Sur nos routes, le vrai visage de notre société

Ce week-end, j’étais au volant sur la route de l’Ouest. Et ce que j’ai vu sur cette route m’a confirmé une fois de plus que notre problème au Cameroun n’est pas le gouvernement ou le système, mais nous.

Certains me diront que c’est le gouvernement qui nous a transformés de la sorte, vu que nous sommes de grands enfants et que la faute doit toujours revenir à un autre. Et à ça, je réponds que c’est beaucoup trop facile. Si on commence sur ce chemin, bientôt plus personne n’assumera les conséquences de ses actes. Chacun pointant du doigt un bouc émissaire à chaque fois.

Nous nous plaignons de l’état des routes, des morts sur les routes, mais nous avons des conduites totalement irresponsables :

  • Des automobilistes qui doublent en deuxième position
  • Des chauffards qui entament des dépassements en plein virage
  • Des gars qui, parce qu’ils sont dans une grosse cylindrée, se croient tout permis

Et non, ce ne sont pas des membres du gouvernement. Ce sont des pères et mères de famille qui nous bassinent les oreilles à longueur de journée avec les méfaits du gouvernement. Qui envoient leurs enfants étudier et quémander des passeports en Occident. Mais une fois au volant de leur Prado, se comportent comme de vrais tyrans. Ce sont des mbenguistes qui, en Occident, ne peuvent pas se permettre le moindre écart, et qui ici, violent toutes les règles du code de la route à souhait.

Quelle que soit la situation dans laquelle nous nous trouvons, nous avons toujours la possibilité de faire quelque chose de bien à notre niveau. L’occasion nous est donnée à chaque interaction avec la société :

  • de montrer ce que nous valons
  • de donner un aperçu du monde que nous voudrions voir émerger

Mais quand je vois ce que nous montrons tous les jours — que ce soit sur nos routes ou ailleurs — je me demande si nous allons jamais pouvoir nous sortir de ce merdier dans lequel nous sommes embourbés.


Douala 🇨🇲