Merci M. Romaric

Je ne sais pas à quoi ressemble vos vies, mais la mienne est juste magnifique. Un conte de fées éveillé. Pas parce que je gagne des millions ou parce que j’ai la possibilité de me filmer devant les bâtiments que les autres ont construit. Tout au contraire. Ma vie est super parce que j’ai l’impression de faire partie de quelque chose qui compte, d’être aux première loges d’un changement majeur, de vivre des expériences dont mes petit-enfants ne se fatigueront jamais d’entendre.

Aujourd’hui je vais te parler d’une de ces expériences exceptionnelles. Et peut-être que si tu as un peu de cran, tu voudras en faire partie. Enfin, si tu sais saisir les opportunités.

Aujourd’hui je vasi te parler de M. Chamko Ngameni Romaric, un agent ENEO. Oui, oui, le Eneo que tu connais et dont tu te plains chaque jour sans jamais rien faire. Cet Eneo là!

Il y a quelque mois Flavien a eu un problème d’électricité. Je me rappelle du coup de fil qu’il a passé au service client et de la façon désinvolte avec laquelle la dame a traité son affaire. Bref! Apparement le problème n’a pas bien été résolu et à son retour de Chine en mai, il a retrouvé son appartement dans le noir. Il a une fois de plus fait appel aux service d’Eneo et je te laisse lire la suite dans le courrier qu’il a adressé au directeur général d’Eneo Cameroun.

Déjà, franchement, bravo à Flavien. Écrire au directeur général pour signaler un bon élément ce n’est pas tous les jours qu’on voit ce genre de comportement dans notre communauté. Nous on sait seulement se plaindre quand tout va mal et se plaindre dans nos barbes. Personne pour monter au créneau quand il le faut. Même avec quelque chose d’aussi simple qu’un courrier. Je lui tire vraiment mon chapeau et ne peut que remercier les ancêtres de l’avoir mis sur mon chemin au Cameroun. Ce n’est pas tous les jours qu’on rencontre quelqu’un d’aussi intelligent.

Une fois le courrier envoyé, Flavien m’a dit avoir reçu l’appel de l’assistante du DG qui disait avoir bien reçu le courrier et que le DG allait personnellement féliciter M. Romaric pour son travail. Elle n’a pas manqué de souligner à quel point ils étaient heureux de recevoir un tel courrier. Dans un pays où ils sont quasi l’ennemi numéro 1, je parie que ça doit faire du bien en effet.

Chose promise, chose faite. Le DG a rendu visite personnellement à M. Romaric pour le féliciter pour son dévouement à la tâche. Ce matin M. Romaric a appelé Flavien en pleurs pour lui dire merci pour tout. Il lui envoyé cette photo du DG présent dans son bureau.

Comment ne pas avoir les larmes aux yeux M. Romaric? Ce n’est pas tous les jours que le bon travail est reconnu dans notre pays. Ce n’est pas tous les jours qu’un simple usager puisse déclencher un mouvement aussi fort.

Mais bon, pourquoi s’arrêter là? Et si nous montrions à M. Romaric la puissance de l’effet papillon. Et si ce battement d’aile de Flavien le menait encore plus loin qu’il ne puisse l’imaginer? C’est en tout cas la décision que nous avons décidé Flavien et moi de prendre afin de lui montrer non seulement à lui à quel point un bon geste peut avoir un retour positif infini mais aussi à tous les autres camerounais qui nous regardent. Comme disait Grandi, soyons le changement que nous voulons voir dans le Monde [ou au Cameroun]

Nous allons donc parler de cette histoire aux maximum d’entrepreneurs que nous connaissons afin que chacun essaie de faire un cadeau spécial à M. Romaric si l’idée lui parle. Pour ma part je vais lui réserver le cadeau de Juin. Ce sera certainement un ensemble de livres. 

Et toi? Tu veux aussi battre des ailes? N’hésite pas à me contacter directement si tu veux toi aussi lui montrer jusqu’où un bon geste peut aller. Tu peux lui offrir quelque chose de ton choix. Et si tu es en Occident, nous trouverons le moyen de le lui faire parvenir. Je sais que c’est le genre de projet que mon cousin Georges aime. Qui sait peut-être qu’il va mobiliser sa communauté de Lyon pour offrir un superbe cadeau à M. Romaric d’Eneo.


Douala 🇨🇲 

Erratum: Il m’a fait un cadeau

Il y a quelques jours j’ai fait un petit texte dans lequel j’ai souligné que contrairement aux années précédentes, mon fils Zowa ne m’avait pas fait de cadeau pour la fête des pères cette année. En fait j’ai parlé un peu trop vite. Oups!

J’ai reçu un message de sa maman hier qui a tenu à mettre les points sur les i. Le message disait je cite: “….Sache que ton cadeau a été fait avec amour et il [Zowa] attend de te voir pour te le remettre.”

Je suis content de voir que malgré la tendance à la baisse des enfants qui font de moins en moins de cadeaux pour les fêtes des pères et des mères, Zowa a tenu à garder la tradition et me faire un de ces petits cadeaux que j’aime tant et garde avec amour chez moi.

Dans mon texte je n’ai pas voulu souligner le fait que les papas sont beaucoup moins célébrés que les mamans. D’ailleurs pour un enfant qui dit ne pas célébrer la fête des mères, il y en a 2, voire 3, qui disent ne pas célébrer celle des pères. Mais bon, ça c’est le sujet d’un autre jour. 

Revenons à mon fils. Si je ne l’avais pas mentionné dans mon texte, je ne pense pas que j’aurais su qu’il m’avait fait un cadeau pour la fête des pères jusqu’au jour où je l’aurais revu. C’était peut-être une surprise mais une surprise qui aurait eu plus de sens s’il était prévu qu’on se voie dans quelques jours. D’où la question de la présence dans la parentalité  dont je parlais hier. Je suppose autant j’ai été déçu de ne pas savoir à temps s’il m’avait fabriqué un de ces cadeaux qu’il a l’habitude de fabriquer pour la fête des pères, autant il a dû être déçu de ne pas pouvoir me le remettre le jour J.

Être parent n’est pas une mince affaire. Si j’en parle beaucoup ces jours c’est parce que je trouve qu’on en parle pas assez. Et de ce fait, nous tâtonnons et élevons des enfants brisés. Dans un monde en constante évolution, il est plus que temps que nous mettions la pleine conscience dans l’éducation de nos enfants.

En tout cas, tout ça m’a permis de voir que certaines personnes lisaient mes textes. Elles n’ont peut-être juste pas eu le temps de remplir le formulaire pour la question par rapport au prochain épisode du podcast Yes We Kam. Mais bon, vous savez ce qu’on dit, nul n’est prophète chez soi.

Un petit panorama des précédents cadeaux de Zowa


Douala 🇨🇲 

La présence est la clé de la parentalité

“La présence, le fait d'être là, est la clé de la parentalité.” - Ryan Holiday

Hier je te parlais de cette excellent livre de Ryan Holiday qui fait partie depuis un moment déjà de ma routine matinale, “The Daily Dad”. Cette citation a été tirée de ma lecture de ce matin du livre. Ce n’est pas la première fois que l’auteur aborde le sujet de la présence dans la parentalité. Cette fois-ci d’ailleurs il ne l’a pas abordée sous l’angle dont je vais t’en parler aujourd’hui. Mais pour une raison ou une autre ça a résonné fort en moi. Certainement parce que c’est un sujet sur lequel je me pose mille et une questions depuis un certain temps déjà.

Nos enfants ont besoin de nous. Ils ont besoin de notre présence. C’est le seul moyen qu’ils ont de mesurer l’amour que nous avons pour eux. Et plus il ont l’impression que cet amour est grand, plus ils ont confiance en eux et peuvent réaliser de grandes choses. C’est un processus automatique dont eux-mêmes n’ont pas conscience. Le meilleur moyen d’élever des enfants extraordinaires est de leur donner le maximum d’attention possible. Et pour ces petits êtres, l’attention se résume avec le temps que nous passons avec eux physiquement. Ça se résume à jouer avec eux, à répondre à leurs questions, à les emmener en aventure et surtout à être totalement présent quand nous sommes avec eux. 

Le Monde dans lequel nous vivons a fait passer cette nécessité en second plan. Aujourd’hui après les divorces, les tribunaux donnent la garde des enfants à un parent en laissant le second avec un temps marginal. Certains parents se battent becs et ongles pour que l’autre parent ait le moins de temps possible à passer avec ses enfants. Personne ne pense vraiment au bien des enfants qui est celui d’avoir l’attention totale de leurs 2 parents. Pas un week-end sur deux. Les enfants ont besoin de parents qui sont totalement présents auprès d’eux et non de parents accrochés à leurs téléphones portables ou leurs ordinateurs. Les enfants ont besoin de se sentir la priorité de leurs parents, et non le travail, la famille, les amis ou Tiktok.

Comme je te l’expliquais hier, être papa était un de mes plus grands rêves d’enfance. Et aujourd’hui j’ai eu la grâce de voir se rêve se réaliser par 2 fois déjà. Mais à côté de ce rêve j’avais aussi celui de contribuer de façon majeure au développement de mon pays. Et ce rêve là aussi, je sui en train de le vivre. Cependant à un moment du parcours les 2 ont commencé à se marcher dessus. Je ne peux pas vivre mon second rêve si je ne suis pas au Cameroun et je ne peux pas être le meilleur papa possible si je ne peux pas faire rentrer mes enfants au Cameroun avec moi. Un vrai dilemme.
Pendant des mois, je me suis battu avec cette question. J’ai essayé de faire des petits gestes de part e d’autres, des concessions ici et là. Mais au final, j’avais toujours l’impression de trahir les deux. Je me suis résolu au fait que le deuxième aurait plus d’impact s’il était mené à bien. Que changer la vie de millions de personnes est nettement plus important que ma relation avec 2 personnes, fussent-ils été mes enfants. Mais aujourd’hui je sais que j’avais tort.

Comme je le rappelais à mon partenaire Flavien ce matin encore, nous ne pouvons pas prendre pour excuse le fait de se battre pour quelque chose de plus grand pour ne pas être les meilleurs parents possibles pour nos enfants. Ça s’appelle de l’auto-justification (ou encore la licence morale) en psychologie. C’est un biais cognitif. Celui qui poussent certaines personnes à commettre des actes néfastes (ou péchés) mineurs ponctuels avec l’excuse qu’ils font des actes bienveillants majeurs de façon habituelle. Comme les curés qui violent les enfants. Les ONG qui mentent et enfreignent les lois de certains pays en se disant que leurs bonnes actions sont largement au dessus de leur manquement d’éthique. Ou encore les africains de la diaspora qui privent le continent de leur expertise sous prétexte qu’ils envoient souvent de l’argent à leurs familles et amis restés au pays.

Nos enfants n'ont pas demandé à être nos enfants. Ils n'ont pas demandé à ce que nous ayons les combats que nous avons, ils n'ont pas demandé à ce qu'on se retrouve dans la situation dans laquelle nous sommes actuellement. Ils ont juste besoin de notre présence dans leurs vies. Et ça c'est notre devoir, et même parmi les plus importants. Tant qu'ils sont encore mineurs. 

On ne peut pas se défiler parce que nous avons déjà tellement de combats à mener. C'est justement parce que nous allons mener ce combat (celui d’être des meilleurs parents) en même temps que tous les autres que nous prouverons que nous sommes les leaders que nous pensons être. Tous les autres vont choisir un combat ou un autre, souvent le plus facile "à leurs yeux". Exactement ce que nous sommes en train de vouloir faire actuellement.

Nous ne devons pas le faire parce que ce sont nos enfants, mais parce que c'est notre devoir. Pas celui que nous avons choisi, comme se battre pour le Cameroun, mais celui que la nature nous a donné. Et nous n'avons pas le droit de nous défiler devant. Ils ne seront peut-être pas nos héritiers, mais ils ne pourront jamais dire que nous n'avons jamais été là pour eux. Et tous les autres enfants qui ne seront pas nos enfants biologiques sauront par cette dévotion, à quel point nous prenons au sérieux nos rôles de parents. C'est le meilleur gage de sécurité que nous pouvons donner aux jeunes à qui nous demandons de nous suivre. Et la meilleure façon de montrer la voie par l’exemple.

Si toi aussi tu es parent, je t’invite à méditer longuement sur ce texte. Les enfants sont notre avenir. Ils sont l’assurance que notre espèce, notre culture, notre tribu ne disparaitra pas. Et notre devoir est de les élever dans les meilleures conditions possibles. Ils n’ont pas besoin d’argent, ni de jouets, juste d’attention, de notre présence dans leurs vies. De la présence de leurs deux parents quand ceux-ci sont encore vivants. Et si possible de la présence du village entier pour les élever. Ne sois pas la personne qui restreint la présence de l’autre parent dans la vie de tes enfants. Mieux, si tu peux contribuer financièrement à ce que l’autre parent puisse être plus présent dans la vie de tes enfants, fais-le. Toutes les lois ne sont pas justes. Un week-end sur deux c’est très loin d’être suffisant pour les besoins d’attention d’un enfant. 

Il y aura toujours un boulot qui t’attendra quelque part. Des amis tu en auras des  nouveaux. Tes frères et soeurs ont leurs enfants à qui donner de l’attention. Il y aura toujours une nouvelle vidéo drôle sur Tiktok. Et après tiktok ce sera une nouvelle application qui sera à la mode. Des combats pour ton pays, il y en aura des tonnes. Les camerounais quittent le Cameroun pour la France parce qu’apparemment ce serait mieux là-bas, les français vont au Canada pour échapper à la France, les canadiens vont aux USA pour de meilleures opportunités, les américains délaissent leurs nationalité pour Singapour, la Suisse parce qu’ils trouvent que leur pays utilise leurs impôts pour financer des guerres. Bref, il y aura toujours un combat pour lequel tu pourras te battre. Mais tes enfants, ils n’ont qu’une seule enfance. Tu n’auras pas une seconde occasion d’être présent, d’être là pendant leur enfance. Ne la gâche pas! C’est le plus grand combat que la nature a pu t’offrir. C’est celui qui doit être ta contrainte première quand tu t’engages sur tous les autres combats. Tous les autres combats doivent pouvoir venir s’articuler autour de celui-là.

C’est en tout cas, la résolution que j’ai décidé de prendre pour mes enfants dorénavant. Avant d’être “Hustler & Thinker”, j’aimerais d’abord être “Father”, et ce du mieux que je puisse l’être.

Tu avais raison Madelle, il faut vraiment croire que je suis “le papa des enfants” comme tu l’as si bien dit. 


Douala 🇨🇲 

The Daily Dad

Hier c’était la fête des pères. Enfin, en France. Je ne pense pas que dans le calendrier camerounais nous ayons une date spéciale pour les papas. Cependant je crois qu’il est important de prendre au moins un jour dans l’année pour célébrer les papas, et aussi les mamans.

Contrairement aux années précédentes, mon premier fils ne m’a fait aucun cadeau. D’habitude, avec son école, ils fabriquent un petit objet à offrir à leurs parents pendant la fête des pères ou des mères. Cette fois-ci il n’ y avait rien et c’est à peine s’il m’a souhaité une bonne fête. Tout ceci est tellement représentatif de notre relation qui se dégrade jour après jour, alors qu’il n’a que 9 ans.

Pendant mon enfance, l’un des mes voeux les plus chers était d’être papa. Un voeu qui s’est réalisé par 2 fois déjà. Mais aujourd’hui je suis séparé de mes enfants et ne le vit pas franchement bien. Néanmoins je continue de m’entrainer tous les jours pour être le meilleur papa possible, même à distance.

Et une partie de mon entrainement passe par un livre excellent d’un des mes auteurs favoris, Ryan Holiday. Le livre est “The Daily Dad, 366 Médiations on Parenting, Love and Raising Great Kids”

C’est un livre sous la forme d’un chapitre par jour, qui chaque jour nous rappelle d’être à la hauteur de ce merveilleux métier qui est le nôtre, le meilleur au Monde. Celui d’être parent. J’aurais aimé l’avoir dès la naissance de Zowa, mais il ne se fait jamais tard quand il s’agit de prendre de bonnes habitudes. 

Ce livre fait aujourd’hui partie de ma routine matinale. Et me pousse chaque jour à être le meilleur papa possible pour mes enfants. Je l’ai déjà offert à quelques amis et j’espère vraiment que comme moi, ils en ont fait un rituel. Car si tous ensemble nous mettons toute notre énergie à élever des enfants extraordinaires, nous aurons rendu le monde meilleur.

Le livre n’est pas encore disponible en français mais je t’invite vivement à te procurer la version anglaise dès aujourd’hui. Que tu sois déjà parent ou pas, ce livre est fait pour toi. Ne dit-on pas chez nous qu’il faut tout un village pour élever un enfant? Tu fais partie de ce village et il est temps de prendre tes responsabilités.

Lien Amazon du Livre


Douala 🇨🇲 

Q&A Yes We Kam

Il y a quelques jours je te présentais notre nouveau podcast à Flavien et moi. Un podcast dans lequel nous voulons montrer ce qui se fait de bon au Cameroun. Dans lequel nous voulons parler de business et d’opportunités au Cameroun. Et dans lequel nous voulons passer la parole à ces hommes et femmes qui croient au Cameroun et qui ont tout parié sur le pays.

Pour notre deuxième épisode qui sera tourné cette semaine, nous avons décidé de répondre à vos questions. Si tu as une interrogation à propos de ce projet. Si tu aimerais qu’on parle d’un sujet quelconque, nous t’invitons à nous le dire via ce petit formulaire. Nous te serions grandement reconnaissant si tu pouvais jouer le jeu. 

La vidéo du premier épisode


Le formulaire 


Douala 🇨🇲 

Note de lecture: The Surrender Experiment

The Surrender Experiment
My Journey Into Life’s Perfection
Michael A. Singer

A. Contexte
Il y a des livres comme ça qui de temps en temps sont mentionnés par des personnes comme étant des livres qui ont totalement changé leurs vies. Des livres qui les ont poussé à repenser leur façon de voir le monde. Ce livre fait partie de ce groupe. À plusieurs reprises j’en ai entendu dire que du bien. Je l’ai mis dans ma liste de lecture pour plus tard. Et comme pour la plupart des livres qui traite de spiritualité, j’ai décidé que j’écouterais la version audio.
Le lendemain de mon anniversaire, dans mon élan de remise en question annuelle afin de mieux définir à quoi ressemblerait cette nouvelle année pour moi, j’ai finalement décidé de commencer le livre.
Michael A. Singer, l’auteur, est un personnage vraiment atypique. Étudiant en économie à l’université de Floride au début des années 1970, il était bien parti pour obtenir son doctorat quand un jour il a eu un réveil spirituel et a tout abandonné ou presque pour vivre reclus et se concentrer sur la méditation et le yoga. Dans ce livre in nous explique la plus grande expérience de sa vie, celle qui l’a conduit jusque là où il est aujourd’hui. Celle qui l’a emmené à créer plusieurs entreprises dans la construction et devenir plus tard un développeur informatique qui a créé un des logiciels phares dans le secteur de la médecine aux USA. Cette expérience, il l’a appelée “l’expérience de capitulation”. Capituler devant la vie. Laisser la vie nous diriger, suivre son cours et faire confiance à l’univers.
Tout au long du livre, il raconte tout un tas d’histoires de sa vie où il a laissé la vie faire, sans aucune résistance. Et cette façon de vivre a fait de lui un homme heureux, accompli et riche. Bien qu’accumuler des richesses ne faisait pas partie de ses objectifs. C’est une histoire fascinante qui nous emmène à nous remettre en question sur notre attitude face à la vie. Souvent l’univers sait ce qu’il y a de mieux pour nous, mais nous lui résistons parce que nous pensons savoir ce qu’il nous faut. Et bien des fois nous nous retrouvons dans des situations impossibles.
Bien qu’il ne le dise pas explicitement dans le livre, l’auteur nous invite à essayer cette expérience de capitulation, à écouter notre voix intérieure, à faire confiance à la vie et à voir où ça nous mènera.

B. Leçons
Ce livre est un récit d’histoires personnelles et n’est pas censé nous apprendre des choses nouvelles. L’auteur nous raconte juste comment il a vécu sa vie dès lors qu’il a eu son réveil spirituel. Il nous parle de toutes les belles rencontres fortuites qu’il a faites juste en suivant le cours de la vie. Sans jamais s’y opposer.
Tout au long du livre, je me suis rendu compte que nous passons tous par ces petits moments d’invitation à la capitulation. Mais la plupart du temps, nous voulons garder le contrôle. Parce que nous pensons savoir mieux que l’univers ce qui est bon pour nous, parce que nous sommes amoureux de la direction que nous nous sommes fixés en amont, et souvent juste parce que nous n’arrivons pas à visualiser qu’il peut y exister d’autres voies pour atteindre nos objectifs ou tout simplement des objectifs plus grands que ceux que nous avions imaginé.
Chaque histoire dans ce livre est une invitation à lâcher prise. À laisser faire la vie et lui faire entièrement confiance. Un exercice difficile mais qui a fait des merveilles pour l’auteur.
La chose qui m’a le plus frappé dans le livre cependant, c’est l’engagement total que l’auteur a pris au lâcher prise dès lors qu’il a décidé que c’est la voie qu’il allait suivre. Je pense d’ailleurs que c’est l’élément le plus important dans la réussite de son expérience de capitulation. Une fois qu’il avait décidé qu’il allait suivre le cours de la vie, il n’a plus questionné aucun des choix que la vie lui proposait. Qu’ils eussent été attractifs ou pas à première vue. Et là réside tout le secret.
Souvent nous décidons de suivre une stratégie particulière mais sommes les premiers à y faire une entorse dès que cette stratégie nous présente une option qui ne nous plait pas particulièrement.
Je pense que je suis trop attaché au contrôle pour embrasser totalement une telle stratégie de capitulation. Même si je suis persuadé aujourd’hui qu’à certains moments de ma vie, c’est la stratégie que je devrais adopter pour avoir la paix du coeur. Cependant, depuis quelques mois déjà, je contemple un nouveau principe que j’aimerais ajouter à ma vie, celui de ne plus mentir. Quelqu’en soit la raison. Et ce livre m’a donné encore un peu plus de force et d’arguments pour définitivement prendre cette voie.

C. Actions
Quelques actions que j’ai décidé de prendre:
  1. Me préparer un peu plus pour entrer dans mon “No More Lies Experiment”.
  2. Faire un pèlerinage dans le “Temple of Universe” créé par l’auteur et y faire une retraite de méditation et de yoga.
  3. Rencontrer l’auteur et faire une visite guidée de son domaine.
D. Idées
L’expérience de l’auteur a finir de me convaincre qu’il est possible de suivre son coeur et de bâtir quelque chose de grand. Nous ne sommes pas obligés de marcher selon les règles du livre pour arriver à des résultats extraordinaires. Sur ce j’ai décidé de:
  1. Anticiper mon installation à Bana. Commencer à y construire ma maison moi-même dès l’année prochaine.
  2. Installer les bureaux de notre division IT à Bana dès que j’y suis installé.

E. Recommandation
L’auteur a beaucoup parlé d’un livre qui a totalement changé sa vie et qu’il a lui aussi offert à plusieurs personnes qui lui ont été très reconnaissantes par la suite. Il s’agit d’un livre que j’ai d’ailleurs dans ma bibliothèque numérique et qu’il faudrait que je trouve finalement le temps de lire. Ce livre est “The Autobiography of a Yogi” de Paramahansa Yogananda.

F. Note
J’ai beaucoup aimé ce livre. J’adore les autobiographies en général. Qu’elles soient complètes ou ne racontent qu’une partie de la vie de l’auteur comme celle-ci. C’est un livre qui nous renvoie à notre spiritualité et à se poser les bonnes questions.
Je lui donne la note de 4/5


Douala 🇨🇲

J’aime pas les noirs mais toi je t’aime bien

Si tu as vécu hors d’Afrique, tu as certainement déjà entendu cette phrase une fois. Ou au moins une autre variation de “J’aime pas les noirs, mais toi je t’aime bien.”

Tu dois savoir ce que ça veut dire de la part de celui qui l’a dite. Et si ton coeur est un peu comme le mien ci, tu dois avoir ressenti une certaine rage. Parce que non seulement c’est une phrase profondément raciste, mais en plus de ça elle essaie de façon sournoise de te monter contre les tiens. C’est du genre:  “Ton peuple est bizarre, je ne vous aime pas. Mais toi, vu que tu fais des efforts pour me ressembler, je t’aime bien. Et j’espère que si demain je suis en conflit avec tes semblables, tu ne seras pas de leur côté mais du mien.” La personne le dit tout en sachant pertinemment qu’elle ne va jamais t’intégrer dans son peuple. Et ce n’est que normal. Vous n’avez tellement pas grand chose en commun.

Bien que cette phrase choque la plupart des gens quand elle est dite, beaucoup de noirs n’hésitent pas à se comporter exactement comme le voudraient les personnes qui disent ce genre de phrase. Ils font tout pour s’éloigner au maximum de leur culture pour plus qu’on les associe aux autres noirs. Ils veulent être des “noirs civilisés”. Des noirs qu’on pourrait aimer dans tout un ensemble qu’on détesterait. Tu n’as qu’à voir la vitesse avec laquelle ils essaient d’adopter les accents des pays occidentaux. La vitesse avec laquelle ils changent leur façon de manger dès qu’ils ont un peu réussi. La vitesse avec laquelle ils essaient de s’intégrer dans un monde qui n’en a rien à faire d’eux.

Tu dis peut-être que ce n’est pas ton cas. Mais c’est exactement le cas quand tu ne t’indignes pas du traitement réservé aux demandeurs de visa juste parce que toi tu n’as pas besoin de le faire. C’est exactement le cas quand tu dis que tu ne peux rentrer travailler dans ton pays que si tu as un contrat d’expatrié. C’est exactement le cas quand dans ton propre pays, tu ne fréquentes pas la street food locale mais les restaurants huppés occidentaux. C’est exactement le cas quand, toi, noir, né à Bafoussam, passe ton temps à te présenter fièrement comme un français. Tu sais, je ne suis pas noir comme eux. Je suis français comme toi. Le genre de noir que tu aimes bien même si tu n’aimes pas les noirs.

Chaque fois que tu regarderas ailleurs pendant que tes semblables seront maltraités, juste parce que tu as pu avoir une dérogation, un traitement de faveur, tu ne seras pas différent de ce raciste qui te dit souvent “J’aime pas les noirs, mais toi je t’aime bien.


Douala 🇨🇲 

Mission de vie

“Le but de nos vies est d’ajouter de la valeur aux gens de cette génération et de celles qui suivront.” - Buckminster Fuller

J’ai encore lu cette citation de l’architecte, inventeur, designer et philosophe américain Buckminster Fuller hier. Mais elle a toujours fait partie de moi. Ça a toujours fait partie des principes forts de ma philosophie de vie, “laisser le monde meilleur que l’on ne l’a trouvé.

Quand certaines personnes me demandent souvent pourquoi je fais ce que je fais, pourquoi je mène les combats que je mène, je leur répond tout simplement que c’est parce que ceux qui sont venus avant moi ont mené certains combats pour que je n’ai pas à les mener. Et c’est à mon tour de mener certains combats pour que ceux qui viendront après moi n’aient pas à le faire.

Il est tellement facile de prendre les choses pour acquises de nos jours. Mais regarde autour de toi; une grande partie de tout ce qui t’entoure n’était pas là il y a juste une cinquantaine d’années. Tu as les yeux actuellement rivés sur un écran, lisant un texte que j’ai écrit à l’autre bout du monde et d’un simple geste tu peux le partager à toutes tes connaissances (même si tu ne le feras certainement pas). Est-ce que tu te rends compte que même Einstein qui à son temps était parmi les hommes les plus intelligents du monde ne pouvait pas faire ce que tu es capable de faire là maintenant? Du moins aussi vite.

Et tout cela est possible grâce au travail de certains hommes qui sont venus avant toi. Qui ont décidé de rendre la vie plus facile pour leurs pairs et ceux qui viendront après eux. 

Et si tu es aux USA ou en Occident et que tu es noir, j’espère que tu te rends compte que la condition dont tu jouis actuellement est le résultat de plusieurs années de combat de personnes passées par là avant toi. Avant de te vanter de bien y gagner ta vie, demande-toi en quoi tu es en train d’améliorer la vie pour ceux qui viendront après toi.

Il est de notre responsabilité à tous d’entretenir cette chaîne du progrès. De mener certains combats pour que nos enfants n’aient pas à le mener. Et la nature faisant bien les choses, elle a su te faire naître dans la communauté pour laquelle tu dois te battre. Ne sois pas un lâche et prends tes responsabilités.

Souvent nous avons l’impression que certains combats sont plus grands que d’autres. Exactement comme nous avons fait une hiérarchie des péchés dans nos têtes. Mais je pense qu’il n’en est rien. Chaque combat a sa place et sa valeur. L’erreur à ne pas commettre serait de trahir son combat pour aller mener celui d’un autre. Peut-être ta mission à toi est de t’assurer que plus aucun enfant ne meurt du paludisme en Afrique, afin que la mission de ton fils soit de révolutionner l’éducation sur le Continent et celle de ton petit-fils de se servir de cette nouvelle éducation pour nous faire enfin décoller. Ne trahis pas ta mission, car tu briserais toute la chaîne.

Je pense qu’une grande partie de nos problèmes en Afrique vient du fait que nous fuyons devant nos combats, au profit d’une vie confortable ailleurs. Et tant que nous n’aurons pas compris l’importance de respecter la chaîne nous aurons un mal de chien à nous développer.

Mon combat à moi est de faire en sorte que tous les jeunes camerounais qui viendront après moi n’aient pas à subir les mêmes problèmes que moi. Ils doivent pouvoir capitaliser sur mes efforts pour faire mieux et aller plus loin. Je pourrais certes devenir un grand physicien aux USA et permettre aux américains d’aller vivre sur Mars dans quelques années, mais je pense que ce n’est pas ma place là-bas. Si je ne le fais pas, quelqu’un d’autre là-bas le fera. Parce que la voie a été toute tracée par ceux qui y sont passés avant. Par contre, si je renonce à mon combat ici au Cameroun, personne d’autre ne viendra le faire à ma place. Les autres savent tous quelle est l’importance du temps et de l’énergie et préfèrent consacrer les leurs aux combats qui leur sont propres. 

Souvent quand je tiens un discours pareil, tu as un mbenguiste illuminé qui me dira, “Mais Ronel, nous vivons dans un monde mondialisé. Mon travail là-bas a de l’importance ici aussi. Et je contribue à faire avancer toute l’humanité.” Et moi je suis toujours stupéfait devant autant de naïveté. Nous vivons peut-être dans un monde mondialisé. Un monde où certaines maladies n’ont été éradiquées que sur une partie du globe. Un monde où certains jettent près de la moitié de leur production de nourriture quand d’autres n’arrivent même pas à produire la moitié de ce qu’ils mangent. Un monde où chacun essaie tous les jours de construire l’arme la plus meurtrière qui soit. Contre qui, tu penses qu’ils veulent les utiliser? Des Martiens?

La vie t’a donné une mission de vie. Ne feins pas de ne pas la voir. Embrasse-la afin que ceux qui viendront après toi n’aient pas à mener les mêmes combats que toi. Je suppose que tu es bien content de ne pas avoir à te battre aujourd’hui pour ton indépendance. Eh bien, sache que c’est parce que quelqu’un d’autre l’a fait pour toi. Passe le relais!


Douala 🇨🇲 

La Méta-réflexion

Hier j’ai parlé de méta-réflexion et je sens que tu as pensé que je voulais t’embrouiller avec les gros mots. Surtout que si tu es un mbenguiste (un africain vivant en Occident), tu as du prendre personnellement beaucoup de choses que j’ai dite dans ce texte.

Aujourd’hui je viens essayer d’éclaircir un peu les choses. Je viens te dire c’est quoi la méta-réflexion si tu n’as pas encore fait tes recherches. Mieux, je veux faire d’une pierre deux coups. Je vais te montrer une fois de plus de quoi ChatGPT est capable en lui laissant le soin de te l’expliquer.

La méta-réflexion est un concept qui désigne la réflexion sur le processus de réflexion lui-même. En d'autres termes, il s'agit de prendre du recul pour examiner comment nous pensons, analysons, et faisons des jugements. Cette pratique permet d'améliorer notre conscience de nos propres processus cognitifs, de reconnaître les biais et les erreurs de pensée, et de développer des stratégies pour penser de manière plus efficace et rationnelle.

Aspects de la Méta-Réflexion
1. Conscience de soi :
    • Qu'est-ce que c'est : Comprendre comment nos croyances, expériences et émotions influencent notre façon de penser.
    • Exemple : Réaliser que nos opinions sur un sujet sont influencées par notre éducation et nos expériences passées.
2. Analyse des biais cognitifs :
    • Qu'est-ce que c'est : Identifier et reconnaître les biais cognitifs qui peuvent affecter notre jugement.
    • Exemple : Être conscient du biais de confirmation, où nous avons tendance à rechercher et à valoriser les informations qui confirment nos croyances existantes.
3. Amélioration de la pensée critique :
    • Qu'est-ce que c'est : Développer des compétences pour évaluer les arguments de manière objective et rationnelle.
    • Exemple : Analyser les preuves et les contre-arguments avant de tirer une conclusion sur un sujet controversé.
4. Évaluation des processus de prise de décision :
    • Qu'est-ce que c'est : Examiner comment nous prenons des décisions et chercher des moyens d'améliorer ce processus.
    • Exemple : Réfléchir aux méthodes utilisées pour prendre des décisions importantes et envisager des approches alternatives pour de meilleurs résultats.
Pourquoi la Méta-Réflexion est Importante
  • Amélioration de la conscience cognitive : En comprenant mieux comment nous pensons, nous pouvons améliorer notre capacité à apprendre, à résoudre des problèmes et à prendre des décisions éclairées.
  • Réduction des biais : En reconnaissant nos biais cognitifs, nous pouvons travailler à les atténuer et à adopter une perspective plus équilibrée et objective.
  • Développement personnel : La méta-réflexion nous aide à grandir en tant qu'individus en nous permettant de mieux comprendre nos propres motivations et comportements.
  • Efficacité accrue : En optimisant nos processus de réflexion, nous pouvons devenir plus efficaces dans notre travail, nos études et nos interactions quotidiennes.
Comment Pratiquer la Méta-Réflexion
  1. Tenir un journal de réflexion : Note tes pensées, décisions et les raisons derrière elles. Réfléchis régulièrement à ces notes pour identifier des schémas et des biais.
  2. Pratiquer la méditation : La méditation peut aider à développer une conscience accrue de nos pensées et émotions.
  3. Participer à des discussions critiques : Engager des discussions avec d'autres personnes pour tester et affiner tes idées et perspectives.
  4. Lire sur les biais cognitifs et la pensée critique : Éduque-toi sur les différents biais cognitifs et les techniques de pensée critique.
La méta-réflexion est une compétence précieuse qui peut enrichir notre compréhension de nous-mêmes et améliorer notre prise de décision et notre pensée critique. En pratiquant régulièrement la méta-réflexion, nous pouvons devenir des penseurs plus conscients et efficaces.

Je ne pense pas que j’aurais fait mieux que ça. Maintenant tu comprends à quel point il est important de réfléchir, de vraiment réfléchir, pas seulement de suivre la masse bêtement et faire comme tout le monde. Mais bon, ça c’est le sujet d’un autre jour.


Douala 🇨🇲 

J'ai réussi ma vie

La plupart des personnes avec qui tu vas discuter te diront qu’ils veulent réussir. Tout le monde a ce mot sur les lèvres, le “succès”. C’est te dire à quel point ça compte pour les gens.

Il y a un peu plus d’an, une TRÈS bonne amie à moi m’a dit que son mari lui avait demandé si je n’avais pas échoué ma vie en Europe, raison pour laquelle je suis rentré au pays. Ça m’a fait sourire. Ça m’a fait sourire pour la simple raison que déjà à cette époque j’avais compris que beaucoup de personnes qu’on qualifie d’intelligentes ont encore beaucoup de mal avec la méta-réflexion (un sujet que nous aborderons un autre jour) et de ce fait sont incapables de pensée critique.

C’est quoi la réussite?

Autour de moi, je vois beaucoup de personnes courir après le succès mais très peu qui prennent le temps de définir à quoi va ressembler ce succès. Comme des moutons, on court après les mêmes choses que tout le monde sans même se poser la question de savoir si nous avons les mêmes objectifs. Un échec pour quelqu’un peut être une réussite retentissante pour quelqu’un d’autre, à condition que ce dernier ait pris le temps de le définir en amont. 

Pendant une partie de ma vie, j’ai été un coureur de fonds. Et dans une course de fonds, comme un marathon, tous les participants n’ont pas le même objectif. Certains y vont pour être le vainqueur, d’autres y vont pour être parmi les premiers, d’autres y vont pour améliorer leurs records personnels, d’autres y vont pour essayer de finir la course sans abandonner et pour d’autres l’objectif est juste de participer quitte à abandonner quand ça devient trop difficile. Dans toute cette foule de départ, chacun a son objectif. Et la réussite pour chacun ne dépendra que de son objectif personnel. Il ne sert à rien d’essayer de faire le même départ que Kipchoge si ton objectif n’est pas de battre le record du monde.
Vu sous cet angle, ça a l’air tellement clair. Mais dans la vie de tous les jours, la plupart des gens essaient de courir comme kipchoge parce qu’ils se disent que battre le record du monde est le seul objectif à atteindre. Le problème c’est qu’il n’ont pas son entraînement et contrairement à lui, ne se sont même jamais posés la question du pourquoi ils courraient.

L’argent

Au fil des années, j’ai développé un filtre personnel pour trier les personnes intelligentes à mes yeux. J’ai compris que je ne pouvais tout simplement pas me fier à leurs diplômes ni même à ce qu’ils ont pu accomplir dans la vie. Et parmi ces critères, il y a la relation à l’argent.

Je vois beaucoup trop de personnes définir l’argent comme étant leur “North Star” quand il s’agit de réussite. Des personnes qui ne savent même pas faire la différence entre l’argent et la richesse. Et pour beaucoup de ces personnes, on a réussi quand on a beaucoup d’argent. Le problème c’est que personne d’entre eux ne peut te dire exactement c’est quoi beaucoup d’argent. Car n’ayant jamais pensé à ça et sachant pertinemment qu’ils ne sont pas les personnes avec le plus d’argent dans le monde. Et pourtant au départ d’un marathon, chaque personne que tu rencontreras te diras exactement quel est son objectif pour cette course, en terme de temps.

Ce que j’ai constaté, c’est qu’à défaut de se poser la question de savoir à quoi ressemble la réussite pour soi, les gens se jettent tête baissée et essaient d’avoir assez d’argent pour générer un quelconque respect de leurs pairs et se convaincre qu’ils ont réussi. Et la communauté dans laquelle le mal est le plus profond, c’est la communauté africaine.

Les africains et la réussite

Pour la plupart des africains, réussir c’est avoir beaucoup d’argent. Point! Il y a quelques jours j’ai suivi un podcast où un neurochirurgien d’origine camerounaise était l’invité. L’hôte présentait la réussite fulgurante de ce médecin qui a sa propre clinique aux USA et qui se fait aujourd’hui plus de 5M$ par an. Mais moi, ce qui m’a marqué c’était l’histoire de ce chirurgien qui expliquait qu’il s’était lancé dans les études de médecine à cause d’un drame familial. Un frère qui souffrait de méningite et qui a dû être évacué en Occident parce qu’il n’y avait pas de médecins (ou d’hôpitaux) capables de le soigner au Cameroun. On aurait pu se dire que la réussite pour lui serait de faire en sorte que ce genre de choses ne soit plus une réalité une fois devenu adulte et ayant fini ses études de médecine. Non, aujourd’hui encore, plus de 30 ans plus tard, la méningite est mal prise en charge au Cameroun. J’en ai d’ailleurs perdu mon petit frère il ya 4 ans. Mais bon, 5M$ de dollars par an c’est beaucoup d’argent. Presqu’autant qu’Elon Musk ne dépense en frais de carburant par an pour ses jets.

La plupart des africains que j’ai rencontré en Occident m’ont raconté une histoire similaire. Un raison particulière qui les a emmené à aller en Occident afin de pouvoir mettre fin une fois pour toute au drame qu’ils ont connu. Mais aujourd’hui chacun d’entre eux est bien installé en Europe ayant oublié ce qui avait déclenché leur rage. Et pour la plupart, la réussite se résume à avoir un passeport occidental, de pouvoir payer leurs factures chaque mois et de ragarder l’Afrique de haut. Ils ne sont tellement pas au fait de devoir définir la réussite en ses propres termes qu’ils ne sont même pas capables de définir une réussite familiale. Sinon beaucoup se rendraient compte que les chances de leurs enfants de faire au moins aussi bien qu’eux (dans leurs médiocrités) sont très faibles; et prendraient des décisions en conséquence. Mais bon, ça ça demande de la méta-réflexion.

La réussite universelle

Contrairement à ce que pensent la plupart des gens, il n’existe pas de réussite universelle. La réussite est personnelle et subjective. Cependant il ne peut y avoir de réussite sans but fixé. Quel est ton but dans la vie? Gagner 1500€, 3000€, 10k€, 1M€ par mois? Vivre au Canada, en France, aux USA? Pouvoir faire une photo devant la Tour Eiffel? Voyager en Business? Ou bien ton objectif est plus complexe et intègre plusieurs éléments comme être en santé, être proche de ta famille, résoudre un problème pour toi ou ta communauté, tout en ayant une vie décente? Si tu ne t’es jamais posé la question je t’invite à le faire dès à présent. Il est primordial que tu définisses ta réussite selon tes propres termes, sinon crois-moi après avoir amassé tout l’argent du monde tu ne seras toujours pas heureux et aura l’impression d’être passé à côté de ta vie.

Ce qui est paradoxal, c’est que quand on demande aux personnes les plus riches du Monde, les personnes qui ont passé toutes leurs vies dans l’investissement à gagner et perdre d’énormes sommes d’argent; ils résument tous la réussite à tout sauf l’argent. Pour certains ils estiment avoir réussi parce qu’ils ont passé leurs vie à faire ce qu’ils aimaient. Pour d’autres la réussite se mesure par le nombre de personnes qui veulent bien encore passer du temps avec eux, surtout leurs enfants et petits-enfants. Mais pour la plupart, leur plus grande fierté c’est l’impact qu’ils ont pu avoir sur les gens autour d’eux, sur leur communauté et sur le monde.

Mourir sans avoir jamais vécu

Comme disait Benjamin Mays, “La tragédie de la vie, ce n’est pas de ne pas atteindre son but. La tragédie, c’est de ne pas avoir de but à atteindre.”

Quel est ton but? Quels sont tes buts? Tu ne peux pas te considérer comme ayant réussi si tu n’en as pas. Et ne pas en avoir est une vraie tragédie. Même les cellules de ton corps ont un but ultime, la survie de l’espèce. Raison pour laquelle tu es attiré par le sexe opposé qui présente les bonnes caractéristiques et que tu protèges ta descendance sans rien demander en retour. Serais-tu moins intelligent qu’une cellule de ton corps? Du haut de tes chaussures de luxe aux semelles rouges et de la grosse voiture garée devant ta maison?

Les personnes les plus heureuses sont celles qui savent exactement définir quels sont leurs buts et y mettre l’énergie nécessaire. Elles savent que le bonheur ne vient pas comme par magie à l’atteinte de ce but, mais le bonheur c’est de prendre le chemin qui y mène. Elles sont heureuses pas parce qu’elles ont atteint leurs objectifs mais parce que chaque jour elles ont l’occasion de faire un pas vers cet objectif. Mais pour goûter à ce bonheur, il te faut avoir un but. Tu sais ce que c’est. Tu t’en es fixé tout un tas dans ta vie. C’est juste qu’au moment de choisir le plus grand, le but de ta vie, tu as décidé de faire comme les moutons et de suivre le troupeau.

Le Cameroun et Moi

Non, je ne suis pas rentré au Cameroun parce que j’ai échoué ma vie en Europe. Et non, je ne crois pas que la plupart des africains qui sont en Europe ont réussi leurs vies. Pour ça il faudrait d’abord qu’ils définissent les éléments de cette réussite. Quelque chose dont la plupart est incapable (méta-réflexion). 

Au contraire rentrer au Cameroun est plutôt une réussite pour moi. C’est un objectif que je m’étais fixé il y a quelques années. Vivre sur tous les continents et retourner au Cameroun après 10 ans. Comme pour une course de fond, j’ai raté quelques objectifs secondaires de quelques chiffres mais l’objectif principal a été atteint. Te rappelles-tu de l’objectif que tu racontais à tout le monde (y compris à l’ambassade) quand tu prenais ton visa pour les USA, l’Italie?

Et si tu te poses la question, non, rentrer au Cameroun n’est pas mon but ultime dans la vie. C’était juste un but intermédiaire, comme le fait de franchir les 10 premiers kilomètre d’un marathon. Mon but ultime est beaucoup plus grand. Il est lié à une histoire personnelle, à ma communauté et à la place que j’aimerais que mes enfants occupent dans ce monde. Parce que contrairement à ce que beaucoup peuvent penser, des enfants noirs, même avec les plus gros passeports du Monde ne seront jamais considérés que comme des noirs. Pourquoi penses-tu que les juifs se battent avec autant de ferveur pour une terre, une patrie alors que pour la plupart ils ont des doubles nationalités?

Mon but dans la vie est plus grand que se pavaner dans les rues d’Occident ou amasser la plus grosse fortune du monde. Mon but est intimement lié à mon peuple. Et ce n’est qu’auprès de lui que je pourrais l’atteindre. Pas en gagnant 5M$ par an en m’assurant que les autres puissent avoir la santé qui manque chez moi depuis des années. Mon but je l’ai défini en mes propres termes et chaque jour que je passe à travailler dessus font de moi un homme extrêmement heureux. Et avoir beaucoup d’argent ne sera qu’une conséquence d’une vie bien menée.

Et toi, es-tu enfin prêt à définir la réussite en tes propres termes?


Douala 🇨🇲