Et si notre richesse était juste sous nos yeux ?

Ce matin, dans le cadre du programme de mentoring mis en place chez Agrifrika, je suis allé marcher avec notre chargée de communication, Nicolette. Nous sommes passés par une zone que je connais très bien : École Publique, à Douala. Et pourtant, j’y ai découvert quelque chose que je n’avais jamais vu auparavant. Moi qui suis né dans cette ville et qui y ai passé la plus grande partie de ma vie…

On m’en avait déjà parlé, mais c’est autre chose de le voir de ses propres yeux.

Il s’agit d’un petit marché matinal spécialisé dans la vente de snacks en gros. Très tôt le matin, on y retrouve les producteurs de chips de plantain, arachides grillées, caramel, graines de sésame caramélisées, et même biscuits artisanaux, qui viennent y vendre leurs productions à des revendeurs.

Ces derniers iront ensuite écouler leurs stocks dans les call-box, boutiques et autres petites échoppes de la ville.

La première fois qu’on m’a parlé de ce marché, c’était l’an dernier. Avant ça, j’étais persuadé que tous ces petits vendeurs fabriquaient eux-mêmes leurs produits. Mais non, il y a toute une chaîne logistique artisanale derrière.

Et jusqu’à aujourd’hui, je n’avais jamais vu comment ça se passait réellement. J’ai été émerveillé. Et aussitôt, plein d’idées ont fusé dans ma tête.

  • Ce serait un point de distribution parfait pour un snack spécial que j’ai envie de lancer depuis un moment.
  • Ce serait aussi un lieu à réorganiser, à structurer, à professionnaliser pour élever les standards.

Mais la réalité, c’est que ce petit marché ressemble à tous les autres marchés du pays : désordonné, sale, mal protégé, vulnérable aux intempéries.

Ceci dit, cette expérience m’a fait profondément réfléchir. Combien d'autres réalités de ma propre ville m’échappent encore ? Quelles autres suppositions fausses suis-je en train de faire sur des secteurs entiers ? Et qu’en est-il des autres Camerounais comme moi ? Combien d’entre nous ne connaissent pas leur pays ? Et si, comme dans l’histoire Des hectares de diamant, nous étions en train de creuser ailleurs… alors que nous n’avons même pas fini de retourner notre propre terre ?


Douala 🇨🇲 

Et si nos modèles nous empêchaient de devenir puissants ?

Hier, j’ai lu un vieux texte de 2013 écrit par Jean-Paul Pougala, dans lequel il expliquait pourquoi Nelson Mandela n’était pas son héros. Sur les images accompagnant le texte, on voit Mandela en tenue de franc-maçon. On se demande alors : comment quelqu’un peut faire 27 ans de prison, puis aller siéger dans une confrérie créée par ses bourreaux ?

Mais ce n’est pas ça qui m’a le plus marqué. Ce qui m’a vraiment frappé, c’est la remarque qu’il faisait sur les héros des autres peuples comparés aux héros noirs.

En Occident, en Asie et partout ailleurs, les héros sont systématiquement des guerriers. Des hommes qui ont conquis ou libéré. Chez les Noirs, nos héros sont des pacifistes, des hommes d’église, des figures dociles. Il a cité quelques exemples… mais je te laisse faire le constat toi-même. Et s’il te plaît, ne me dis pas que Um Nyobè est ton héros si tu vis aujourd’hui dans le pays de ses assassins.

Ce point m’a fait longuement réfléchir. Je me suis demandé : quels sont les héros de notre génération ? Tu connais déjà certains des miens si tu me lis régulièrement :

  • Ernest Ouandié, pour sa lutte acharnée contre l’oppresseur.
  • Benjamin Franklin, pour sa sagesse politique et son rôle dans la création des États-Unis. 
  • Lee Kuan Yew, pour avoir transformé Singapour du tiers-monde en un paradis moderne.
  • Charlie Munger & Warren Buffett, pour leur exemplarité dans un monde où le profit règne sans éthique.

Et bien sûr, toutes ces figures africaines assassinées pour avoir osé réclamer ce qu’on nous avait arraché : nos terres, nos vies, notre dignité.

Mais aujourd’hui ? Qui sont les figures d’identification de la jeunesse africaine ?
À en croire les statuts WhatsApp et les posts sur les réseaux sociaux, les héros de notre génération sont des prêtres. Des Castanou, Sanogo, Tunasi et consorts. Des hommes d’église devenus mentors virtuels d’un peuple qui s’effondre. Des églises qui nous enseignent que tout est la volonté de Dieu. Qui injectent à nos subconscients une paresse assumée et une irresponsabilité spirituelle. Tout est entre les mains du ciel… sauf rester vivre en Afrique, bien sûr. Ça, c’est forcément l’œuvre de Satan. Et c’est comme ça qu’on assiste à un exode massif vers le Canada et ses cousins occidentaux.

Et je continue de me poser cette question: Comment voulons-nous devenir des hommes forts si nous prenons pour modèles des hommes faibles ?


Douala 🇨🇲 

Et si la solution était… trop simple pour te séduire ?

En lisant la newsletter de James Clear tout à l’heure, une phrase m’a particulièrement marqué : “The Fundamentals: something many people know, but few people practice.” Traduction :Les fondamentaux : quelque chose que beaucoup de gens connaissent, mais que peu de gens pratiquent.”

Les fondamentaux sont les principes de base essentiels qui, appliqués de manière constante, produisent la majorité des résultats dans un domaine donné. Ils sont souvent simples, universels, et leur impact se révèle dans la durée. C’est justement pour ça qu’on les néglige.

D’une manière ou d’une autre, nous connaissons déjà les fondamentaux de chaque domaine de la vie qui nous intéresse. Mais nous préférons les ignorer pour ce qui brille, pour les nouvelles méthodes, pour les remèdes miracles.

Tu veux perdre du poids ?
Tu sais qu’il te faut manger moins et bouger plus.
Tu veux améliorer ta vie ?
Tu sais qu’il faut commencer par mieux dormir.
Dans ton business, tu sais qu’il faut écouter tes clients, tenir tes promesses et bien gérer ta trésorerie.
En amour, tu sais qu’il faut être présent et attentionné.

Nous savons tous ça, mais combien d’entre nous les pratiquons vraiment ? Trop simple. Alors on préfère aller chercher des solutions plus complexes, qu’on ne pourra jamais vraiment implémenter.

Combien d’autres fondamentaux ignores-tu sciemment ? Et s’ils étaient justement la clé de ta progression ?  Et si tu décidais dès aujourd’hui d’y revenir ?


Douala 🇨🇲 

Tu ne combats pas une avalanche avec une pelle

Boules de neige et avalanches

Les habitants quittent une ville à cause du manque de services, ce qui réduit l'assiette fiscale, ce qui entraîne la perte de davantage de services, ce qui pousse encore plus d'habitants à partir…

Une nouvelle marque branchée attire quelques leaders d'opinion, qui arborent le logo, ce qui attire davantage de hipsters, qui établissent alors un standard de statut social, ce qui attire encore plus de clients...

La variable clé dans ces deux spirales, c’est le temps.

La montée ou la chute se produit jour après jour, pas d’un coup, et les interventions ordinaires font rarement la différence.

Au contraire, c’est le surinvestissement apparemment irrationnel dans le présent qui peut changer la dynamique future.

Dans ce texte, Snowballs and avalanches, Seth Godin illustre parfaitement le concept des cercles vicieux et vertueux, et comment de petites actions répétées peuvent créer des effets d'entraînement massifs – dans un sens comme dans l’autre.

Pourquoi je t’en parle aujourd’hui ? Pour deux raisons :

  1. Pour que tu comprennes que pour créer le changement que tu veux voir dans ce monde, il faut commencer par faire rouler une petite boule de neige.
    Jour après jour. Ce sont ces gestes répétés qui, demain, pourraient déclencher une avalanche positive. Imagine-toi dans quelques années : un million de Camerounais qui, chaque jour, publient sur leurs blogs, partagent leurs aventures, leur savoir, et contribuent à libérer notre peuple de l’ignorance.
  2. Mais surtout pour une deuxième raison, plus urgente : Une avalanche, c’est quasiment impossible à arrêter. Elle détruit tout sur son passage. Quand les premières boules de neige néfastes commencent à rouler, il faut agir immédiatement, sinon tu ne pourras qu’assister, impuissant, aux dégâts.

Nous avons gravement sous-estimé le phénomène du vol de la ressource humaine dans nos pays africains. Et aujourd’hui, nous faisons face à une avalanche silencieuse qui détruit notre tissu économique. Au profit du Canada et de tous ses alliés. Si nous ne réagissons pas de façon massive, il sera quasiment impossible de renverser la tendance.

C’est la raison pour laquelle je suis aussi dur sur ce sujet. L’heure n’est plus aux débats ni aux compromis. Il est peut-être temps de faire rouler nos propres boules de neige. Celles qui, demain, déclencheront l’avalanche capable de contrer celle que nous subissons aujourd’hui.


Douala 🇨🇲 

Le roi, l’échiquier et la révolution que tu sous-estimes

Ce matin, je finissais d’écouter un livre audio et l’auteur a raconté une histoire que je connaissais déjà, mais qui m’a fait penser à un échange que j’ai eu avec Raoul il y a quelques jours, quand je lui rappelais qu’en trois jours, trois personnes de mon entourage vivant dans trois pays différents m’avaient parlé d’un de ses textes. Les trois personnes étant tombées sur son blog par ma recommandation. En gros, je négociais ma commission quoi. Bref, je suppose que tu veux savoir de quelle histoire il s’agit.

Il s’agit de l’histoire liée à l’invention des échecs, le fameux jeu de stratégie. Laisse-moi te la raconter.

Il y a quelques centaines d’années, un roi qui s’ennuyait fit passer le message dans son royaume qu’il récompenserait grandement celui qui réussirait à le distraire durablement. Plusieurs personnes s’y essayèrent : des bouffons, des lutteurs, des magiciens, tout ce que tu peux imaginer. Mais rien ne marchait. Le roi s’ennuyait toujours.

Jusqu’au jour où un vieux sage vint tenter sa chance. Le sage apporta une série de 32 petits bois soigneusement découpés. Les uns dans leur couleur claire d’origine, les autres noircis au feu. Il les posa sur un tableau de bois dont les cases avaient été également noircies au feu, formant une alternance de cases claires et sombres : l’échiquier.

Le sage enseigna au roi les règles du jeu d’échecs, et ils se mirent à jouer. La partie dura des heures. Et dès qu’elle fut terminée, le roi voulut recommencer. Tellement il y avait de possibilités de stratégies différentes. Le roi, ravi, demanda au sage ce qu’il voulait comme récompense.

Le sage lui répondit : Je souhaite un grain de blé pour la première case de l’échiquier. Deux pour la deuxième. Quatre pour la troisième. Huit pour la quatrième. Et ainsi de suite, en doublant à chaque case, jusqu’à la 64e.

Le roi, amusé par cette demande qu’il jugeait ridicule alors qu’il s’attendait à devoir céder un coffre d’or, accepta sans hésiter. Il n’avait aucune idée de ce qu’il venait d’accepter.

Si tu ne connais pas cette histoire, j’aimerais que tu t’arrêtes un instant et que tu te demandes : le roi a-t-il fait une bonne affaire ? En attendant, laisse-moi te raconter ce que j’ai vraiment dit à Raoul ce week-end.

Non, je ne me battais pas pour une commission. Je faisais remarquer à Raoul à quel point il est important que chacun s’engage à son niveau. Que nous n’avons pas besoin d’attendre l’État ou une structure pour faire changer les choses. Nous avons juste besoin qu’une personne s’engage. Qui en engage une autre. Et ainsi de suite. C’est comme ça que naissent les révolutions.

Beaucoup d’entre nous ont perdu espoir, parce qu’ils n’arrivent pas à visualiser ce qu’est une croissance exponentielle. Un peu comme moi qui parle d’un texte de Raoul, et lui ramène une dizaine de lecteurs d’un coup. Si ces lecteurs parlent eux aussi de ses textes avec la même intensité, imagine un peu la suite. Tu vois le tableau ? Pas besoin d’être un million pour commencer. Il faut juste un premier grain de blé sur l’échiquier.

Je suppose que tu es encore en train de réfléchir à la question que je t’ai posée plus tôt. Tu as peut-être essayé de calculer dans ta tête jusqu’à la 10e case. Et ton cerveau t’a peut-être dit de laisser tomber. Je te comprends. Notre cerveau n’est pas fait pour imaginer des scénarios exponentiels.

Raison pour laquelle, tu n’arrives pas non plus à comprendre comment on peut changer une nation de plusieurs millions d’habitants avec une seule personne.

Mais laisse-moi t’aider à faire le calcul que les mathématiciens du royaume avaient fini par faire. La quantité totale de grains demandés par le sage est de : 2^64 – 1, soit 18 446 744 073 709 551 615 grains de blé. Un chiffre si long que tu n’as même pas essayé de le lire jusqu’au bout. Mais qu’est-ce que ça représente concrètement ? Environ 450 milliards de tonnes de blé.

À titre de comparaison, en 2024, le monde entier a produit moins de 800 millions de tonnes de blé. Autrement dit, il faudrait des siècles à l’humanité pour produire le blé réclamé par le sage. C’est ça, la puissance de l’exponentiel.

Bien que notre esprit fonctionne en mode linéaire, il est important de se rappeler que certaines dynamiques n’obéissent pas à cette logique

Et ce n’est pas parce que tu ne vois pas encore les effets, que cela ne fonctionne pas.
Parfois, la solution est là, juste au-delà du seuil de ta compréhension actuelle.
Il suffit d’un petit effort mental, d’un petit pas de plus, pour apercevoir un monde nouveau.


Douala 🇨🇲 

Et si nos enfants oubliaient jusqu’à notre existence ?

Une des solutions qui selon moi nous permettrait de nous sortir de la situation dans laquelle nous nous trouvons en tant que peuple, c'est la communication. Dans mon combat, je pousse le maximum de personnes à prendre la parole, à s'exprimer, à communiquer. Même si de temps en temps, je vais toujours tomber sur un "pour bien vivre, il faut vivre caché." Un conseil dont je parie que tu n'as jamais cherché à savoir à qui ça profitait vraiment.

Communiquer pour moi c'est partager ce que l'on sait, ce que l'on croit savoir, ses croyances. C'est dire au monde qui on est et ce en quoi on croit. Tu n'as pas besoin d'avoir raison ou de dire des choses justes, tu as juste besoin de le dire. Car ce n'est qu'une fois ces choses sorties de ta tête que la magie peut opérer. La magie du croisement de toutes nos idées, toutes nos croyances qui s'entrechoquent.

L'espèce humaine a d'ailleurs connu des avancées significatives chaque fois qu'elle a amélioré les moyens de communication entre ses membres. Ça a commencé avec l'invention du langage, ensuite de l'écriture. Et avec l'invention de la presse typographique de Gutenberg en 1450, l'humanité a connu une accélération fulgurante. Le savoir, les croyances pouvaient dorénavant circuler à une vitesse jamais égalée auparavant. La Bible de Gutenberg est d'ailleurs considérée comme le premier livre imprimé en masse en Occident.

Ensuite, nous avons eu les ordinateurs, internet et toutes ces nouvelles technologies qui permettent aux hommes de partager encore plus facilement leurs savoirs et croyances mais surtout de créer de plus en plus de connexions entre nous pour mieux nous rapprocher. Et il n'y a qu'à voir tout ce que nous avons pu être capables de créer depuis ces inventions.

Le problème en Afrique, comme je l'ai souligné déjà plusieurs fois, c'est que nous sommes comme restés figés au langage. Nous avons loupé le coche de l'écriture, de l'imprimerie et toutes les autres innovations qui ont suivi. Et paradoxalement, nous sommes même en train de rater le virage des ordinateurs, d'internet et de toutes les technologies associées. Nous ne communiquons pas assez. Nous ne mettons pas assez dehors ce que nous pensons.

Aujourd'hui avec l'ordinateur et internet, les autres peuples sont en train de numériser des tonnes de connaissances qu'ils avaient dans la génération précédente mises sur papier. Et comme chaque technologie s'appuie sur la précédente, nous commençons à voir l'IA s'appuyer sur cette connaissance numérisée pour faire le prochain bond en avant, faire opérer cette magie dont je t'ai parlé plus haut, à une vitesse fulgurante. Et après ce cap, j'ai peur qu'il devienne impossible de rattraper le coup pour tous ceux qui auront été laissés sur le carreau.

Tu me diras, ce n'est pas bien grave, cette information sera disponible pour tous. Sauf que ce que tu oublies, c'est que le résultat de tout ce qui sortira de cette magie sera fortement biaisé par les données qui lui ont été fournies. On risque de se retrouver dans un monde tellement biaisé que d'ici quelques centaines d'années certains pourront défendre la thèse que les Noirs et l'Afrique n'ont jamais existé. Que ce n'était qu'un mythe. Un peu comme tous les mythes dont on parle dans les livres aujourd’hui. Un continent imaginaire. Une fable, comme l’Atlantide ou l’Éden. Et il n'y aura rien pour prouver le contraire. Notre existence aura une fois pour toutes été effacée de la Terre. Certes il existera encore des personnes à la peau sombre, voire très noire. Mais il sera très facile de faire croire que c'est une déformation génétique. Vu que ces cas seront marginaux. Tu n'as qu'à voir ce que nous disons des albinos aujourd'hui.

Tout ça peut ressembler à de la science-fiction, je te le concède. Mais j'aimerais bien que tu te rappelles que chaque déclinaison de la société telle que nous la connaissons aujourd'hui est la résultante des choix du passé. Le monde n'aurait pas été pareil si les choix avaient été différents. Il n'y aurait certainement jamais eu de guerre Israël-Iran si les Allemands avaient gagné la 2e guerre mondiale. Il n'y aurait certainement même pas eu d'État d'Israël.

Aujourd'hui, je partage avec toi une de mes idées, une de mes croyances. Et peut-être que ce texte dans 1000 ans, sera la seule preuve restante pour justifier que les Noirs étaient bien réels sur cette terre et qu'il y avait quelqu'un quelque part à Douala qui avait imaginé le scénario qu'ils seront en train de vivre en 3025. Mais tout ça peut te sembler tellement lointain, tellement pas possible. Alors je t'invite à voir la chose sous un autre angle.

Peut-être que comme moi tu es parent ou du moins tu aspires à le devenir. Écrire tes pensées ne serait-il pas le meilleur cadeau que tu puisses faire à ces derniers ? Qu'ils puissent à travers le temps, avoir un aperçu de ton point de vue sur différents sujets importants de leur vie ? Qu'ils puissent continuer de profiter de tes conseils, de ta sagesse, de ton savoir, si tu venais à mourir prématurément ? Que tu puisses les protéger des mensonges et tromperies auxquels ils feraient face ? Qu'ils n'aient pas besoin d'un intermédiaire pour savoir exactement ce que tu pensais de certains sujets ? Qu'on ne leur dise pas que tu les avais abandonnés comme on nous a fait croire pendant des siècles que nos ancêtres avaient vendu leurs propres enfants en esclavage ? Ne penses-tu pas que rien que pour ces raisons, il serait temps que tu partages un peu plus ton savoir et tes croyances ? Ou bien ça te plaît quand génération après génération on continue de recommencer à zéro ?


Douala 🇨🇲

Tu sais ? Alors montre-le. C’est ton devoir

Aujourd'hui, je suis allé rendre visite à maman. Ça faisait longtemps que nous n'avions pas eu nos longues discussions. Nous avons un peu marché au quartier et dès que nous sommes sortis de la maison, j'ai commencé à remarquer des petites choses bizarres. Tu commences déjà à me connaître, je ne peux pas m'empêcher d'observer et de faire des remarques. D'ailleurs, cette fois-ci c'est même maman qui a commencé à faire la première remarque. À croire que j'ai déjà contaminé l'enfant d'autrui.

Elle m'a montré un voisin qui a refait les travaux chez lui récemment et qui au lieu de canaliser les eaux pour les envoyer dans la rigole, les laisse couler directement dans la rue. Ce qui avec le temps va creuser cette dernière. Ensuite, je lui ai fait remarquer que bientôt le quartier allait se transformer en cité d'immeubles. C'est chacun qui dans l'anarchie totale, dès qu'il a un peu d'argent, coule la dalle sur la maison pour en faire un immeuble. Et elle qui était déjà une adulte quand le quartier a été créé m'a rappelé qu'ils sont en train de faire ça comme ça dans une zone marécageuse.

Je lui ai expliqué à quel point c'était dangereux. Qu'il y a quelque chose qu'on ne comprend pas. Une maison, un immeuble, surtout chez nous ici qui construisons tout en béton, a un poids. Et plus il est haut, plus il est lourd. Qu'il est fort probable que la Maetur en imposant les plans de construction dans le quartier avait calculé quelle était la masse au mètre carré que ces sols de marécage remblayés pouvaient supporter. Et qu'en décidant tous de faire des immeubles, on ne se rend pas compte que nous sommes en train de donner une charge plus importante au sol. Que ce dernier va s'affaisser au fil des années. Et vu que nous n'avons même pas de bons systèmes d'évacuation d'eau, cet affaissement du sol risque de se mélanger avec les infiltrations d'eau et provoquer dans quelques années des catastrophes qu'on aurait pu éviter dès aujourd'hui. Surtout que c'est chaque apprenti sorcier qui coule la dalle à sa manière sans avoir forcément les connaissances adéquates.

Comme d'habitude, toutes ces observations m'ont mis en colère. Je me demande comment est-ce qu'on peut systématiquement courir à la catastrophe tout le temps. Comment est-ce qu'on peut poser autant d'actes qui finiront d'une manière ou d'une autre par nous nuire. Et là je t'ai donné 2 exemples, mais rien que cet après-midi dans notre marche, j'en ai compté plus d'une douzaine. C'était à se demander si nous avions même vraiment notre place en ville.

Mais avec du recul, je me suis rappelé que ce n'est pas vraiment de la faute de ceux qui posent tous ces actes. La plupart d'entre eux n'ont aucune idée des conséquences de leurs actes. La plupart n'ont jamais vraiment appris à vivre en société. Beaucoup se sont formés sur le tas. Ils sont juste ignorants. Le problème, c'est tous ceux qui sont instruits, tous ceux qui savent comment les choses marchent, comment les choses devraient se passer, mais qui ne disent rien, ne forment personne.

Nous sommes emprisonnés dans un monde occidentalisé dont nous n'avons jamais reçu le mode d'emploi. Notre meilleure chance de dompter ce monde est de nous le faire enseigner par ceux qui savent comment il marche, ceux qui ont vécu à la source, ceux qui l'ont étudié pendant des années. Sauf que chez nous, comme je le disais dans mon texte d’hier (Pourquoi les efforts seuls ne suffisent jamais), toutes ces personnes ont fui le navire. Et elles sont les premières, comme moi, à se plaindre quand elles constatent des choses de travers. Comme si la population pouvait deviner instinctivement comment les choses fonctionnent.

Nous avons tous à un moment ou à un autre dans notre vie, utilisé un instrument de travers. Mangé un fruit avec sa coque alors qu'il ne fallait pas ou avalé un noyau qu'on n'aurait pas dû avaler. Uniquement parce que nous ne savions pas comment nous y prendre. Certains d'entre nous continuent certainement d'ailleurs à faire quelque chose de travers parce qu'ils n'ont jamais appris le proper way (un coucou spécial à tous mes potes qui boutonnent tous les boutons de leurs vestes). Tu imagines donc à quel point il peut être difficile de savoir intuitivement comment se comporter en tout point dans une société aussi complexe que le modèle occidental dont nous avons hérité.

Tout ceci contribue fortement au choc qui existe entre la diaspora et nous qui vivons au pays. Les gens de la diaspora estiment qu'on ne fait pas assez d'efforts, que nous sommes paresseux, que nous sommes des villageois. Bref, ils wanda sur nous. Mais ce qu'ils semblent tous oublier, c'est qu'avant de partir, ils étaient tous comme ça. Ils ne sont pas des génies. Non ! Ils sont juste des personnes qui ont bénéficié plus que nous autres de la formation au mode d'emploi de ce monde.

Au lieu de se plaindre, crier sur tout le monde et traiter les gouvernements d'incompétents, ils devraient rentrer et former tous les autres. Ce n'est que comme ça que nous deviendrions moins bizarres à leurs yeux. C'est en tout cas ce que j'ai décidé de faire. Rentrer au pays et essayer de former le maximum de personnes possible à ce monde complexe que nous avons hérité des colons. C'est à ça que je mesure le succès ou pas de mon retour au pays. Pas à la quantité d'argent que je peux me faire sur place. Non ! Je le mesure au nombre de personnes à qui j'ai pu apprendre quelque chose. Au nombre de personnes à qui j'ai pu ouvrir les yeux sur un élément qui leur était totalement inconnu. À l'impact que je réussis à avoir sur mes proches, mes collaborateurs, mes lecteurs et même sur les entreprises locales.

Les gens, ils sont têtus certes. Raison pour laquelle, même quand tu leur diras comment bien se comporter en société, ils ne t'écouteront pas. Mais n'oublie jamais que ce comportement est d'abord le fruit de l'ignorance et que c'est à celui qui connaît la voie que revient la responsabilité de guider les autres. Si tu as la chance de faire partie de ceux qui connaissent cette voie, tu sais ce qu'il te reste à faire. Et si tu ne veux pas assumer tes responsabilités, tu ferais mieux de faire profil bas.


Douala 🇨🇲 

Pourquoi les efforts seuls ne suffisent jamais

Comment faire pour être le meilleur ? Dans un monde où la plupart du temps le premier d'une compétition jouit d'avantages importants, souvent beaucoup plus importants que le second, il est logique de se poser la question de savoir comment faire pour être le meilleur et surtout le rester.

La plupart des personnes qui sont en lice dans une compétition utilisent la même stratégie. Et nous sommes tous d'une manière ou d'une autre en compétition pour quelque chose car la plupart des ressources sur cette terre sont limitées, ainsi que le nombre de places. Cette stratégie est de s'entraîner le plus dur possible pour gagner la course, être le meilleur.

C'est une stratégie noble et assez intuitive. C'est même la stratégie que nous devrions tous utiliser car elle nous permet collectivement d'augmenter notre niveau de compétences. Mais malheureusement, ce n'est pas toujours la stratégie la plus efficace. Quand les enjeux sont élevés, la différence de niveau qu'il y a entre les uns et les autres est assez marginale, et souvent pas du tout proportionnelle à la différence de récompense. Du coup, les plus malins savent qu'il faut en plus de la première stratégie, utiliser une autre beaucoup plus efficace.

Cette stratégie est souvent méconnue du grand public et des personnes bien intentionnées car elle nécessite de sortir des sentiers battus. Il s'agit de s'assurer qu'aucun concurrent ne puisse gagner la course. Pendant que certains focalisent tous leurs efforts pour gagner la compétition, d'autres investissent une partie de leurs efforts pour s'assurer que les concurrents n'avanceront pas à la vitesse qu'ils souhaitent. Et ceci peut se manifester de plusieurs façons dont la plus simple et la plus intuitive est le sabotage.

Tu l'as certainement déjà lu dans un journal ou vu dans un film. Un camp qui sabote les installations du camp adverse quelques jours avant le début d'une course importante. Un boxeur qui attaque verbalement son opposant afin de le déstabiliser ou de le déconcentrer. C'est une arme assez redoutable. C'est elle qui a conduit à la création dans la plupart des pays du monde, des services secrets. Les films ont réussi à nous vendre leurs activités comme étant glamour. Mais en réalité, l'espionnage sert à ça. Savoir sur quoi l'autre travaille pour pouvoir le contrer, saboter son travail s'il n'y a pas moyen de le contrer et se protéger de tous les autres qui feraient la même chose avec nous.

Il y a quelques jours, nous en avons eu une autre démonstration avec la guerre entre Israël et l'Iran. Après avoir passé plusieurs décennies à saboter et ralentir dans l'ombre les Iraniens dans leur course à l'armement, Israël a décidé de franchir un cap et de faire un grand sabotage public sous fond de guerre. Comment ? En essayant de tuer les scientifiques et généraux travaillant sur ces programmes, en bombardant les sites concernés et en essayant même de tuer les leaders politiques actuels. Pourquoi de tels actes de sabotage et une agression pareille vont-ils rester impunis et que le monde va continuer sa route comme si de rien n'était, même l'Iran qui a été agressé ? Parce que c'est un jeu auquel tous les puissants jouent. Saboter ou essayer de saboter pour garder ses avantages, sa place dans le classement.

Pourquoi est-il important de connaître cette stratégie ? Pour pouvoir s'en défendre. Ça ne suffira pas de travailler dur pour pouvoir progresser dans le classement. Le peuple burkinabé et son dirigeant, le capitaine Ibrahim Traoré peuvent en témoigner. Depuis qu'ils ont décidé de prendre leur destin en main et monter dans le classement des nations afin d'échapper à la prédation des puissants, on ne compte plus le nombre de tentatives de coups d'État dans le pays. Les gars sont en alerte maximale. Et crois-moi, ils n'ont encore rien vu. Quand le sabotage ne marche plus dans l'ombre, on passe à la phase de plein jour comme nous l'avons récemment vu avec Israël sur l'Iran.

Pourquoi je t'en parle aujourd'hui ? Parce que je commence à être fatigué de tous ces Africains soit-disant intelligents qui pensent que leurs pays n'avancent pas à cause de leurs gouvernements. Je suis fatigué de voir ces Noirs qui pensent qu'il faut "juste" changer de président. Je suis fatigué de voir à quel point nous sommes ignorants des différentes stratégies de compétition (ou de guerre).

L'Afrique est un continent chanceux. Je préfère utiliser ce mot. Car nous n'avons rien fait pour le mériter. Notre continent a vu naître l'espèce humaine sur Terre. Nous avons des terres extraordinairement fertiles. Nous sommes super bien situés géographiquement. Le climat est idéal sur la plupart du continent. Nous avons du soleil, nous avons de l'eau. Le sous-sol contient tout ce dont le monde a besoin. Nous avons une peau forte, des cheveux abondants, un physique naturellement robuste et des gènes de qualité. Malgré toutes les invasions des autres peuples, nous avons toujours eu un concours de circonstances qui a permis que nous soyons encore là. Et aujourd'hui nous avons une jeunesse jeune et dynamique. Qu'on le veuille ou pas, nous ne pouvons qu'être l'objet de convoitise. Cette Terre qui est la nôtre, beaucoup d'autres aimeraient l'avoir. Et ils ont déjà d'ailleurs essayé à plusieurs reprises.

Toutes ces richesses qui sont les nôtres font l'objet de convoitise. Et le meilleur moyen de nous exploiter est de nous garder tout en bas du classement. De s'assurer que nous ne montions jamais. Et là rentrent en jeu les différentes techniques de sabotage. Coups d'État sur les leaders responsables, le grand classique. Assassinat sur les figures montantes s'il le faut. Armement de milices si les deux autres méthodes n'ont pas marché et souvent aussi en prévention d'un futur leader têtu. Corruption de la classe politique pour s'assurer que leurs intérêts ne soient jamais alignés avec ceux du pays. Mais il y a une autre forme de sabotage qui est beaucoup plus subtile, beaucoup plus efficace et surtout beaucoup moins chère. Et son caractère furtif et sournois le rend quasiment indétectable des populations. Surtout qu'il joue sur un élément psychologique très fort, la dissonance cognitive.

Il s'agit du pillage systématique des cerveaux. Pourquoi attendre que les personnes intelligentes aiguisent leurs raisonnements et dépenser quelques années plus tard, des millions en coups d'État, armement de rebelles ou corruptions, quand on peut tout simplement faire partir ce cerveau de l'Afrique et l'absorber chez nous ?

Cette pratique est la fille d'une ancienne version qui n'a pas connu beaucoup de succès. La première version avait été mise en place pendant la colonisation mais avec des résultats très mitigés. Les premiers cobayes avaient un sens du patriotisme très fort. Ce programme avait été testé sur la plupart des enfants des chefs de village et de cantons en Afrique, des princes, qui étaient systématiquement et souvent même de force, envoyés étudier en Occident afin de prendre les us et coutumes de là-bas et de les ramener ici et afin qu'ils soient les ambassadeurs de l'Occident et les vecteurs de toutes les pratiques qui consisteraient à endormir le peuple. Nous avons par exemple le cas au Cameroun avec le jeune prince Rudolf Duala Manga Bell qui avait été envoyé en Allemagne et qui était censé à son retour convaincre ses homologues de signer le pacte repoussant les habitants de la côte afin de faire de la baie de Douala une Côte d'Azur africaine réservée à l'élite blanche. Ce que le bougre a eu l'audace de refuser. Et qui lui a coûté sa pendaison à seulement 41 ans.

Cet échec au Cameroun n'était pas le seul sur le continent. Il faisait écho à une très longue liste d'échecs de cette stratégie. Du coup, il fallait s'adapter. Si on ne pouvait pas aliéner les plus brillants, il fallait à tout prix les éloigner du théâtre de guerre. Et c'est comme ça que s'est développée depuis les indépendances une stratégie simple qui consiste, afin de maintenir l'Afrique dans sa position de dernier, à la vider de tous ses valeureux hommes. Et l'ironie, comme il y en a toujours dans la plupart des stratégies qui sont trop simples pour marcher, est que ce sont les Africains eux-mêmes qui sont devenus les plus grands acteurs de ce mécanisme. À tel point que l'ennemi n'a plus besoin de rien faire.

Nous nous plaignons du sort de l'Afrique, cherchant les coupables partout alors qu'en fait nous en sommes les premiers responsables. La première ressource et la plus importante pour une nation, c'est sa ressource humaine. C'est grâce à cette ressource que tous les pays du monde se sont développés. Mais aujourd'hui, chaque Africain qui est une ressource essentielle pour son pays décide d'aller mettre son capital au service d'un autre. Et s'assure que toutes les ressources aussi importantes que lui suivent son chemin. Laissant l'Afrique avec une bande de bras cassés qui ne pourra jamais inventer le fil à couper le beurre.

Et quand tu veux parler, on te dit que c'est la faute du gouvernement. Comme si ailleurs c'est le gouvernement qui avait créé Apple, Google, Amazon ou même les congés payés.

Si l'Iran réussit à avancer malgré tous les sabotages qu'ils subissent depuis un demi-siècle, c'est surtout parce que les intellectuels et scientifiques iraniens pour la plupart sont au pays et travaillent à faire avancer leurs technologies. Est-ce un régime qui rencontre une grande opposition interne ? Oui, beaucoup plus forte que la plupart des pays africains. Mais est-ce que la population réussit à faire la part des choses ? Oui, de façon très lucide. Au point où même pendant la guerre de 12 jours avec Israël, la plupart des opposants au régime étaient contre une intervention américaine dans leur pays et ne voulaient surtout pas devoir le changement de régime à une aide étrangère. Très loin de nos soit-disant intellectuels de pacotille dont le seul objectif dans la vie est d'être propriétaire d'un appartement en région parisienne.

Bref, si tu ne te protèges pas de tes concurrents dans une course et que tu mets tous tes efforts dans l'entraînement, il est temps que tu sortes de ta naïveté. Le monde est beaucoup plus complexe que ça !


Douala 🇨🇲 

Faillite en Afrique vs faillite en Occident : deux poids, deux mesures

Hier, j'ai lu un texte où l'auteur racontait la mésaventure d'un gars de la diaspora malienne dans son pays. Le gars, après avoir créé une entreprise qui marchait plutôt bien en France, avait investi ses gains dans des business dans son pays natal avec pour objectif de contribuer au développement de ce dernier et d'avoir un impact positif. Sauf que les choses ne se sont pas bien passées et ce dernier a tout perdu. Pis, sa faillite en Afrique a entraîné sa chute en France où il a tout perdu jusqu'à devenir interdit bancaire. L'auteur du texte, lui-même un Africain vivant en France, mettait en garde contre les retours hasardeux au pays.

Des histoires comme celles-ci, si tu t'assois quelques heures sur internet, tu vas en lire tous les jours. Il y aura toujours un bienfaisant qui conseillera à ses amis de la diaspora de faire très attention quand ils veulent investir au pays, quand ils veulent rentrer au pays, même quand ils veulent y aller juste en vacances. C'est à croire que l'Afrique serait l'enfer décrit dans le livre de l'Apocalypse (dans la Bible).

Ces mêmes gars qui, sous leurs grands airs d'évangélisateurs, ne nous disent pas qu'en France, rien qu'en 2024, il y a eu plus de 60 000 faillites d'entreprises. Qui ne nous parlent pas des débuts difficiles du capitalisme en Occident. Mais qui sont toujours prêts à nous dire qu'il faut faire attention en allant en Afrique.

Oui, ici c'est beaucoup plus difficile. Et c'est normal. C'est beaucoup plus difficile parce que nous devons encore construire tous les éléments qui contribuent à rendre une économie résiliente et attractive. Exactement ce que les ancêtres des autres ont fait chez eux. Exactement ce que les Asiatiques ont fait chez eux ces 70 dernières années.

Nous, au lieu de nous mettre au travail, nous préférons comme des parasites aller squatter chez les autres, quémander des passeports et jouer aux malins sur les réseaux en expliquant à qui veut l'entendre que l'Afrique c'est la mare aux crocodiles.

Je ne sais même pas si nous nous rendons compte du message que ça envoie. Parce que si je suis un Blanc et que je lis ce message, je comprends que les quelques Noirs qui s'en sortent n'existent que parce que l'Occident est là pour leur donner des opportunités. Et que sans cet Occident, aucun Africain ne pourrait s'en sortir chez lui. Et après c'est nous qui nous plaignons de racisme.

Nous avons en Afrique de belles et de mauvaises histoires. Comme partout ailleurs, nous avons des gens qui réussissent et des gens qui échouent. Si tu vis en Occident et que tu n'as pas les couilles de venir tenter ta chance ici, de grâce rends-nous un service en prenant ta queue entre tes jambes et en la bouclant. Continue de faire tes millions en Occident comme le génie que tu es et laisse les vrais hommes construire le continent qu'ils ont reçu de la nature.


Douala 🇨🇲 

Objectifs 2025 : Entre frustration, réflexion et espoir

Nous entrons bientôt dans la seconde moitié de l'année et franchement je suis encore très loin de tous mes objectifs et pourtant cette année, les objectifs sont de taille. Et le pire, c'est que si je m'amuse, je risque de perdre en abscisses et en ordonnées. Les années qui sont souvent catastrophiques en objectifs, je me console au moins avec tout ce que j'apprends. Mais cette année, c'est la catastrophe même niveau apprentissage.

Du coup, je me tâte à me refermer sur moi et travailler sur mes objectifs. Mais ça voudrait dire qu'il faudra peut-être que j'arrête d'écrire tous les jours. Et en même temps, j'ai horreur de la fuite en arrière. Je pense sincèrement qu'il y a toujours une solution qui existe avec tous les paramètres en place, même si elle est difficile à trouver. Et si tu commences avec la fuite en arrière aujourd'hui, qui sait ce que tu vas devenir demain. Un lâche professionnel ?

En même temps, je suis fatigué de tout ça. De tous ces combats. De toute cette souffrance interne. Je suis épuisé ! Peut-être que c'est même ça qui m'empêche de réfléchir sainement. Je ne sais pas.

Allez hop, une bouteille à la mer.


Douala 🇨🇲