Ce matin, dans le cadre du programme de mentoring mis en place chez Agrifrika, je suis allé marcher avec notre chargée de communication, Nicolette. Nous sommes passés par une zone que je connais très bien : École Publique, à Douala. Et pourtant, j’y ai découvert quelque chose que je n’avais jamais vu auparavant. Moi qui suis né dans cette ville et qui y ai passé la plus grande partie de ma vie…
On m’en avait déjà parlé, mais c’est autre chose de le voir de ses propres yeux.
Il s’agit d’un petit marché matinal spécialisé dans la vente de snacks en gros. Très tôt le matin, on y retrouve les producteurs de chips de plantain, arachides grillées, caramel, graines de sésame caramélisées, et même biscuits artisanaux, qui viennent y vendre leurs productions à des revendeurs.
Ces derniers iront ensuite écouler leurs stocks dans les call-box, boutiques et autres petites échoppes de la ville.
La première fois qu’on m’a parlé de ce marché, c’était l’an dernier. Avant ça, j’étais persuadé que tous ces petits vendeurs fabriquaient eux-mêmes leurs produits. Mais non, il y a toute une chaîne logistique artisanale derrière.
Et jusqu’à aujourd’hui, je n’avais jamais vu comment ça se passait réellement. J’ai été émerveillé. Et aussitôt, plein d’idées ont fusé dans ma tête.
- Ce serait un point de distribution parfait pour un snack spécial que j’ai envie de lancer depuis un moment.
- Ce serait aussi un lieu à réorganiser, à structurer, à professionnaliser pour élever les standards.
Mais la réalité, c’est que ce petit marché ressemble à tous les autres marchés du pays : désordonné, sale, mal protégé, vulnérable aux intempéries.
Ceci dit, cette expérience m’a fait profondément réfléchir. Combien d'autres réalités de ma propre ville m’échappent encore ? Quelles autres suppositions fausses suis-je en train de faire sur des secteurs entiers ? Et qu’en est-il des autres Camerounais comme moi ? Combien d’entre nous ne connaissent pas leur pays ? Et si, comme dans l’histoire Des hectares de diamant, nous étions en train de creuser ailleurs… alors que nous n’avons même pas fini de retourner notre propre terre ?
Douala 🇨🇲