Je fais ce texte avec les yeux qui piquent encore. La nuit a été très courte. J’ai reçu la visite de mon pote Raoul, et nous avons discuté toute la nuit. On n’a pas vu le temps passer.
Comme moi, Raoul a décidé d’écrire tous les jours. Et même s’il n’est pas engagé dans le même combat que moi, ses textes sont toujours très pertinents. Et je ne te parle même pas de la qualité de sa plume. Je te laisse juste aller t’abonner à sa chaîne WhatsApp pour constater par toi-même.
Comme d’habitude, nous avons parlé de la vie des gars en mbeng. Comment on a fait pour se retrouver là ? Qu’est-ce qu’on peut faire pour s’en sortir ? Comment contribuer au développement du pays ? Mais surtout, nous avons parlé d’éducation. Comment élever nos enfants ? Comment organiser nos communautés pour tirer notre épingle du jeu ?
Ce que j’aime chez Raoul, c’est qu’il n’est pas dans les commentaires du bar comme la plupart des gars avec qui tu vas discuter. Il va t’écouter religieusement. Quand tu dis quelque chose qui lui semble improbable, il va exprimer un doute, mais à la prochaine discussion, il aura fait ses devoirs — et peut-être même aura plus d’éléments que toi sur le sujet.
Mais ce qui est encore plus fascinant chez lui, c’est qu’il est un puits d’anecdotes. Il peut te raconter un millier d’histoires différentes : des anecdotes sur lui, ou des histoires vraies que d’autres lui ont confiées. Toutes aussi intéressantes les unes que les autres. J’ai hâte qu’il mette tout ça dans un bouquin (ou une série de bouquins) un jour. On va se régaler.
Mais si je te parle de lui aujourd’hui, c’est parce que c’est le genre de personnes que nous devrions tous aspirer à devenir. Au moins dans nos conversations avec nos proches. Des personnes avec qui on apprend toujours quelque chose. Et parfois quelque chose qu’on n’aurait peut-être jamais appris ailleurs.
Hier encore (ce n’était pas la première fois), il m’a parlé de l’économiste afro-américain Thomas Sowell et de ses travaux sur les minorités. Il m’a surtout raconté une histoire exceptionnelle qu’il a apprise de ce dernier sur la diaspora allemande dans le monde. J’étais pantois. Et j’avoue qu’à son départ, je suis allé demander à ChatGPT de me raconter ça plus en détail.
Je pourrais te faire un très beau texte sur cette histoire de diaspora allemande et le parallèle avec ce que nous pouvons faire en termes de valeurs sociétales pour nous élever en tant que Noirs dans ce monde de fous. Mais je laisse à Raoul le soin de le faire. Son texte sur le sujet sera certainement plus pertinent que le mien. Et contrairement au mien où je vais sûrement te tacler en passant, le sien sera d’une bienveillance comme on n’en voit plus que dans les couvents. Abonne-toi à sa chaîne pour ne pas le manquer, si ce n’est pas déjà fait.
Dans ce combat pour La Cause Noire, personne ne pourra tout faire seul. Même pas moi. Nous aurons besoin que chacun défriche une partie du terrain et partage ses trouvailles avec les autres, pour pouvoir nous élever. Nous aurons besoin d’être assez courageux pour demander à l’autre ce qu’il pense, et de l’analyser sans y mettre les émotions. Mais surtout, nous aurons besoin de travailler ensemble à l’éducation de nos enfants, et de veiller à ce qu’ils ne soient pas en train de jouer à un jeu dans lequel les probabilités sont contre eux.
Merci pour ce moment chaud père!
Barberaz 🇫🇷