Ce matin, nous étions à une séance de travail organisée par le MP3, un jeune parti politique dont le candidat déclaré à l’élection présidentielle est Hiram Samuel Iyodi. La séance de travail rassemblait les différentes organisations qui ont décidé de créer chacune une plateforme pour les prochaines élections au Cameroun.
Nous avons été conviés, Georges et moi, suite au travail que nous avons effectué avec la plateforme elections237.com qui recense les centres d’inscription sur les listes électorales. Une initiative de la communauté Panjap à laquelle tu refuses toujours d’adhérer. Car même toi, qui nous connais, qui me connais, tu attends que notre travail soit reconnu par les autres, qu’on passe à la télé avant de nous suivre dans cette belle aventure. Bref…
J’ai appris beaucoup de choses lors de cette réunion qui a duré plusieurs heures. Je pourrais te rédiger plusieurs textes pour t’en parler, mais aujourd’hui, j’aimerais surtout te parler d’un homme que j’ai côtoyé. Pas de trop près, mais d’assez près pour voir quelques détails que j’ai aimés. Il s’agit du candidat Hiram.
Je ne vais pas te mentir : quand j’ai vu sa candidature il y a quelques semaines, j’ai d’abord un peu souri. Je me demandais s’il pensait vraiment avoir les chances de gagner cette élection. Je savais qu’il avait été, je crois, le directeur de campagne du candidat Akere Muna à la précédente élection il y a 7 ans. Mais je me suis dit : qu’est-ce qu’il a bien pu faire pour ce pays jusqu’ici pour prétendre le diriger ? Parce que dans mon paradigme, avant de prétendre diriger le pays, il faut avoir fait ses preuves dans la société civile, quand tu n’y avais rien à gagner et tout à perdre. Raison pour laquelle j’ai énormément de suspicion pour tous ces candidats qu’on ne voit apparaître que le jour des élections. J’ai d’ailleurs imaginé dans un précédent texte (Vers un nouveau système électoral : et si c’était possible ?) un système qui nous permettrait d’élire un président en respectant ce paradigme.
De plus, quand j’ai appris qu’il faisait sa tournée dans la diaspora pour présenter sa candidature et chercher des soutiens, ça a fini de me décourager sur son cas. Je continue de penser que c’est une erreur monumentale pour tous ces candidats d’essayer même de s’adresser à la diaspora avant les élections. Nous sommes 30 millions ici et ça ne nous laisse pas. Je pense que chaque candidat devrait se concentrer à 100% sur les populations internes et laisser la diaspora venir à elle, et non le contraire. C’est d’ailleurs pour cette raison que je me suis expressément interdit de l’intercepter il y a quelques semaines à Mboa Paris alors qu’il est passé plusieurs fois devant le stand Panjap que je tenais. Et pourtant, nous sommes amis sur Facebook depuis une dizaine d’années déjà.
Aujourd’hui, j’ai découvert un autre homme. Un jeune homme qui a sûrement un amour profond pour son pays. Un jeune qui est engagé depuis bien longtemps. Il m’a d’ailleurs offert et dédicacé son livre “Mes rêves de jeune… Le Cameroun pour les 50 prochaines années”, qu’il a écrit à seulement 23 ans, il y a plus de 15 ans déjà. J’ai rencontré un homme qui semble assez humble et ouvert au dialogue. Quelqu’un qui ne se prend pas la tête et qui, je pense, aimerait voir son pays enfin sortir de ce bourbier infernal dans lequel il est plongé depuis des années. J’ai vu en Hiram quelqu’un qui est prêt au consensus, qui sait écouter, rassembler et faire la part des choses.
Je n’ai pas passé assez de temps avec lui pour faire une analyse complète, mais j’ai assez aimé ma première impression. Je trouverai certainement quelques défauts et points de mésentente si je creuse un peu, mais avec ce que j’ai pu observer, je suis ravi de pouvoir le mettre dans ma liste d’intention de vote.
J’espère qu’il fera une belle campagne et qu’il saura réveiller le sens du devoir dans cette jeunesse qui est de plus en plus en manque de repère.
Et s’il y a bien un conseil que je lui aurais donné, c’est de prendre les prochains jours pour travailler sur son tour de taille. Comme l’a dit un jour un grand patron qu’il a d’ailleurs cité dans son livre : “Je ne peux pas faire confiance à quelqu’un qui a le gros ventre.” Je me suis mordu la lèvre pour ne pas lui faire la remarque aujourd’hui, mais bon, pas moyen de me mordre les doigts pour ne pas l’écrire ce soir. J’espère qu’il ne le prendra pas mal s’il lit mon texte. Et de toute façon, la façon avec laquelle il le prendra nous en dira encore un peu plus sur lui.
L’aventure Panjap ne fait que commencer. Pour l’instant, nous ne sommes qu’une dizaine de membres dans la communauté. Je ne sais pas ce que tu attends pour nous rejoindre et faire partie des 100 membres fondateurs. Es-tu vraiment à 49€ (si tu es de la diaspora) ou à 19.000 FCFA (si tu es du pays) près ? Nous avons tout un tas de choses à faire pour notre pays. Tu n’as vraiment pas envie de faire partie de ceux qui vont contribuer à lui donner un nouveau visage ? Ou bien, tu fais partie de toutes ces personnes qui parlent beaucoup mais agissent peu ?
Douala 🇨🇲