Toi qui me lis : pourquoi devrais-je continuer ?

Aujourd’hui, je n’ai pas vraiment envie d’écrire. Pas parce que je n’ai rien à dire – ma base de données est remplie de sujets qui attendent d’être explorés. Non, je n’ai pas envie d’écrire parce que, depuis un moment, je traverse une mauvaise passe. Tu te rappelles des gâteaux-beurre-chocolat ? Eh bien, c’est un peu ça, mais pas seulement. C’est aussi parce que j’ai l’impression que très peu de personnes comprennent vraiment pourquoi je fais ce que je fais.

Bien que j’écrive d’abord pour moi, pour laisser une trace, pour montrer l’exemple en tant que peuple qui n’a pas assez écrit son histoire, j’aimerais aussi, quelque part, que mes écrits servent à quelque chose. Pas forcément à te convaincre d’adhérer à mes idées ou à mes philosophies. Ni à te guider vers ce que je pense être la bonne voie. Mais simplement à être d’une quelconque utilité dans ta vie. Toi qui prends quelques précieuses minutes chaque jour pour me lire.

Aujourd’hui, j’ai pensé qu’on pourrait faire un petit exercice. J’aimerais qu’après avoir lu ce texte, tu trouves un moyen de me joindre pour me dire pourquoi, selon toi, je devrais continuer à écrire comme je le fais. Quelle est ta raison ? Si tu trouves que ce que je fais est assez important, j’espère que tu pourras prendre quelques minutes de ton temps pour me le dire à ta façon.

Les commentaires sont désactivés sur mon blog, mais avec un peu de recherche en ligne, tu trouveras sûrement un moyen de me contacter. Si tu préfères, tu peux même m’envoyer un droit de réponse, bien que ce soit un peu plus long.

Merci d’avance pour ta participation.


Douala 🇨🇲 

Un simple bug, un grand rappel : l'importance de créer nos propres solutions

Je m’apprêtais à écrire mon texte du jour ce soir. Je fouillais tranquillement dans ma base de données parmi la liste de sujets dont j’aimerais te parler, et je me suis rappelé qu’un bon sujet venait justement des événements de la journée.

Tu l’as peut-être remarqué toi aussi : WhatsApp et la plupart des services de Meta ont subi de fortes perturbations aujourd’hui. Impossible d'envoyer ou de recevoir un message. Pas de call avec les enfants pour les parents à distance. Impossibilité de recevoir des commandes pour des entreprises comme Le Porc Braisé, où 90 % des commandes passent par WhatsApp. Bref, un vrai chaos.

Et comme d'habitude, dans ces moments, on se rappelle soudainement que les SMS existent. On se demande combien coûterait un appel intercontinental avec son opérateur. On se demande aussi s'il n'existe pas d’alternatives comme Dikalo, Telegram, ou d’autres plateformes.

Certains auront la chance que leurs contacts aient aussi installé l'une de ces alternatives et pourront ainsi passer leurs messages. D’autres n’auront pas cette chance. Mais très peu de personnes, surtout pas en Afrique, se demanderont ce que ça aurait été s’il n’y avait aucune alternative. Parce que, si ça ne dépend que de nous, on prend tous des passeports canadiens et américains et on continue nos absurdités.

Si tu as pu utiliser une alternative pour passer ton message urgent, essaie de comprendre la puissance du choix. Comprends l’importance de ne pas concentrer tout le pouvoir ou toutes les options entre les mains d'une seule entité. Parce que, quand cette entité sera défaillante – et ce n’est qu’une question de temps –, tu n’auras que tes yeux pour pleurer.

C’est la raison pour laquelle, malgré leurs alliances au sein de l’Otan, les pays européens continuent de développer leurs propres technologies. Chacun garde ses propres normes. Mais il n’y a que nous, en Afrique, pour penser qu’il est inutile de faire quoi que ce soit si d’autres le font déjà. Que nous ne devons pas développer nos pays, puisque nous pouvons mendier des passeports dans les pays développés. Il n’y a que nous pour ne pas penser à créer nos propres alternatives. Et certains osent encore dire que nous sommes brillants.


Douala 🇨🇲 

L’éternel piège des générations d’immigrés

Il y a quelques années, alors que je vivais en Occident, je me suis interrogé sur la différence entre la nouvelle génération d’immigrés, qui travaille majoritairement dans les nouveaux métiers de service, et la génération précédente, qui avait trouvé sa place dans l’industrie.

Beaucoup de personnes de cette ancienne génération avaient quitté leurs pays pour une vie meilleure en Occident. Pour elles, l’Occident représentait la possibilité de vivre dans des appartements modernes et de posséder une voiture, des rêves quasi inaccessibles dans leurs pays d’origine. Elles se sentaient privilégiées et regardaient souvent de haut la génération d’avant elles, celle qui avait quitté leurs pays en temps de guerre, dans des conditions bien plus difficiles.

Mais aujourd’hui, le constat est amer. Cette génération s’est retrouvée désillusionnée, piégée dans une pauvreté qu’elle n’avait pas anticipée. Ces appartements modernes se sont transformés en ghettos, où les rêves de grandeur de leurs enfants se sont brisés. Avec l’externalisation massive des emplois industriels vers l’Asie, beaucoup ont perdu leur travail à un âge où ils ne pouvaient plus se réinventer. Ils vivent aujourd’hui de retraites misérables, regrettant d’avoir été aveuglés par des promesses superflues.

Alors pourquoi la génération actuelle est-elle si sûre d’elle, persuadée qu’elle échappera à ce cycle ? Elle travaille principalement dans les métiers de service, qui paient mieux que les emplois industriels d’autrefois. Mais cette comparaison est biaisée. À leur époque, les métiers industriels semblaient eux aussi mieux rémunérés que ceux de l’agriculture, où travaillaient encore la génération d’avant. Chaque génération semble oublier le contexte de celles qui l’ont précédée et croit à tort qu’elle est plus maligne, plus résiliente et destinée à un sort meilleur.

La vérité, c’est que l’histoire se répète. Aujourd’hui, l’intelligence artificielle commence à transformer les métiers de service, tout comme l’automatisation a fait disparaître des millions d’emplois industriels. Beaucoup ne s’en rendent pas encore compte parce que nous n’en sommes qu’au début. Mais dans une vingtaine d’années, la majorité des métiers de service – au moins 80% – auront disparu.

Prenons Google comme exemple. Il y a quelques mois, leur PDG annonçait que 25% de leur code était déjà rédigé par l’IA. Ils ont également développé un service d’IA pour les centres d’appels, si performant qu’il pourrait remplacer la majorité des call centers du monde dès demain. Et ce n’est que le début.

La plupart des immigrés de cette génération, qui se sont endettés sur 30 ans pour devenir propriétaires, perdront probablement leurs emplois dans moins de 10 ans. Et si, comme les générations précédentes, ils se montrent incapables de s’adapter, leur destin sera tout aussi sombre.

Ce cycle ne s’arrête jamais. Une nouvelle révolution technologique apparaîtra, créant de nouveaux métiers qui paieront mieux que ceux des services aujourd’hui. Ces métiers attireront une nouvelle génération, persuadée d’être supérieure à la précédente. Mais au final, c’est toujours le système qui gagne. Ces pays continueront d’attirer la main-d’œuvre nécessaire pour se développer, tout en créant des générations successives de rêves brisés. Des gens attirés par l’appât du gain facile, mais incapables de comprendre qu’ils ne sont que des pions dans une mécanique bien huilée.

Attirés par une illusion, ils continuent d’alimenter un système qui ne fait que se nourrir de leur ignorance.


Douala 🇨🇲 

Autonomie technologique : le défi que les Africains refusent de relever

Ce matin, je lisais un article qui expliquait les difficultés que l’aviation russe rencontre depuis le début de l'embargo imposé par l’Occident. Les compagnies aériennes russes ne peuvent plus acheter les pièces de rechange pour leurs Airbus et Boeing. Et le pire, c’est qu’elles ne peuvent même pas acheter des Embraer brésiliens ou des Comac chinois. Pourtant, ni la Chine ni le Brésil ne participent à l’embargo contre la Russie, étant membres des BRICS.

Pourquoi donc ces pays ne peuvent-ils pas vendre leurs avions aux Russes ? Tout simplement parce que certaines pièces essentielles, comme les moteurs ou d’autres composants spécifiques, sont fabriquées dans des pays occidentaux comme les États-Unis, la France ou l’Angleterre. Ces derniers pourraient stopper l’approvisionnement en pièces à la Chine ou au Brésil s’ils vendaient leurs avions à la Russie.

Quand certains Africains veulent justifier leur choix d’abandonner leurs pays pour aller quémander des passeports en Occident, ils invoquent le concept du “village interplanétaire”. Ce qu’ils feignent d’ignorer, c’est que ce village global est conçu pour maintenir certains pays dans une position de dépendance technologique. Sans accès à des technologies stratégiques, ces pays resteront toujours les vassaux des autres.

Au lieu de nous concentrer sur le développement de nos propres technologies pour viser l’autonomie, notre soi-disant diaspora brillante préfère mettre ses cerveaux au service d’autres nations, pour des miettes et une espérance de reconnaissance qu’ils n’obtiendront jamais.

Et comme si cela ne suffisait pas, ils passent le reste de leur temps à essayer de convaincre ceux d’entre nous qui pensent que la dignité de nos peuples vaut le combat, de les rejoindre dans leurs prisons dorées.


Douala 🇨🇲 

Célébrer l’ailleurs, oublier le chez-soi

Depuis quelques jours, je vois des statuts d’entrepreneurs locaux partout, vantant des marchés de Noël par-ci, des marchés de Noël par-là. Et franchement, ça me dépasse. Le Ngondo vient à peine de finir, et je n’ai vu aucun d’entre eux faire la moindre promotion en rapport avec cet événement. Je n’en ai d’ailleurs vu aucun mettre en avant aucun autre festival ou célébration culturelle locale.

Mais à Pâques, ils répondaient tous présents. À la Saint-Valentin aussi. Ainsi que pour la fête des mères, des pères, des grands-pères, Halloween, Thanksgiving, le Black Friday, le Cyber Monday et j’en passe.

Et les questions que je me pose sont : comment avons-nous fait pour en arriver là ? À célébrer religieusement tout ce qui vient d’ailleurs, tout en délaissant totalement ce qui vient de chez nous. Qu’avons-nous fait de notre dignité ? N’avons-nous donc aucun respect pour nous-mêmes et pour nos traditions ?

Bref, je m’interroge.


Douala 🇨🇲 

Écrire sans peur, agir sans compromis

Une amie me disait l’autre jour qu’elle faisait un rattrapage de lecture sur mes textes et qu’elle trouvait que je n’avais pas peur. Cela m’a rappelé des discussions que j’ai souvent avec maman ou des amis qui me disent de faire attention à ce que j’écris, que mes textes pourraient me coûter la vie.

C’est vrai que ce que j’écris ne peut pas plaire à tout le monde. Beaucoup de personnes se sont déjà fait tuer ou blacklistées pour bien moins que ça. Mais chaque fois qu’on me fait cette remarque, je pose toujours la même question : “De qui devrais-je avoir peur ?” Non pas parce que je pense que je ne devrais craindre personne, mais pour voir si mon interlocuteur peut mettre un nom sur le danger.

Pourquoi est-ce que je pose cette question ? Pour que nous puissions nous rendre compte à quel point nous sommes parfois incohérents. Certains me disent de me méfier des pays occidentaux qui pourraient me nuire. Pourtant, ces mêmes personnes vivent en Occident. D’autres me conseillent de faire attention au gouvernement, mais continuent de lui faire confiance pour leurs démarches administratives quotidiennes.

Sans nous en rendre compte, nous devenons complices de ceux qui font du monde un enfer pour les autres. Si tu penses que je devrais me méfier de personnes mal intentionnées, alors peut-être est-il temps pour toi aussi de couper toute relation avec ces personnes. Sinon, cela signifie que tu cautionnes leurs agissements et acceptes l’idée qu’un jour, ils pourraient se retourner contre toi.

Pour moi, le monde est aussi simple que cela. Du moins, c’est ainsi que j’essaie de le simplifier.


Douala 🇨🇲 

Le vrai changement commence par nous

Et si le problème n’était pas les dirigeants comme nous avons l’habitude de le penser ? Et si le problème, c'était nous, qui manquons de courage ? Et si le problème, c'était nous, trop égoïstes pour penser au bien commun ? Et si le problème, c'était nous, prêts à tout pour réussir, quitte à devenir les esclaves du regard des autres ?

T’es-tu déjà posé ces questions ? Parce qu’à un certain niveau, nous portons une grande part de responsabilité dans ce qui nous arrive. Peut-être qu’il est temps de se demander quelle est cette responsabilité, afin de rectifier le tir et de mieux faire.

Les mêmes causes produisent les mêmes effets. Et si nous ne changeons pas, rien ne changera. Personne ne viendra nous sauver, sauf nous-mêmes.


Douala 🇨🇲 

Histoire et dignité : ne laissons pas nos mémoires s’effacer

“Même si on me donne une boutique gratuite au marché Congo, je ne prends pas.” C’est la phrase que maman m’a dite hier avant de me raconter une histoire qui s'est déroulée en 1959 à Douala, lorsqu’elle n’était qu’une enfant. Une histoire qu’elle me racontait pour la deuxième fois en l'espace de quelques semaines : l’incendie du marché Congo à Douala.

Très peu de Camerounais le savent, mais à l’emplacement du marché Congo actuel se trouvait, avant les indépendances, un quartier populaire. Ce quartier abritait parmi les plus farouches opposants au régime colonial. En 1959, en plein maquis et lutte pour l’indépendance, le colonisateur (suis mon regard) et ses collaborateurs locaux ont décidé de couper court aux résistances en incendiant tout le quartier. Ils ont encerclé la zone et déclenché l’un des plus grands incendies que le pays ait jamais connus. Il n’y avait que trois sorties pour fuir, et à chacune, des hommes armés fusillaient ceux qui tentaient d’échapper aux flammes. Tout a brûlé : maisons, hommes, femmes, enfants.

Maman raconte que le feu était si intense qu’on pouvait le voir à des kilomètres. Tellement puissant qu’on ne pouvait l’éteindre. Il a fallu des jours pour qu’il s’arrête, laissant derrière lui un chaos total. 65 ans plus tard, elle en a encore la chair de poule en en parlant. C’est te dire !

La première fois qu’elle m’a raconté cette histoire, je lui ai dit que j’en voulais à leur génération. Parce qu’ils partent avec des pans entiers de notre histoire sans nous les transmettre. Comment éviter les mêmes pièges, comment savoir de qui se méfier, comment négocier avec les autres, si on ne nous dit pas tout ? Moi, en tout cas, je fais mon travail anthropologique auprès de nos parents pour essayer de donner une meilleure chance à nos enfants. Car un peuple qui ne sait pas d’où il vient n’ira tout simplement nulle part.

Hier, lorsqu’elle me racontait cette histoire pour la deuxième fois, elle évoquait aussi des anecdotes croustillantes sur notre famille pendant la guerre d’indépendance : ses frères et sœurs, le mari d’une de ses cousines dans l’armée camerounaise, et le frère du mari d’une autre dans la résistance, le fameux Ernest Ouandié. Alors, je lui ai demandé : “C’est donc de cette France dont on voulait se libérer que tous les Camerounais essaient aujourd’hui d’obtenir la nationalité ?”

Ensuite, je me suis rappelé d’autres contradictions similaires : malgré des milliers de mains coupées sous l’ordre du roi belge, une grande partie des Congolais rêvent de vivre en Belgique. Malgré une traite négrière brutale, beaucoup d’Africains rêvent des États-Unis. Malgré une guerre d’Algérie barbare, les Algériens constituent la première communauté étrangère en France. Et au Cameroun, malgré le génocide des Bamilékés, dénoncé par les camerounais à qui veut l’entendre, beaucoup d’entre nous voient encore le passeport français comme le Saint Graal. Même dans ma propre famille, celle de maman. Une très grande partie organise encore des fêtes pour célébrer l’obtention de ce fameux diplôme.

Enfin, je me suis rappelé qu’aujourd’hui encore, c’est avec un passeport belge que Stromae voyage au Rwanda. Et pourtant, l’histoire entre la Belgique et le Rwanda est l’une des plus sordides qui soient.

Comme je le dis souvent, je suis persuadé que dans les grandes réunions mondiales où on parle sérieusement, les participants prennent au moins dix minutes pour rire de l’Afrique. Parce que nous ne sommes pas sérieux. Nous n’avons aucune dignité, zéro !

Est-ce un appel à la haine ? Non. Les atrocités commises par les parents ne doivent pas être imputées aux enfants. Mais ne pas raconter ces histoires aux descendants des victimes, c’est courir le risque que l’histoire se répète encore et encore et surtout passer le message que nos parents sont morts pour rien, comme des idiots. Ne pas donner à nos enfants la dignité qui leur est due dès leur naissance, c’est être complice de l’injustice qu’ils subiront toute leur vie. Comme le dit Youssoupha dans Mon Roi : “Tous les hommes naissent égaux, au moins à l’intérieur. Les Blancs aussi naissent égaux, mais égo supérieurs.” Et je te dirais juste de ne jamais l’oublier.

Alors, que faire ? Simplement ouvrir les yeux. Nous ne sommes pas les seuls à être passés par là. Apprenons des autres. Regardons la relation entre la Chine et le Japon aujourd’hui, après des décennies d’occupation brutale par le Japon.

“Plus jamais ça”, comme il était écrit au mémorial du génocide que j’ai visité à Kigali, est une phrase que nous devons faire nôtre. Pour cela, nous devons d’abord accomplir notre devoir de mémoire, puis travailler à rester debout. Pas en continuant d’être des mendiants de passeports ou de l’amour des autres.


Kigali 🇷🇼

Hutus, Tutsis, et le poison des frontières tracées à l’encre

Hier, j’ai visité à Kigali le Mémorial du génocide des Tutsis. J’étais submergé d’émotions. Mais bon, ce sera certainement le sujet d’un autre jour. Aujourd’hui, je veux te donner un bref aperçu d’un sujet qui me trotte dans la tête depuis quelques semaines déjà, mais que je n’ai pas encore eu la discipline de développer pleinement : la balkanisation.

Beaucoup de personnes ignorent ce que ce mot signifie. Ils savent juste qu’il fait référence aux Balkans, une région du monde tristement célèbre pour ses divisions et ses conflits.

Je t’en parle aujourd’hui parce qu’hier, j’ai enfin compris ce qui distinguait un Hutu d’un Tutsi. Du moins, selon le point de vue du colon belge à partir de 1932. Une personne qui possédait 10 vaches ou plus était classée comme un Tutsi, tandis qu’une personne en possédant moins de 10 devenait un Hutu. Et cette classification arbitraire devait s’appliquer à leurs descendants.

Imagine ça : avec un simple stylo, des colonisateurs ont réussi à diviser un peuple profondément et durablement. Ils ont semé des graines de tensions qui ont fini par exploser en un génocide atroce, un demi-siècle plus tard.

À la fin de la visite du mémorial, on peut lire l’histoire de quelques autres génocides reconnus par l’ONU, dont celui des Balkans. Quelle ironie, n’est-ce pas ?

Je te laisse méditer sur cette mécanique insidieuse qu’est la balkanisation, et sur les ravages qu’elle a causés. Espérons que je trouverai bientôt la discipline pour écrire et partager avec toi un texte plus approfondi sur ce sujet.


Kigali 🇷🇼 

La confiance en soi : le socle des leaders visionnaires

Être confiant, c’est avoir la ferme conviction que les choses se feront, tôt ou tard. C’est accepter que le timing nous échappe parfois, mais avec la certitude que l’effort, lui, est entre nos mains. C’est refuser les raccourcis qui promettent des résultats immédiats mais superficiels. C’est ne pas céder à la pression sociale pour payer un prix indécent, juste pour impressionner ou se conformer.

Être confiant, c’est travailler sur soi, persister, et garder espoir même lorsque tout le monde l’a perdu. C’est être un leader, celui ou celle qui reste debout quand tous les autres ont jeté l’éponge.

Malheureusement, cette qualité, pourtant cruciale pour la survie et l’expansion d’un peuple, semble de plus en plus rare chez nous, Africains. Et pourtant, c’est ce socle de confiance et de détermination qui a permis à tant d’autres civilisations de surmonter les obstacles et de prospérer.

Je te souhaite de développer cette confiance en toi, celle qui fera de toi la lanterne qui éclaire le chemin des tiens. Je te souhaite le courage de prendre les décisions difficiles, surtout lorsque la majorité choisit la voie de la facilité.

Si tu continues à me lire religieusement, c’est sans doute parce que tu sais, au fond de toi, quelle est ta mission. Alors, ne la trahis pas.


Kigali 🇷🇼