Cette année, le prix Nobel d’économie a été décerné aux économistes Daron Acemoglu (MIT), Simon Johnson (MIT) et James A. Robinson (Université de Chicago) pour leurs travaux sur la manière dont les institutions se forment et influencent la prospérité. En termes simples, ils ont étudié le rôle des institutions dans le développement d’une communauté.
Il y a une dizaine d’années, Daron Acemoglu et James Robinson ont écrit un brillant livre sur le sujet, Prospérité, puissance et pauvreté : Pourquoi certains pays réussissent mieux que d’autres (Why Nations Fail, en anglais). Un livre que je t’invite à lire si, toi aussi, tu es préoccupé par le développement de ta communauté.
Je consulte souvent la liste des prix Nobel et je suis toujours frappé par la sous-représentation des Africains. Et quand nous y figurons, c’est pour la littérature ou "la paix". Mais sur les sujets techniques, c’est le vide total. Je me demande : tous ces Africains dont on vante souvent la brillance à travers le monde, brillent-ils seulement dans leurs familles ? Ou bien c’est parce qu’ils ont réussi à construire un immeuble au pays?
Aujourd’hui, l’Afrique est sans doute le continent qui connaît le plus grand nombre de défis. Si nous travaillions sérieusement sur ces questions, nous devrions logiquement avoir des tonnes de prix Nobel, au moins en économie. Mais bon, apparemment, travailler pour Google, Amazon ou Facebook rapporte plus. Et pourquoi se donner autant de mal quand on a déjà son passeport canadien en poche ?
Donc, la prochaine fois que je traiterai cette diaspora de fainéante et inutile, j’espère que tu ne me diras pas que j’exagère. En attendant, je continue de travailler sur ce qui sera peut-être un jour aussi mon prix Nobel d’économie.
Douala 🇨🇲