Faut-il encore se justifier de vivre en Occident (quand on est Africain) ? C’est la question qu’a traité mon pote Raoul dans son texte du 6 mai 2025.
Comme à son habitude et avec sa plume aussi fine que bienveillante, il a abordé cette question sous un angle de vue assez intéressant. Et comme tout violeur qui ne voterait jamais pour que la peine de mort soit appliquée au crime du viol, il a conclu qu’on ne devait pas forcément en avoir honte. Que chacun devait faire ce qui le rendait heureux, que ce soit vivre en Afrique ou en Occident. Bref, le sempiternel discours de tous les mbenguistes qui ont décidé que l’Afrique était un enfer et que leur place dorénavant était en Occident.
Mes propos sur la question sont souvent très durs, je le reconnais. Mais ne dit-on pas qu’aux grands maux, il faut sortir les grands remèdes ?
Si nous nous posons même cette question, c'est qu’il y a un problème. Je ne pense pas qu’un Africain qui vit en Afrique se pose la question de savoir s’il doit se justifier d’y vivre. Je ne pense pas que les Blancs se justifient de vivre en Occident. Si nous nous posons cette question, c’est parce que nous sommes des poissons qui avons décidé de vivre dans la forêt. Et vu que ce n’est pas notre habitat naturel, il est normal que nous devions nous justifier en longueur de journée.
Après, comme les mbenguistes aiment à le dire, chacun vit là où il trouve son bonheur. Mais la question que je me pose souvent est : qui construit ce bonheur ? Parce que nous ressemblons beaucoup à des parasites. La quasi-totalité de ceux qui nous disent aujourd’hui qu’ils vivent en Occident parce qu’ils sont épanouis et y trouvent leur bonheur, seront les premiers à fuir cette même Occident pour revenir en Afrique si la guerre y éclatait. Et on a pu le constater avec la guerre en Ukraine.
On ne pourra jamais leur retirer le choix de vivre où bon leur semble. De même qu’on ne pourra jamais empêcher un charognard de se nourrir de la carcasse des morts, c’est dans leur nature. Mais il faut aussi qu’ils sachent que se justifier devant nous et surtout devant les peuples chez lesquels ils ont décidé d’être des parasites fait partie du contrat. Et qu’ils le veuillent ou non, eux et toute leur descendance passeront leur temps à se justifier. Il n’y a qu’à demander à tous ces Noirs installés aux États-Unis depuis des siècles malgré qu’ils n’avaient jamais demandé à y être.
Chaque chose a un prix, et le prix du soi-disant bonheur qu’ils ont décidé de profiter maintenant, c’est ça : se poser des questions existentielles qu’ils se transmettront de père en fils. Comme demandait Sefyu, “Trop foncé pour être français ou quoi ?” Oui mon pote, beaucoup trop foncé pour l’être. Beaucoup trop foncé!
Douala 🇨🇲