Tu veux avancer ? Arrête de regarder autour

“Swim in your lane. Every second you spend looking at a person in another lane comes at the cost of your progress. Focus on yourself.” Traduction : "Nage dans ton couloir. Chaque seconde que tu passes à regarder une personne dans un autre couloir se fait au détriment de ta progression. Concentre-toi sur toi-même.”

Une phrase que j’ai lue ce matin dans la newsletter de Shane Parrish, Farnam Street. Un message que j’essaie de faire passer autour de moi depuis quelques années. Mais je n’arrivais pas à trouver les mots justes pour l’exprimer aussi puissamment que Shane. Encore moins avec une métaphore aussi précise et parlante que celle de la natation.

En natation, il suffit d’une seconde d’inattention pour casser le rythme. Et souvent, c’est à la fin de la course que le gagnant réalise qu’il est arrivé premier… Tellement il était concentré sur sa performance, sans jamais se préoccuper de ce que faisaient les autres.

Nous n’avons pas tous les mêmes objectifs, même si la vie veut nous faire croire le contraire. Le meilleur moyen de les atteindre, c’est de rester focus sur eux, en ignorant les distractions que sont les réussites (ou apparentes réussites) des autres.

Tel gagne un gros salaire. Tel roule dans la dernière voiture à la mode. Tel est déjà marié avec 3 enfants. Ton petit frère est devenu directeur dans une multinationale. Tout ça ? Ce sont des distractions. Leur donner ton attention, c’est te vider de ton énergie et ralentir ton propre rythme.

Concentre-toi sur ton chemin. Sur la voie que tu as choisie. Et donne le meilleur de toi, jour après jour. C’est ta meilleure chance d’atteindre tes objectifs. En faisant fi de tout ce qui se passe autour de toi.


Douala 🇨🇲 

Blanchiment, sorcellerie… ou simple ignorance ?

Aujourd’hui, j’ai discuté avec la mater. Et elle m’a raconté un kongossa qui avait été dit sur moi il y a quelques mois, et qu’elle ne voulait pas me partager — sûrement de peur de me blesser.

Il lui serait revenu que je ne peux pas manquer d’argent… parce que je blanchis de l’argent.

Elle ne savait même pas ce que ça voulait dire "blanchir de l’argent”. Il a fallu que je lui explique. Elle savait juste que ce n’était pas une bonne chose.

Moi, en tout cas, ça m’a juste fait rire. Pour deux raisons :

  1. Parce que je me rends compte que peu importe ce que je fais, les gens vont toujours penser que je suis plein aux as. Donc autant aller chercher cette moula pour de vrai.
  2. Parce que ça m’a rappelé une autre histoire, racontée par un proche cette semaine, qui m’avait aussi beaucoup amusé.

Ce proche me disait qu’un de ses employés était allé raconter qu’il était dans la sorcellerie, et qu’il allait probablement le vendre tôt ou tard. Du coup, le gars a fui le boulot sans dire un mot.

Aujourd’hui, j’aimerais te partager la même chose que j’ai dite à ce proche et à maman : Les gens ne peuvent agir et parler qu’à leur niveau de compréhension. Il ne sert à rien de leur en vouloir. Ils ne voient le monde qu’à travers les lunettes de leurs propres paradigmes. Et s’ils ne connaissent pas grand-chose, c’est normal qu’ils ne comprennent pas certaines choses. C’est comme demander à un enfant du CP de soustraire 2 à 1. Il a déjà du mal à additionner 2 à 1… Comment veux-tu qu’il comprenne les nombres négatifs ?

Ça me rappelle une discussion avec un frangin, il y a quelques années. Je lui expliquais qu’il existe des one-person businesses qui génèrent plus d’un million de dollars par an. Il m’a dit que c’était impossible. Que personne ne peut faire ça sans employés. J’ai eu beau lui montrer des dizaines d’exemples, rien n’y faisait. Il jugeait le monde à son niveau d’entendement. Et moi, je refusais de comprendre qu’il n’était pas encore au niveau pour saisir ça.


J’ai décidé ces derniers temps de prendre la vie plus en douceur. C’est une erreur de vouloir offrir du caviar à un cochon quand tout ce qu’il veut, c’est se rouler dans la boue. Tu ferais mieux de le laisser dans sa boue, et de te concentrer sur ceux qui reconnaissent la valeur du caviar. Tu auras plus de chances de les trouver, que de convaincre le cochon de sortir de sa gadoue.

Du coup, je me concentre sur moi. J’avance. Celui qui peut suivre, suit. Celui qui peut comprendre, comprend. Le reste… is none of my business. Et je t’invite à en faire autant.


Douala 🇨🇲 

Ce programme culte a peut-être bousillé notre image de l’Afrique

J’ai l’habitude de dire que c’est nous-mêmes qui semons dans nos projets les graines de ce qui, plus tard, va les détruire. Souvent, parce que nous sommes pressés de nous lancer, nous ne pensons pas assez à long terme et parmi le bon blé que nous avons semé, nous semons et arrosons aussi l’ivraie.

Aujourd’hui, je vais te parler d’un programme que tu connais peut-être si, comme moi, tu écoutais la radio dans les années 90. Il s’agit de “L’Aventure Mystérieuse” de Patrick Nguema Ndong. Si ça te parle, je te laisse une minute pour savourer la chair de poule qui vient de traverser ton corps…

…Maintenant que c’est fait, revenons à nos moutons.

L’Aventure Mystérieuse, ce programme culte diffusé tous les dimanches soirs sur Africa N°1, était un incontournable des foyers africains francophones dans les années 90-2000. Même si les histoires étaient à glacer le sang, et donnaient la chair de poule, rares étaient ceux qui résistaient à les écouter. Patrick était trop bon dans son art. On s’arrangeait juste pour ne jamais être seul à la maison pendant l’émission. Car même le passage d’une souris pouvait nous provoquer une crise cardiaque.

Patrick est né en France, d’un père gabonais et d’une mère française. Après ses études en France et aux États-Unis, il retourne vivre à Libreville au Gabon. Le pays de ses ancêtres.

Je me rappelle de la fois où un cousin me l’a montré là-bas. J’étais choqué. Choqué de découvrir que ce monsieur qui nous tenait en haleine depuis notre enfance était en réalité un métis frêle, d’une simplicité légendaire. Je pense que je m’attendais à voir un grand noir au visage sévère, habillé comme un sorcier. D’ailleurs, je crois que je n’aurais même jamais cherché à le rencontrer tellement j’étais terrifié par les histoires mystiques qu’il racontait et que j’avais prises pour vraies dans mon enfance.

Mais aujourd’hui, avec le recul… Même si le travail qu’il a accompli est immense culturellement, et que son génie est indiscutable, je me demande si ce programme
n’était pas en réalité de l’ivraie, semée au milieu du blé de l’amour de soi que nos parents ont essayé de nous inculquer.

Parce qu’au final, beaucoup d’entre nous avons grandi avec une mauvaise image de l’Afrique. Nos petits cerveaux ont associé l’Afrique à la sorcellerie. Pendant qu’à la télé, on ne voyait jamais de sorcellerie chez les Blancs, et dans les séries policières, les méchants étaient toujours attrapés et punis.

Je me demande si tout ça n’a pas contribué à nous éloigner de notre culture, à nous enfoncer encore plus dans la religion, et à entretenir cette croyance profonde que tout ce qui est bien se fait ailleurs, hors de l’Afrique.

Tellement que, aujourd’hui, tu as des petits Africains vivant à Détroit, l’une des villes les plus dangereuses du monde, mais dont les parents leur interdisent de se balader à Douala parce que "la ville de Douala serait trop dangereuse".

Quelle image avons-nous réellement de nous-mêmes après des années de torpillage mystique de Patrick Nguema Ndong et de Nollywood ?

PS: Si tu es un fan, tu peux retrouver les aventures en suivant ce lien.


Douala 🇨🇲 

Le silence est le carburant du mal

J’ai déclenché une petite révolution. Et j’en suis fier.

Dans un monde où il est de plus en plus difficile de faire des compliments,
d’encourager, de remettre à César ce qui lui appartient, il est important de se faire une tape sur l’épaule de temps en temps. Pas pour se vanter ou bomber le torse. Non. Parce que les encouragements font partie du carburant qui nous permet de continuer, de tenir bon dans l’orage.

Cette révolution dont je suis si fier, c’est toutes ces personnes qui se sont mises à écrire. À communiquer. Pas pour faire rire la compagnie ou raconter des ragots, mais pour dire ce qu’elles pensent. Pour partager leurs savoirs, exprimer leurs points de vue, et surtout pour faire entrer un peu plus, un texte à la fois, l’Afrique dans l’Histoire.

Mais en réalité, si je pousse autant les gens à communiquer, c’est parce que le silence est le meilleur allié du mal.

Le mal se propage plus par le silence que par n’importe quoi d’autre. Le prêtre qui a violé des enfants pendant des années, a pu rester en activité aussi longtemps grâce au silence de ses victimes. Les arnaques perdurent grâce au silence de ceux qui n’osent pas raconter leur mésaventure. Nous gardons de mauvaises habitudes parce que ceux qui savent comment faire mieux préfèrent se taire, prétendant que pour vivre heureux, il faut vivre caché.

Parler a un prix. Oui, parler peut parfois nous mettre en danger. Mais ses avantages, à long terme, sont bien plus nombreux que ses inconvénients.

Le silence est le carburant du mal.

C’est sur le silence de ta femme que ton ami compte pour lui faire la cour dans ton dos. C’est sur le silence des employés que les sectes comptent pour se propager dans nos entreprises. C’est sur le silence de leurs membres que les sociétés secrètes comptent pour pratiquer leurs rituels abominables. C’est sur le silence complice de la diaspora que les grandes puissances misent pour organiser des coups d’État sur des pays comme le Burkina Faso. C’est sur notre silence collectif que l’injustice s’appuie pour continuer de gangrener notre pays.

Parler coûte cher. Souvent très cher. Mais se taire coûte encore plus. Dans le premier cas, la facture est immédiate, brutale et personnelle. Dans le deuxième, elle met du temps à venir, mais elle est beaucoup plus salée, et elle touche des générations entières.

Notre silence collectif est l’un des plus grands complices des maux de notre société.

Souvent, le meilleur moyen de ne pas se retrouver dans des histoires sombres, c’est de communiquer tout le temps. Il est plus difficile (même si ce n’est pas impossible)
pour quelqu’un de te faire une proposition indécente, si tu as la réputation d’être transparent, et que tu racontes sur ton blog tout ce qui t’arrive par exemple.

C’est vrai : tu perdras peut-être quelques opportunités dans certains milieux.
Mais mieux vaut ça que de dire “oui” ou “non” à une situation piégée d’avance. Et puis, si ces milieux étaient sains, ils n’auraient rien à cacher. Car c’est le mal qui se cache.

Avoir la réputation d’être une personne transparente et qui parle est peut-être ton meilleur bouclier contre le mal. Parce que le mal a besoin du silence pour continuer d’exister.


Douala 🇨🇲 

Rebâtir ce pays, c’est une question de pressing quotidien

Le constat est clair : dans la plupart de nos pays d’Afrique, nous avons besoin de changement. D’un nouveau modèle, capable de nous sortir la tête de l’eau. Mais ce changement ne viendra pas par magie. Il faudra se battre.

Le problème, c’est que la jeunesse semble fuir ce combat. Chacun préfère chercher la voie de l’immigration pour échapper au système. Un fléau que je dénonce de toutes mes forces depuis plusieurs années.

Si nous ne nous y mettons pas, non seulement nous ne verrons jamais le changement que nous voulons, mais en plus nous ne vaudrons pas mieux que nos parents, ceux-là mêmes qui ont installé le système que nous abhorrons aujourd’hui. Nous aurons failli à notre devoir, le moment venu.

C’est un sujet sur lequel je reviens très régulièrement, en privé comme en public.
Et comme je le disais à Madelle ce week-end, si j’insiste autant, ce n’est pas parce qu’il n’y a aucun signe d’amélioration. Au contraire.

De plus en plus de mbenguistes songent à revenir s’installer au pays. À lancer une petite affaire. Quitte à diviser leurs revenus par cinq. Cette année, plusieurs jeunes sont candidats à l’élection présidentielle, et nous avons un record historique de personnes inscrites sur les listes électorales. Je rencontre tous les jours des jeunes qui croient en ce pays, et qui sont prêts à donner leur vie pour le voir briller.

Mais il est essentiel de garder le pressing haut. De continuer à en parler. De continuer à rappeler à chacun cette mission collective. Comme une bonne hygiène de vie, le changement est un entretien quotidien.

Tu ne restes pas en forme en faisant quelques pompes et deux runs en janvier. Tu le restes en bougeant tous les jours, en mangeant bien, et en dormant correctement. Tous les jours. C’est pareil ici. Il ne suffit pas d’en parler une fois, dans un commentaire ou un post. Il faudra en parler tous les jours. Jusqu’à ce que ça change. C’est notre devoir. Du moins, pour ceux qui ont compris la responsabilité qui est la leur.

D’ailleurs, combien de personnes as-tu poussées à s’inscrire sur les listes électorales jusqu’ici ? Ou bien tu préfères continuer de partager des vidéos de challenges TikTok et les résultats de clubs de foot qui ne savent même pas que tu existes, et qui ne te reconnaîtront jamais comme un de leurs fidèles supporters ?


Douala 🇨🇲 

Pourquoi tu n’as pas encore réussi – malgré tout ton talent

D’une manière ou d’une autre, nous voulons tous réussir.

Bien que pour la plupart d’entre nous le succès se résume à sa version traditionnelle – avoir de l’argent, beaucoup d’argent, le statut social, la réussite professionnelle et les possessions – le succès, en réalité, n’est pas universel. C’est un concept profondément subjectif et contextuel, qui dépend des valeurs, des objectifs et des circonstances de chacun. C’est à chacun de nous de définir à quoi ressemble le succès pour soi.

Le problème, c’est que quelle que soit la définition qu’on en donne, le succès semble souvent être un oiseau rare, difficile à attraper. Nous avons l’impression de courir éternellement après lui sans jamais l’atteindre. Pour plusieurs raisons.

La première raison est toute simple : Si tu ne sais pas ce que tu cherches, tu ne pourras jamais le trouver. D’où l’importance de définir le succès selon tes propres termes, et surtout de mettre à jour cette définition régulièrement, car elle évoluera avec l’âge, l’expérience et les priorités.

Mais même une fois cette définition clarifiée, pourquoi avons-nous encore autant de mal à l’atteindre ?

C’est la question que je me pose depuis quelque temps. Et j’ai commencé à formuler quelques théories que j’aimerais partager avec toi. Peut-être que tu pourras les mettre en place pour enfin attraper ce succès qui semble t’échapper depuis des années.

Je pense que le succès dépend de tout un tas de facteurs. Certains sur lesquels nous avons du contrôle (la majorité), et d’autres sur lesquels nous n’avons aucun contrôle (la génétique, la chance…). Mais tous ces facteurs n’ont pas le même poids dans l’équation.

La chance, qu’on pense souvent décisive, n’a en réalité qu’un impact marginal. Oui, quelqu’un peut avoir plus de chance que toi et réussir plus vite. Mais tu peux atteindre les mêmes résultats sans aucun coup de pouce du destin.

En revanche, il existe un facteur tellement puissant qu’il garantit presque toujours la réussite – s’il est bien maîtrisé. Et ce facteur, ce n’est ni le travail, ni le talent. Ces deux éléments sont importants certes. Mais nous avons tous 24h dans une journée, et personne ne peut travailler mille fois plus que les autres. Il y a une limite physique.

Le facteur déterminant selon moi, le véritable levier, c’est le design. Ce design de vie englobe tellement de choses. Mais tu en as déjà entendu parler, sans forcément le nommer ainsi.

C’est ce qui explique pourquoi un enfant né au Cameroun, deux fois plus talentueux  et travailleur qu’un Kylian Mbappé, ne réussira peut-être jamais à avoir sa carrière. L’un est au bon endroit, dans le bon système. L’autre non.

Tu penseras que c’est une question de chance. Mais en réalité, c’est une question de design. C’est pour ça que tant de jeunes footballeurs africains essaient de partir en Europe. Parce qu’ils savent que le terrain de jeu est plus favorable ailleurs.

Et justement, la plupart des éléments du design sont sous notre contrôle. Nous héritons de certains, que nous pouvons perdre si nous n’y faisons pas attention. Mais nous avons la liberté de les réorganiser.

C’est le choix de la ville où tu vis.
Le choix des personnes que tu fréquentes.
Le choix de tes croyances.
Le choix de tes routines, de ton alimentation, de ton emploi du temps.
Tout ça, c’est du design.

Et si ce design n’est pas aligné avec ta définition personnelle du succès, tu cours après une illusion.

Supposons que ton succès à toi, c’est d’avoir des enfants en bonne santé, épanouis, qui font des études et réussissent leur vie. Mais tu passes tout ton temps dehors ou au travail. Tu vis dans un quartier où les familles ne partagent pas ces valeurs.
En réalité, tu mises sur la chance.

Tu veux voir l’Afrique se développer ? Il faut réfléchir à la configuration qui lui donnerait une vraie chance. Ce n’est pas en la fuyant, en la vidant de son potentiel humain, ou en allant chercher des solutions ailleurs qu’on va y arriver.

Le design, c’est l’arme secrète des champions. Ils contrôlent leur environnement. Ils éliminent tout ce qui freine leur essor. Et surtout, ils agissent en cohérence avec leurs objectifs. C’est ça qui leur donne une longueur d’avance sur tous ceux qui ont le même talent, le même temps, la même énergie.

Si tu n’as pas encore attrapé la réussite que tu poursuis, c’est peut-être parce que tu n’as pas encore construit la maison dans laquelle elle viendra habiter. Car le succès, comme le bonheur, est un papillon. Plus tu le poursuis, plus il t’échappe. Mais si tu crées les conditions idéales, il viendra se poser doucement sur ton épaule.

Il est peut-être temps d’arrêter de courir. Et de commencer à designer une vie capable d’attirer le succès que tu veux.


Douala 🇨🇲

PS: Note to myself! 

Et si on redéfinissait l’engagement ?

Dans un monde qui va de plus en plus vite, où nous sommes submergés de données, il devient facile de prendre des décisions sur un coup de tête. De changer de direction plusieurs fois en cours de route. Mais surtout, de perdre la notion d’engagement.

Aujourd’hui, j’aimerais te partager le fruit d’une réflexion que j’ai eue sur ce sujet. Sur la notion d’engagement.

Je parle ici d’un petit contrat entre deux parties, dans le cadre d’une relation : amoureuse, professionnelle ou même d’un partenariat.

L’idée est simple. Au début de la relation, quand nous sommes encore lucides, chaque partie décide de la durée du contrat, et de ce qu’elle s’engage à faire pendant cette durée – quoi qu’il arrive.

Pendant toute la durée du contrat, chacun s’engage à respecter les termes fixés. Et seulement à la fin, un bilan est fait. Chaque partie dit ce qu’elle a aimé ou moins aimé.
Et si les deux le souhaitent, le contrat peut être renouvelé, à l’identique ou avec de nouveaux termes.

Une fois lancé, ce contrat ne peut pas être rompu avant terme – sauf exceptions graves que les deux parties auront définies à l’avance (violence, danger, etc.).

Tu te demandes peut-être à quoi sert un tel contrat ? Il nous protège de nous-mêmes, de notre ego et de nos impulsions. La plupart des ruptures arrivent dans la colère, dans des moments émotionnels où l’on oublie de faire la part des choses. On peut briser une relation magnifique pour une broutille, un détail qui paraîtra sans importance dans quelques années.

Ce type de contrat permet de prendre du recul, de remplir sa part du deal malgré tout, et surtout de prendre les bonnes décisions au bon moment, à froid.

Et il y a un autre avantage : Ce contrat diminue la peur de l’engagement. Car plus rien n’est définitif. Tu peux t’engager pour une semaine, puis renouveler selon l’évolution de la relation. Plus personne n’aura l’impression d’être prisonnier. Il y aura toujours une date de sortie, sans drame, sans rancune.

Vous pouvez même définir à l’avance le sort des fruits de la relation – dividendes ou enfants – pour éviter les disputes de fin.

Tu trouves ça un peu trop science-fiction ? Peut-être. Mais moi, ce contrat, je compte bien l’utiliser pour tous mes futurs engagements.

Et si tu veux en savoir plus ou y apporter ta touche, je suis preneur.


Douala 🇨🇲 

La patience est une stratégie de pouvoir

Dans la newsletter de Shane Parrish aujourd’hui, je suis tombé sur une phrase magnifique : “The patient inherit everything the impatient leave behind.”
Traduction : “Les patients héritent de tout ce que les impatients abandonnent.”

Cette phrase a éveillé en moi tellement de réflexions. Tellement d’images. J’ai d’abord pensé à ce pays que tant d’impatients sont en train d’abandonner, faute de force ou de foi pour continuer à se battre pour le réparer. Au final, ce pays appartiendra à ceux qui auront tenu bon. À ceux qui n’auront rien lâché.

J’ai aussi pensé à ces relations amoureuses où l’on se fait jeter, parce qu’on n’a pas encore réussi. Parce qu’on n’a pas encore percé. Et au final, c’est souvent celle qui aura été patiente qui récoltera les fruits de tout ce que nous avons semé dans la douleur.

Ce message m’a rappelé un film que je te recommande vivement : Acrimony, de Tyler Perry. Une œuvre intense, pleine d’émotion, de regrets et de leçons.

Je sais que ce n’est pas facile.
Mais tiens bon.
Bats-toi.
Ne lâche rien.

La vie, parfois, c’est un jeu de chaises musicales. Et le dernier debout… gagne tout.


Douala 🇨🇲 

Et si notre richesse était juste sous nos yeux ?

Ce matin, dans le cadre du programme de mentoring mis en place chez Agrifrika, je suis allé marcher avec notre chargée de communication, Nicolette. Nous sommes passés par une zone que je connais très bien : École Publique, à Douala. Et pourtant, j’y ai découvert quelque chose que je n’avais jamais vu auparavant. Moi qui suis né dans cette ville et qui y ai passé la plus grande partie de ma vie…

On m’en avait déjà parlé, mais c’est autre chose de le voir de ses propres yeux.

Il s’agit d’un petit marché matinal spécialisé dans la vente de snacks en gros. Très tôt le matin, on y retrouve les producteurs de chips de plantain, arachides grillées, caramel, graines de sésame caramélisées, et même biscuits artisanaux, qui viennent y vendre leurs productions à des revendeurs.

Ces derniers iront ensuite écouler leurs stocks dans les call-box, boutiques et autres petites échoppes de la ville.

La première fois qu’on m’a parlé de ce marché, c’était l’an dernier. Avant ça, j’étais persuadé que tous ces petits vendeurs fabriquaient eux-mêmes leurs produits. Mais non, il y a toute une chaîne logistique artisanale derrière.

Et jusqu’à aujourd’hui, je n’avais jamais vu comment ça se passait réellement. J’ai été émerveillé. Et aussitôt, plein d’idées ont fusé dans ma tête.

  • Ce serait un point de distribution parfait pour un snack spécial que j’ai envie de lancer depuis un moment.
  • Ce serait aussi un lieu à réorganiser, à structurer, à professionnaliser pour élever les standards.

Mais la réalité, c’est que ce petit marché ressemble à tous les autres marchés du pays : désordonné, sale, mal protégé, vulnérable aux intempéries.

Ceci dit, cette expérience m’a fait profondément réfléchir. Combien d'autres réalités de ma propre ville m’échappent encore ? Quelles autres suppositions fausses suis-je en train de faire sur des secteurs entiers ? Et qu’en est-il des autres Camerounais comme moi ? Combien d’entre nous ne connaissent pas leur pays ? Et si, comme dans l’histoire Des hectares de diamant, nous étions en train de creuser ailleurs… alors que nous n’avons même pas fini de retourner notre propre terre ?


Douala 🇨🇲 

Et si nos modèles nous empêchaient de devenir puissants ?

Hier, j’ai lu un vieux texte de 2013 écrit par Jean-Paul Pougala, dans lequel il expliquait pourquoi Nelson Mandela n’était pas son héros. Sur les images accompagnant le texte, on voit Mandela en tenue de franc-maçon. On se demande alors : comment quelqu’un peut faire 27 ans de prison, puis aller siéger dans une confrérie créée par ses bourreaux ?

Mais ce n’est pas ça qui m’a le plus marqué. Ce qui m’a vraiment frappé, c’est la remarque qu’il faisait sur les héros des autres peuples comparés aux héros noirs.

En Occident, en Asie et partout ailleurs, les héros sont systématiquement des guerriers. Des hommes qui ont conquis ou libéré. Chez les Noirs, nos héros sont des pacifistes, des hommes d’église, des figures dociles. Il a cité quelques exemples… mais je te laisse faire le constat toi-même. Et s’il te plaît, ne me dis pas que Um Nyobè est ton héros si tu vis aujourd’hui dans le pays de ses assassins.

Ce point m’a fait longuement réfléchir. Je me suis demandé : quels sont les héros de notre génération ? Tu connais déjà certains des miens si tu me lis régulièrement :

  • Ernest Ouandié, pour sa lutte acharnée contre l’oppresseur.
  • Benjamin Franklin, pour sa sagesse politique et son rôle dans la création des États-Unis. 
  • Lee Kuan Yew, pour avoir transformé Singapour du tiers-monde en un paradis moderne.
  • Charlie Munger & Warren Buffett, pour leur exemplarité dans un monde où le profit règne sans éthique.

Et bien sûr, toutes ces figures africaines assassinées pour avoir osé réclamer ce qu’on nous avait arraché : nos terres, nos vies, notre dignité.

Mais aujourd’hui ? Qui sont les figures d’identification de la jeunesse africaine ?
À en croire les statuts WhatsApp et les posts sur les réseaux sociaux, les héros de notre génération sont des prêtres. Des Castanou, Sanogo, Tunasi et consorts. Des hommes d’église devenus mentors virtuels d’un peuple qui s’effondre. Des églises qui nous enseignent que tout est la volonté de Dieu. Qui injectent à nos subconscients une paresse assumée et une irresponsabilité spirituelle. Tout est entre les mains du ciel… sauf rester vivre en Afrique, bien sûr. Ça, c’est forcément l’œuvre de Satan. Et c’est comme ça qu’on assiste à un exode massif vers le Canada et ses cousins occidentaux.

Et je continue de me poser cette question: Comment voulons-nous devenir des hommes forts si nous prenons pour modèles des hommes faibles ?


Douala 🇨🇲