Hier, j’ai visité à Kigali le Mémorial du génocide des Tutsis. J’étais submergé d’émotions. Mais bon, ce sera certainement le sujet d’un autre jour. Aujourd’hui, je veux te donner un bref aperçu d’un sujet qui me trotte dans la tête depuis quelques semaines déjà, mais que je n’ai pas encore eu la discipline de développer pleinement : la balkanisation.
Beaucoup de personnes ignorent ce que ce mot signifie. Ils savent juste qu’il fait référence aux Balkans, une région du monde tristement célèbre pour ses divisions et ses conflits.
Je t’en parle aujourd’hui parce qu’hier, j’ai enfin compris ce qui distinguait un Hutu d’un Tutsi. Du moins, selon le point de vue du colon belge à partir de 1932. Une personne qui possédait 10 vaches ou plus était classée comme un Tutsi, tandis qu’une personne en possédant moins de 10 devenait un Hutu. Et cette classification arbitraire devait s’appliquer à leurs descendants.
Imagine ça : avec un simple stylo, des colonisateurs ont réussi à diviser un peuple profondément et durablement. Ils ont semé des graines de tensions qui ont fini par exploser en un génocide atroce, un demi-siècle plus tard.
À la fin de la visite du mémorial, on peut lire l’histoire de quelques autres génocides reconnus par l’ONU, dont celui des Balkans. Quelle ironie, n’est-ce pas ?
Je te laisse méditer sur cette mécanique insidieuse qu’est la balkanisation, et sur les ravages qu’elle a causés. Espérons que je trouverai bientôt la discipline pour écrire et partager avec toi un texte plus approfondi sur ce sujet.
Kigali 🇷🇼