Hier, je parlais de petites décisions anodines que nous prenons tous les jours, qui contribuent à maintenir l’Afrique dans cette situation que nous connaissons tous et qui pousse tout le monde à vouloir partir. Tu te demandes peut-être de quoi il s’agit.
C’était la remise de bulletins du premier trimestre pour la plupart des enfants de maternelle et du primaire cette semaine. Et comme à l’accoutumée, les écoles ont organisé des séries de spectacles pour l’occasion. Et comme d’habitude, le clou de la cérémonie, c’est le Père Noël. Le Père Noël qui remet les cadeaux aux enfants, le Père Noël qui danse pour la foule. Et qui dit Père Noël dit déguisement qui va avec. Les plus zélés vont même jusqu’à se mettre de la craie sur la peau pour une apparence blanche.
Quand on fait vivre ce genre d’expériences à nos enfants, dont le cerveau n’est qu’au début de son développement, on s’attend à quoi ? Quand on fait croire à nos enfants que c’est un vieux père blanc qui leur donne des cadeaux, quand on leur fait comprendre que pour s’amuser, c’est un vieux père blanc qui doit danser dans la foule, à quoi est-ce qu’on s’attend en réalité ? Pourquoi, quelques années plus tard, ces enfants n’auraient-ils pas l’impression que la vraie vie se passe chez les blancs ?
N’avons-nous vraiment aucune culture que nous pouvons utiliser pendant ces cérémonies ? Ne pouvons-nous pas utiliser ces occasions pour rappeler à nos enfants la mémoire de nos héros qui sont morts pour que nous puissions être libres et avoir une terre que nous appelons la nôtre ? Est-ce que dans les écoles en Asie, ce Père Noël a autant la côte ? Pourquoi ne pouvons-nous pas, une fois pour toutes, briser ces chaînes de l’esclavage ? Qu’est-ce que nos enfants ont fait pour que nous les y plongions à un si jeune âge ?
Mais bon, peut-être que c’est moi qui réfléchis encore trop. C’est sûr que nos génies de la diaspora ont une solution pour nous tirer d’affaire.
Douala 🇨🇲