“If” de Rudyard Kipling

Il y a quelques jours, je suis tombé sur un poème qui m’a profondément touché. Il s’agissait de “If” de l’écrivain et journaliste anglais Rudyard Kipling (1865-1936). Dans le poème l’auteur traite d’un sujet qui me tient vraiment à coeur depuis que je suis devenu parent, "Comment élever des enfants dignes de ce nom?”

Comme je le dis souvent, être parent n’est pas naturel. On reçoit peut-être le titre à la naissance de son enfant, mais la fonction demande de l’entraînement et de la prise de responsabilité. C’est une aventure qui ne finit jamais. En tant que parent, nous sommes responsables de nos enfants, de leur bien-être, de leurs petites vies. Mais nous sommes aussi responsables de leurs actes envers la société. Nous devons nous assurer que leur rajout dans la société sera bénéfique pour tous, et non une malédiction. D’où la nécessité de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour les mettre sur le meilleur chemin possible. 

Ici l’auteur nous donne quelques petits conseils que nous pourrons nous appliquer à nous-même et à prodiguer à nos enfants sur le chemin de la maturité.

Version originale

If you can keep your head when all about you
    Are losing theirs and blaming it on you;
If you can trust yourself when all men doubt you,
    But make allowance for their doubting too:
If you can wait and not be tired by waiting,
    Or being lied about, don't deal in lies,
Or being hated don't give way to hating,
    And yet don't look too good, nor talk too wise;

If you can dream—and not make dreams your master;
    If you can think—and not make thoughts your aim,
If you can meet with Triumph and Disaster
    And treat those two impostors just the same:
If you can bear to hear the truth you've spoken
    Twisted by knaves to make a trap for fools,
Or watch the things you gave your life to, broken,
    And stoop and build 'em up with worn-out tools;

If you can make one heap of all your winnings
    And risk it on one turn of pitch-and-toss,
And lose, and start again at your beginnings
    And never breathe a word about your loss:
If you can force your heart and nerve and sinew
    To serve your turn long after they are gone,
And so hold on when there is nothing in you
    Except the Will which says to them: 'Hold on!'

If you can talk with crowds and keep your virtue,
    Or walk with Kings—nor lose the common touch,
If neither foes nor loving friends can hurt you,
    If all men count with you, but none too much:
If you can fill the unforgiving minute
    With sixty seconds' worth of distance run,
Yours is the Earth and everything that's in it,
    And—which is more—you'll be a Man, my son!

Version française (traduction ChatGPT)

Si tu peux garder ta tête quand tous autour de toi
    Perdent la leur et t'en rendent responsable;
Si tu peux te fier à toi-même quand tous doutent de toi,
    Mais aussi tenir compte de leurs doutes:
Si tu peux attendre et ne pas être fatigué d'attendre,
    Ou être trompé, ne pas tromper,
Ou être haï sans céder à la haine,
    Sans pour autant avoir l'air trop sage, ni parler trop fort;

Si tu peux rêver—sans faire des rêves ton maître;
    Si tu peux penser—sans faire des pensées ton objectif,
Si tu peux rencontrer Triomphe et Désastre
    Et traiter ces deux menteurs de la même manière:
Si tu peux supporter d'entendre la vérité que tu as dite
    Déformée par des fripons pour tendre un piège aux sots,
Ou voir les choses auxquelles tu as consacré ta vie, brisées,
    Et te pencher pour les remettre en état avec des outils usés;

Si tu peux faire un tas de tous tes gains
    Et risquer le tout sur un seul coup de dés,
Et perdre, et recommencer depuis le début
    Sans jamais dire un mot de ta perte:
Si tu peux forcer ton cœur, tes nerfs et tes muscles
    À te servir longtemps après qu'ils ne soient épuisés,
Et ainsi tenir bon quand il n'y a plus rien en toi
    Sauf la Volonté qui leur dit: "Tenez bon!"

Si tu peux parler avec des foules tout en conservant ta vertu,
    Ou marcher aux côtés des Rois—
    sans perdre le contact avec le commun des mortels,
Si ni les ennemis ni les amis chers ne peuvent te nuire,
    Si tous les hommes comptent pour toi, mais aucun trop;
Si tu peux remplir la minute impitoyable
    Avec soixante secondes de distance parcourue,
Le monde est à toi avec tout ce qu'il contient,
    Et—ce qui est plus—tu seras un Homme, mon fils!

Je te laisse méditer sur ce texte. Quant à moi, je crois que j’en ferais un poster pour la chambre de mes enfants. 


Douala 🇨🇲