On se demande aussi s'il n'existe pas d’alternatives comme Dikalo, Telegram, ou d’autres plateformes.
Certains auront la chance que leurs contacts aient aussi installé l'une de ces alternatives et pourront ainsi passer leurs messages. D’autres n’auront pas cette chance. Mais très peu de personnes, surtout pas en Afrique, se demanderont ce que ça aurait été s’il n’y avait aucune alternative. Parce que, si ça ne dépend que de nous, on prend tous des passeports canadiens et américains et on continue nos absurdités.
Si tu as pu utiliser une alternative pour passer ton message urgent, essaie de comprendre la puissance du choix. Comprends l’importance de ne pas concentrer tout le pouvoir ou toutes les options entre les mains d'une seule entité. Parce que, quand cette entité sera défaillante – et ce n’est qu’une question de temps –, tu n’auras que tes yeux pour pleurer.
C’est la raison pour laquelle, malgré leurs alliances au sein de l’Otan, les pays européens continuent de développer leurs propres technologies. Chacun garde ses propres normes. Mais il n’y a que nous, en Afrique, pour penser qu’il est inutile de faire quoi que ce soit si d’autres le font déjà. Que nous ne devons pas développer nos pays, puisque nous pouvons mendier des passeports dans les pays développés. Il n’y a que nous pour ne pas penser à créer nos propres alternatives. Et certains osent encore dire que nous sommes brillants.
Douala 🇨🇲