Les Métadonnées de la Communication

Hier encore, je lisais une superbe phrase de James Clear : “La communication concerne ce qui est reçu, pas ce qui est prévu. S'il y a un écart entre ce que vous dites et ce qu'ils entendent, vous devez trouver une nouvelle façon de le dire.”

Ça m’a rappelé une discussion que j’ai eue avec un ami la semaine dernière. Il s’agissait de cette manie qu'ont les gens maintenant de communiquer avec deux ou trois mots, pas plus. Tu fais un message à quelqu’un ou tu lui expliques quelque chose en essayant d’être le plus clair possible, en anticipant les ambiguïtés, et sa réponse est tellement ambiguë que tu te demandes si tu n’es pas en train de le déranger par hasard.

Je vois ça partout de nos jours. Tu envoies une information ou quelque chose à quelqu’un, et il ne te dit même pas s’il l’a bien reçue ou non. Plus personne ne fait de rapports par rapport aux missions qui leur ont été confiées. Tu expliques un problème avec toutes ses ramifications, et tu reçois un “OK” en retour.

C’est quelque chose que je n’arrivais vraiment pas à comprendre au début, surtout que ça m’arrivait avec des proches, des personnes pour qui j’avais beaucoup d’estime et à qui je consacrais une bonne partie de mon très précieux temps. À un moment, je suis tombé dans la réflexion facile et je me suis dit que je n’étais juste pas assez important pour ces personnes et qu’elles souhaitaient couper court et se débarrasser de moi. En même temps, je ne pense pas que si Elon Musk ou même Samuel Eto’o leur fait un message de cinq lignes, ils vont répondre avec un vague “OK”. Mais je me suis rappelé du Rasoir de Hanlon.

"Ne jamais attribuer à la malveillance ce qui peut s'expliquer par la bêtise.” C’est la maxime du rasoir de Hanlon. En fait, la plupart des gens qui communiquent de cette façon, aussi vague, ne le font pas toujours exprès. C’est juste de la pure bêtise. Ils ne comprennent pas ce qu’est vraiment la communication comme la décrit James Clear. Ils ne savent pas que ce qui compte, ce n’est pas ce que tu dis, mais ce que l’autre entend. Et dans une bonne communication, c’est à toi de t’arranger pour que ce que tu dis soit en phase avec ce que l’autre entend. Et dans ce que l’autre reçoit de ta communication, il n’y a pas que ce que tu dis, il y a aussi comment tu le dis et tout un autre tas de choses qu’on appelle des métadonnées.

Les métadonnées sont toutes les données qui fournissent des informations sur d’autres données. Elles décrivent les caractéristiques, le contenu, la qualité, la condition et d’autres propriétés des données. Quand tu prends une photo avec ton téléphone, par exemple, la photo est la donnée principale. Mais en plus de la photo, il y a la date et l’heure de la prise, les réglages de l’appareil, le type de fichier, la taille du fichier et souvent même la localisation GPS. Quand tu envoies cette photo par numérique, la plupart du temps, tu l’envoies avec toutes ces données.

Les métadonnées sont très importantes dans toute communication, car elles sont les plus difficiles à manipuler. Et avant que les êtres humains n’apprennent à communiquer en parole et en écrit, nous savions déjà lire les métadonnées. C’est cette capacité qui te permet de reconnaître dans la forêt si un animal est dangereux et prêt à attaquer ou pas, sans qu’il n’ait dit un mot. Sa posture, sa physionomie, son apparence sont autant de métadonnées qui te permettent de tirer une conclusion.

C’est cette capacité que les politiciens exploitent dans nos cerveaux pour nous convaincre de voter pour eux, même quand nous savons pertinemment qu’ils n’ont rien fait de ce qui était écrit dans leur précédent programme de campagne. Ils ont juste à envoyer les métadonnées qu’il faut à nos cerveaux pour nous convaincre.

Donc, quand tu communiques avec quelqu’un, surtout par écrit, il faut faire très attention aux métadonnées que tu envoies. Car que tu le veuilles ou non, tu enverras des métadonnées. Et dans un monde où nous sommes de plus en plus sceptiques de ce que les gens nous disent, les métadonnées jouent un plus grand rôle dans la réception des messages que nous envoyons.

C’est certainement la raison pour laquelle à l’école, on nous a appris à bien écrire, à bien former les lettres, à respecter les ponctuations et les différents styles en fonction de nos interlocuteurs. Ce sont des données qui donneront un sens ou non à ton message principal.

Si je te fais un message assez précis avec des points clairs pour que tu comprennes bien de quoi je parle, et que ta réponse est assez vague, tu m’as envoyé une métadonnée. Celle que soit je te fais chier avec mon message, soit tu n’es pas assez intelligent pour comprendre l’importance des métadonnées. Et dans les deux cas, ce n’est pas très malin de ta part. Mais bon, il ne faut jamais sous-estimer la bêtise humaine. 

Comme disait Einstein, "Deux choses sont infinies : l'Univers et la bêtise humaine. Mais, en ce qui concerne l'Univers, je n'en ai pas encore acquis la certitude absolue.”


Douala 🇨🇲 

Le Capitaine de ton Âme

Où que tu sois, quelle que soit la situation dans laquelle tu es, j’aimerais que tu saches que tout n’est pas perdu. Il te reste ton esprit, ta volonté, la dernière frontière. La seule chose que personne ne viendra jamais te prendre. La seule que personne ne pourra jamais emprisonner ou embrigader.

Avec ton esprit, j’aimerais que tu continues le combat, que tu résistes, que tu entretiennes la chaîne de l’espoir. Exactement comme l’a fait Nelson Mandela pendant ses 27 années de captivité.

Comme Nelson Mandela le faisait à ses compagnons de cellule à Robben Island, j’aimerais te réciter ce célèbre poème de William Ernest Henley, Invictus.

Dans les ténèbres qui m’enserrent,
Noires comme un puits où l’on se noie,
Je rends grâce à Dieu quel qu’il soit,
Pour mon âme invincible et fière.

Dans de cruelles circonstances,
Je n’ai ni gémi ni pleuré,
Sous les coups du hasard,
Ma tête saigne mais reste droite.

En ce lieu de colère et de pleurs,
Se profile l’ombre de la mort,
Et bien que les années menacent,
Je suis et je resterai sans peur.

Aussi étroit soit le chemin,
Nombreux les châtiments infâmes,
Je suis le maître de mon destin,
Je suis le capitaine de mon âme.

Sois le capitaine de ton âme et résiste. Résiste à cette envie d’abandonner, résiste à faire le mal, résiste à te défiler devant la difficulté. Reste droit!


Douala 🇨🇲 

Réflexions sous une Coupure de Courant

J’avais prévu de parler de tout autre chose aujourd’hui. Mais bon, on ne va pas trop prendre de risques. Je fais mon petit texte et je poste vite avant que ma batterie ne me lâche.

Tu l’auras compris, Eneo a encore fait fort. Mais bon, je pense que c’est plus une panne qu’autre chose. En sortant ce matin, j’ai pu constater qu’ils avaient des équipes sur le terrain en train de faire des travaux sur un poteau de notre ligne. Et bizarrement, je n’ai pas fait le lien avec le courant qui avait été coupé à la maison avant que je ne sorte.

D’ailleurs, je suis assez content de la façon dont j’ai réagi après la coupure de ce matin. Comme si de rien n’était, j’ai fait le switch de mon moniteur à l’écran de mon ordinateur, j’ai activé le partage de connexion depuis mon téléphone et j’ai continué mon travail comme si de rien n’était. On sent que le métier entre.

Je sais que certains coincés de la diaspora diront que nous sommes pathétiques et que nous nous habituons à tout en Afrique, même à ce qui n’est pas normal. Comme si c’étaient eux qui avaient mis l’électricité en Occident.

J’ai appris à ne plus me plaindre. Surtout depuis que je constate que nous ne sommes pas capables de fabriquer la moindre des choses ici. Donc si Eneo me donne le courant, je prends; s’ils ne me donnent pas, je la ferme et j’attends. Et quand je serais trop fâché, j’irais construire ma centrale ou quoique ce soit pour avoir de l’énergie que j’estime si facile à produire.

En attendant, j’essaie d’apprendre de chaque petite leçon. Et je peux te dire qu’en rentrant ce soir, quand je me suis rendu compte que le courant n’était pas encore revenu, j’ai eu franchement peur pour mon texte du jour. Je me demandais comment j’allais le faire si ma batterie était complètement à plat. Et là, je comprends tout le sens de l’expression de Brian Tracy, “Eat your frogs first thing in the morning”. En gros, de commencer sa journée par les tâches les plus difficiles et les plus importantes. On ne sait jamais ce que le reste de la journée nous réserve.

Et jusqu’à cet instant précis, l’idée de dormir sans courant, donc dans la chaleur, ne me passe pas encore dans la tête. Tout ce qui m’importe pour le moment, c’est de finir ce texte et de le publier.

Le manque à gagner sera assez important ce soir à cause du défaut de lumière. Et ce, dans plusieurs secteurs d’activité. Comme c’est le cas chaque jour, dans plusieurs zones du pays pas assez desservies en énergie. Entre temps, des milliers de Camerounais se baladent en Occident en criant sous tous les toits qu’ils sont des ingénieurs en énergie. Pour moi, ce sont les vrais coupables. Tu me diras qu’est-ce qu’ils auraient pu faire. Et je te dirais la même chose que leurs alter-ego ont fait là-bas. Je ne pense pas que ce soit l’ange Gabriel qui l’a fait ailleurs.

Bref, je dois encore poster le texte. Il ne faut pas que ma batterie me lâche entre temps. Je file!


Douala 🇨🇲 

La Véritable Assurance : Une Allocation Efficace des Ressources

Comme je l’expliquais hier, l’allocation des ressources est une question à laquelle je réfléchis énormément depuis des années. Il y a tellement d’exemples qui, selon moi, montrent à quel point nous avons du mal avec cette notion. Prenons le cas de l’épargne.

Dans le concept, l’épargne est une bonne chose. C’est une assurance pour les mauvais jours. Et ce n’est pas moi qui viendra dire qu’avoir une assurance c’est mal. Non, avoir une assurance contre les imprévus c’est une chose que chacun de nous devrait mettre en place.

Mais toutes les assurances ne se valent pas. Pour certaines personnes, avoir un CDI (contrat à durée indéterminée) ou un peu d’argent de côté est une assurance en cas de crise. Le problème c’est qu’un CDI ne te protègera pas si ton entreprise fait faillite. Et au cas où tu ne le saurais pas, l’espérance de vie d’une entreprise est comprise entre 10 et 15 ans. Et entre 40 et 50 ans pour les grandes entreprises. Donc en règle générale, tu vivras plus longtemps que l’entreprise dans laquelle tu as un CDI.

Avoir un peu d’argent de côté c’est bien, mais c’est sans compter sur l’inflation qui va se charger de faire perdre de la valeur à ton argent avec le temps. La meilleure assurance pour les temps de crise est d’avoir des aptitudes intemporelles. Des aptitudes qui te permettront de survivre pendant ces turbulences et qui ont réussi le test du temps. Il s’agit de choses aussi simples que pouvoir vivre sur un repas par jour, voire moins. Avoir des compétences de vente. Maîtriser l’art de l’apprentissage pour pouvoir apprendre rapidement n’importe quoi ou encore pouvoir se passer du regard des autres. Cette dernière aptitude te permettra de retourner vivre chez tes parents, de pouvoir t’inscrire à un cours pour les futurs métiers ou même de faire un petit métier en attendant de trouver mieux.

Ces petites choses, selon moi, sont des assurances plus efficaces que de l’argent ou un CDI. Mais je sais que tu me diras "et qu’est-ce qui se passe si je suis malade ?". Si tu es sérieux sur la question d’assurance, tu fais certainement tout ce qu’il faut pour être en bonne santé. On parle ici d’alimentation, d’activité physique, d’hygiène de sommeil, de gestion de stress et tout ce qui va avec. Et au cas où tu dirais, "je peux faire tout ça et avoir quand même la malchance", je te dirais que ce n’est pas avec tes maigres économies que tu pourras soigner une maladie très grave, type cancer. Donc ça revient au même.

Le problème avec ce type d’assurance est qu’elle nous déresponsabilise profondément, remet notre sort entre les mains d’autres personnes et enrichit ceux qui comprennent la notion de “Float”. Notion très importante dans l’allocation de ressources.

Je pense qu’au lieu de chercher à épargner, nous Africains devrions plutôt nous concentrer à nous améliorer afin de devenir le genre de personnes qui peuvent résister à tout type de choc. Pourquoi mettre 1.000.000 FCFA dans un compte épargne si tu peux l’utiliser pour une formation qui ferait de toi quelqu’un de plus performant et plus résistant aux chocs de la vie? Pourquoi mettre de l’argent de côté au détriment des expériences que tu pourrais vivre avec tes enfants pendant qu’ils sont encore dans leur enfance ?

Je sais que c’est un sujet assez controversé car partout on te dira d’épargner. Mais ce qu’on ne te dit pas c’est à partir de quand il faut épargner et surtout contre quoi ton épargne ne doit jamais faire le poids. Pour certaines personnes, il est juste évident qu’il n’est pas question d’épargne s’ils n’arrivent déjà pas à manger. Le problème c’est que beaucoup de personnes ne savent pas que l’épargne ne doit pas non plus entraver ton potentiel de croissance. Et souvent pour grandir, il faut prendre des risques.

J’ai grandi dans un quartier pauvre où la plupart des habitants étaient propriétaires de leurs maisons. En discutant avec eux, je me suis rendu compte que presque tous étaient de gros bosseurs quand ils étaient jeunes. Et dès qu’ils ont eu leurs premières grosses sommes d’argent, ils se sont tous précipités pour acheter un terrain et construire leur maison. Dans leurs esprits, être propriétaire était l’assurance ultime dans la vie. Ce que j’ai constaté c’est que ces personnes ont préféré allouer leurs premiers gros revenus sur l’assurance au lieu d’essayer de l’investir pour en avoir plus. Ils auraient peut-être tout perdu mais certains auraient certainement gagné beaucoup plus. Peut-être c’est ce qui s’est passé avec les habitants des quartiers huppés. Va savoir!

Ils ont suivi les sirènes de l’assurance et ont construit leurs maisons pour ne pas avoir à payer de loyers en cas de coup dur. Mais cette assurance qui était censée les protéger est, je crois, la cause de leur pauvreté aujourd’hui. Pourquoi auraient-ils cherché à gagner plus, à être plus résistants aux crises s’ils n’auraient plus de loyers à payer jusqu’à leur mort? L’assurance en poche, ils se sont ramollis et n’ont plus fait aucun effort pour aller de l’avant. Leurs compères qui, par contre, savaient qu’ils avaient un loyer à payer ont continué à s’améliorer afin d’être toujours d’actualité. Ils ont continué à chercher encore plus d’opportunités car chaque mois ils avaient un loyer à payer. Et c’est cette catégorie de personnes qui finit par devenir des millionnaires. Cette catégorie de personnes qui a compris qu’aucune assurance externe ne pourra les protéger mieux que la carapace qu’ils vont se construire afin de pouvoir résister à tous les chocs.

Elon Musk, après avoir vendu PayPal, s’est retrouvé avec plus d’une centaine de millions de dollars en poche. S’il avait suivi les voies conventionnelles, il aurait tout mis dans un compte épargne et se serait retiré sur une plage paradisiaque à siroter du champagne jusqu’à la fin de ses jours. Mais il ne serait jamais devenu milliardaire. Ce qu’il a fait, c’est qu’il a divisé son argent en trois parties et l’a complètement investi dans trois nouveaux projets. Et une dizaine d’années plus tard, il était l’homme le plus riche du monde.

C’est le biais du survivant, je sais. Mais à l’inverse, je pourrais te dire qu’on n’a jamais vu personne devenir milliardaire en ayant épargné tranquillement. Par contre, des histoires des personnes qui ont perdu toutes leurs économies parce qu’ils avaient fait confiance en un fonds de retraite ou même une banque sont légion. Ma maman peut t’en dire un tas sur le sujet.

La bonne allocation de ressources est une chose qu’il faut apprendre à faire. C’est ce que tu essaies de faire quand tu mets sur pied un emploi du temps. Tu essaies d’allouer efficacement ta ressource la plus précieuse, ton temps. Mais tu ne devrais pas t’arrêter là. Tu devrais y penser chaque fois que tu dépenses de l’argent, chaque fois que tu accordes ton attention à quelqu’un ou un réseau social, chaque fois que tu touches ton téléphone, chaque fois que tu essaies d’acheter une assurance. Chaque fois que tu voudras écrire un commentaire haineux sur internet. Je t’ai facilité la tâche ici en désactivant les commentaires sur mon blog. Ne me remercie pas!

PS: Il va falloir qu’on parle du “float” un de ces jours.


Douala 🇨🇲 

L'Importance d'une Allocation Efficace des Ressources

La semaine passée, j’en ai fait allusion à un ami. Tout à l’heure, j’en parlais encore à Flavien. Et c’est un sujet sur lequel je réfléchis beaucoup depuis quelques années. Il s’agit de l’allocation efficace des ressources.

Il y a quelques semaines, je parlais de ma philosophie de l’argent à une amie avec qui nous sommes dans une réunion d’entrepreneurs. Elle ne comprenait pas pourquoi, malgré toute ma discipline et mon envie que les choses se fassent bien, j’étais toujours d’accord pour que nous prêtions l’argent de notre caisse à des membres qui n’étaient pas à jour mais qui en avaient urgemment besoin.

Je lui expliquais que pour moi c’était simple. Si tu as de l’argent et que tu n’en as pas besoin tout de suite ou dans un futur proche, si quelqu’un en a plus besoin, tu le lui donnes.

Ça peut paraître bizarre pour beaucoup, mais n’oublions pas que l’argent est un outil qui est censé travailler sans repos. Si tu n’en as aucune utilité actuellement, tu ferais mieux de le mettre au service d’un autre maître. Et je pense que ça fait partie des raisons pour lesquelles les pays développés réduisent de plus en plus les achats en cash. Ils parlent certes de lutte contre la corruption et le blanchiment mais n’oublions pas qu’une fois tout cet argent centralisé dans des banques et non dispersé sous les matelas des uns et des autres, il devient très puissant. Les banquiers peuvent l’allouer aux personnes qui en ont le plus besoin et c’est ainsi qu’on finance le développement. Il s’agit de la gestion efficace des ressources.

1 million de FCFA dormant dans les comptes de 100 personnes ne peuvent à peu près rien faire. Mais 100 millions de FCFA investis dans une bonne idée peuvent créer des milliers d’emplois et générer plusieurs milliards en valeur ajoutée sur plusieurs années.

Si tu es africain, tu dois certainement te dire que les gens sont malhonnêtes, que qu’est-ce qui va se passer si on ne te rembourse pas ton argent, et tout un tas d’autres idées négatives. Ça ne m’étonne pas. En tant qu’Africain, je sais que c’est comme ça que nous avons été formés à penser, à être pessimistes. Mais laisse-moi te prendre l’exemple de la règle du 95-5 du capital-risque dans le domaine de la tech. 95% des startups financées échouent à produire le retour sur investissement espéré par les investisseurs; et seulement 5% sont des “home runs” qui génèrent des retours exceptionnels. Sachant que plus de 50% des investissements résultent en une perte sèche.

L’industrie qui a créé les géants de notre génération, les Apple, Google, Amazon de ce monde, est basée sur le fait que la plupart des investissements seront perdus. Mais les quelques bons pourront considérablement avancer l’économie. C’est ce qu’on appelle de l’allocation efficace des ressources. Et c’est quelque chose qui nous fait cruellement défaut à tous les niveaux. Il n’y a pas d’économie solide sans confiance, confiance aux hommes, confiance dans le futur.

Je vois des gens acheter des voitures hyper chères alors qu’avec cette même somme, ils pourraient rendre tout leur village autonome en énergie. Je vois des personnes construire des châteaux inhabités à l’Ouest du Cameroun alors que rien qu’avec l’argent de l’entretien annuel de ces châteaux, dans lesquels ils mettent les pieds une fois par an, ils pourraient fournir de l’eau potable à tout le village. Je vois des Africains dépenser des milliards de dollars en Occident pour les études de leurs enfants alors que cet argent mis en commun pourrait construire la plus grande université d’Afrique. Que de ressources tellement mal utilisées. Et on s’étonne que nous n’avancions pas. Comme si c’était de la faute de quelqu’un d’autre.

Notre problème ce n’est pas le manque de ressource mais la façon dont nous l’allouons. Nous ne savons pas mettre la bonne ressource au bon endroit. Et ce, à tous les niveaux. J’ai par exemple perdu une grande partie de mon temps à essayer d’expliquer à mes proches le bien-fondé de notre mission pour notre continent alors qu’il existe tout un tas de jeunes en Afrique qui ne rêvent que d’entendre ce message. Que d’énergie gaspillée sur les mauvaises personnes. Et c’est la raison pour laquelle j’ai décidé personnellement que dorénavant je n’allouerai mon temps, mon argent et mon énergie qu’aux personnes qui en valent la peine. Et non plus forcément à mes proches.

Et j’espère que toi aussi tu commenceras à faire attention à la façon dont tu alloues tes ressources.


Douala 🇨🇲

Reconnaître le Potentiel Avant qu'il Ne Soit Trop Tard

20 à 30 cm de longueur, et un poids compris entre 50 et 70 grammes. Ce sont les mensurations qu’ont en commun les bébés crocodiles et certains lézards adultes. Le scinque crocodile, également connu sous le nom scientifique de Tribolonotus gracilis, est d’ailleurs le lézard adulte qui ressemble le plus à un bébé crocodile.

Ils ont quasiment la même apparence générale : un corps trapu, une queue courte, une tête triangulaire avec des yeux proéminents. Ils sont généralement bruns ou gris avec des motifs rappelant ceux des jeunes crocodiles. Et ils vivent dans les mêmes environnements humides, souvent près de l’eau comme les crocodiles.

Bien qu’étant des lézards et non des crocodiliens, certains lézards adultes comme les téjus ou les varans peuvent présenter beaucoup de similitudes avec de jeunes crocodiles. Ces lézards sont des adultes tandis que les jeunes crocodiles à qui ils ressemblent ne sont qu’au début de leur croissance. À l’âge adulte, un crocodile peut aller jusqu’à 7 mètres de long et peser entre 200 kg et une tonne. Ce n’est pas du tout la même catégorie. Tu comprends qu’il est important de savoir faire la différence.

C’est à peu près la même chose dans la vie, je vois beaucoup de personnes comparer des lézards adultes à des crocodiles bébés. Juste parce que les deux ont la même apparence à cet instant. Et ces personnes s’étonnent de passer à côté des opportunités de leur vie.

Certains lézards adultes seront beaucoup plus grands et plus lourds que ton bébé crocodile. Si tu sais ce que tu as entre les mains, ne te laisse pas déconcentrer par cette illusion du moment et concentre-toi sur ton crocodile. Continue de le nourrir et laisse le temps faire son œuvre.

Tu es peut-être aujourd’hui, comme moi, à la tête d’un business qui ne génère pas beaucoup d’argent mais dont les perspectives de croissance sont quasi infinies et se comptent en milliards ? Ne te laisse pas distraire par celui qui fait quelques millions aujourd’hui mais qui est à la limite de son marché.

Tu es certainement marié ou en train de sortir avec le futur président de ton pays, ou avec le futur Elon Musk ou Warren Buffett de ta communauté. Ne te laisse pas distraire par ces vauriens qui te font croire qu’ils ont de l’argent et du pouvoir actuellement mais qui ne pourront pas faire mieux que ce qu’ils font actuellement.

J’ai l’habitude de dire que les opportunités sont la chose la plus abondante sur cette Terre. Tu ne peux pas vivre une journée sans passer à côté d’une opportunité, que tu sois en prison ou même sur un lit d’hôpital. Le problème c’est la limite de nos connaissances. Chaque opportunité nécessite un certain niveau de connaissance pour pouvoir l’identifier. Je suppose qu’avant de commencer ce texte tu ne savais pas ce qu’était un scinque ou un teju. Et que tu aurais été capable d’acheter l’un ou l’autre plus cher par rapport à un bébé crocodile, de peu qu’ils auraient été plus longs et plus lourds.

C’est exactement ce qui se passe dans nos vies tous les jours. Nous laissons partir les bonnes personnes dans leur primeur parce que nous courons après d’autres un peu plus avancées mais à la fin de leur course. Nous cherchons à plaire aux mini stars d’aujourd’hui et nous passons à côté des méga stars de demain qui sont à notre portée. Nous voulons sortir avec les vieux millionnaires actuels au détriment des futurs milliardaires de demain. Nous faisons des courbettes au préfet alors que le futur président est juste à côté de nous.

Il est important d’avoir les connaissances nécessaires pour distinguer entre les différents éléments de la nature. Savoir reconnaître le bon et le mauvais dans leurs états embryonnaires pour faire les bons choix quand nous en avons encore l’occasion. Une fois devenus adultes, il est trop tard !


Douala (Ville adolescente) 🇨🇲 

Le Pouvoir de la Persévérance et de la Collaboration

"La plupart des gens surestiment ce qu'ils peuvent faire en un an et sous-estiment ce qu'ils peuvent faire en dix ans.” Il s’agit d’une citation qu’on attribue généralement à Bill Gates.

Si tu es un entrepreneur ou as déjà suivi quelques vidéos ou lu quelques livres sur le développement personnel, tu l’as certainement déjà entendue. Elle souligne l’importance de la perspective à long terme et de la persévérance dans la réalisation de grands objectifs.

Je pense que c’est d’ailleurs une phrase qui devrait être placardée dans les chambres de nos enfants dès le berceau. La plupart du temps, on ne fait pas grand-chose de nos vies parce qu’on passe notre temps à tomber dans les pièges de la richesse facile. Tout ce qu’on commence, on l’abandonne parce qu’on est persuadé que les résultats doivent apparaître après quelques jours ou quelques mois. Nous n’avons aucune perspective à long terme.

Aujourd’hui, j’aimerais rajouter une seconde phrase pour compléter cette citation. Une phrase qui résulte de mon expérience, de ce que je vois autour de moi et de toutes les discussions que j’ai pu avoir avec des personnes au fil du temps. Cette phrase est la suivante :

"La plupart des gens surestiment ce qu'ils peuvent faire tout seuls et sous-estiment ce qu'ils peuvent faire en petit comité.”

Peut-être que c’est d’ailleurs la raison pour laquelle les investisseurs tech sont autant réticents à investir dans des startups avec un seul cofondateur. Peut-être que c’est la raison pour laquelle j’ai passé ma vie à chercher la personne avec qui j’allais former ma paire “Charlie Munger - Warren Buffet”, la raison pour laquelle je me suis marié si tôt. Et c’est sans aucun doute la raison pour laquelle les enfants élevés dans un foyer avec leurs deux parents ont plus de chances de s’en sortir dans la vie comparé aux enfants élevés dans un foyer avec un seul parent. Même si ce parent seul a un QI supérieur à la somme de ceux des deux autres parents.

La plupart des Africains perdent espoir dans le développement de leurs pays parce qu’ils ne comprennent pas cette règle. Ils sous-estiment la puissance d’un groupe, aussi petit soit-il.

Imagine ce qui se passerait si tu arrêtais de sous-estimer ce que tu pouvais faire avec moi, si nous nous mettions ensemble pour le développement de ce pays pendant 10 ans. Imagine !


Douala 🇨🇲 

La Dissonance Cognitive : Un Défi pour l'Intégrité

Les êtres humains ont une tendance très prononcée à la cohérence. Il nous est très difficile d’entretenir deux idées contradictoires en même temps. C’est d’ailleurs le concept psychologique développé en 1957 par le psychologue américain Leon Festinger. Ça s’appelle “La dissonance cognitive”.

C’est un biais qui décrit l’inconfort mental ressenti par une personne qui détient simultanément des croyances, idées ou valeurs contradictoires, ou qui agit en contradiction avec ses croyances. C’est un biais qui fait référence à la tendance des individus à réduire cet inconfort en faisant tout un tas de choses comme modifier leurs croyances pour aligner avec leurs actions, justifier ou rationaliser leurs comportements contradictoires ou encore ignorer ou minimiser les informations qui contredisent leurs croyances.

C’est par exemple ce qui s’est passé avec notre DG l’autre jour. Défendre une position où on se bat pour le Cameroun en ayant un passeport français dans la poche n’est pas très cohérent. Du coup, il a essayé de justifier, rationaliser et même minimiser certaines choses.

La dissonance cognitive est l’un de mes biais cognitifs préférés. C’est tellement amusant de voir en action quelqu’un en proie à cette petite défaillance du cerveau. Ces jours, j’en vois partout. Des gens qui veulent te convaincre qu’il y a un avenir dans ce pays et quand tu leurs dis de ne donc plus envoyer leurs enfants en Occident, la gymnastique mentale commence.

Ce n’est pas une mauvaise chose que d’être en proie à la dissonance cognitive. Ce n’est que normal. Ça nous arrive à tous. C’est juste notre cerveau qui essaie de nous rappeler que nous voulons faire deux choses contradictoires en même temps. C’est l’occasion pour nous de s’arrêter et de réfléchir à la chose la plus importante et de partir sur celle-là.

Le problème c’est quand on essaie de vouloir concilier les deux en modifiant, rationalisant, justifiant, ignorant ou minimisant nos actes ou certaines informations. À ce stade, on commence à entrer dans la malhonnêteté intellectuelle. Et ça par contre c’est très mal.

Beaucoup de choses que je dis sont en contradiction avec ce que j’ai fait ou que je continue de faire. Mais si j’en parle c’est parce que je crois que ce que je dis est ce qui devrait être. Et si mes convictions sont emmenées à changer demain, je ferais toujours l’effort d’être aligné avec elles. Quand je dis par exemple que prendre une autre nationalité est un signe d’une personne qui ne fera plus grand chose pour le pays, je le pense. Et même si c’est ma femme, mon frère ou même mon fils qui le fait, ça ne changera rien à mon discours.

Le mal se propage quand les gens bons ne font rien. Mais il va encore plus vite quand les personnes intelligentes essaient de rationaliser des actes incohérents parce qu’ils ont été posés par leurs proches ou pire, eux-mêmes.


Douala 🇨🇲 

Le Courage de Dire Non

Parfois dans la vie, il faut savoir dire non. Parfois il faut savoir dire non, même si nous n’avons pas d’autres alternatives. Dire non à ce que nous savons n’être pas bon ou juste. Dire non et accepter de ne rien avoir ou de tout perdre. Dire non, parce que c’est le dernier rempart contre le mal ou la médiocrité.

“On va faire comment”, “on n’a pas le choix” sont des phrases que j’entends trop souvent chez nous. Des phrases que nous utilisons pour accepter la médiocrité ou laisser se propager l’impunité.

Nous avons toujours le choix. Et refuser de choisir parmi des mauvaises options fait partie des options à notre disposition. Ayons le courage de choisir cette option quand il faut. Ayons le courage de dire non et de réfléchir à une meilleure solution même si pour le moment nous ne réussissons pas à l’envisager.

Parfois, tout ce qui te sépare de cette meilleure alternative est le fait de pouvoir dire non à toutes les mauvaises qui te sont présentées.


Douala 🇨🇲 

La Double Nationalité : Un Faux Débat ?

Hier, avec Flavien, nous déjeunions avec un grand DG de la place. Dans un commentaire par rapport à un projet en RDC, il nous a dit qu’il avait finalement levé le pied. La cause : il y était il y a quelques semaines lors du coup d’état manqué. Il nous a raconté comment il avait eu la peur de sa vie et avait dû se réfugier sous le lit pendant des heures sur les consignes du personnel de l’hôtel. Il leur avait demandé où était située l’ambassade de France.

Je pense qu’il se souviendra toute sa vie d’éviter certains commentaires devant nous. Avec un grand sourire, Flavien lui a demandé pourquoi l’ambassade de France ? S’il avait un passeport français ? À noter que c’est un Pater qui a étudié et travaillé en France de nombreuses années avant de rentrer au pays.

Sentant qu’il venait de faire une gaffe, il n’a pas vraiment répondu à la question, essayant de nous enfumer avec une histoire d’humanitaire et tout, pour finir par dire que la question de nationalité était un faux débat. Que le passeport ne déterminait pas vraiment qui aimait un pays plus qu’un autre. Enfin, tout un tas d’histoires que j’entends souvent de mes amis mbenguistes avec leurs nouveaux passeports.

Flavien a été poli et n’a pas insisté. C’était à mon tour de jouer. Je lui ai fait savoir que je ne pensais pas que c’était un faux débat. Que je pensais que la double nationalité avait été mise en place par les plus forts pour spolier les plus faibles de leurs ressources humaines. Et que la plupart des anciens pays du tiers-monde qui ont réussi à s’élever au rang de grandes puissances mondiales aujourd’hui n’acceptaient pas la double nationalité.

Comment peut-on demander à un enfant de choisir entre son père et sa mère quand l’un est vendeur de glace et l’autre agriculteur ? Les enfants, qui aiment le sucre, vont naturellement se diriger vers le vendeur de glace. Les pays développés savent qu’avec la double nationalité, la balance va presque toujours pencher de leur côté. C’est un jeu auquel on ne devrait pas jouer. Nous ne maîtrisons pas les règles et n’avons juste aucun moyen pour le gagner.

J’entends souvent des Camerounais, surtout de la diaspora, se plaindre du fait que le Cameroun soit un pays bizarre où la double nationalité n’est pas permise. À les entendre, le Cameroun serait une exception internationale. Beaucoup ne savent pas que nous ne sommes même pas les plus stricts sur la question. Les plus stricts étant la Chine, le Japon, l’Inde ou la RDC pour ne citer que ceux-là. Et certains ne savent même pas que les pays dans lesquels ils vivent actuellement et dont ils convoitent la nationalité, ne tolèrent que partiellement cette double nationalité, un peu comme le Cameroun. Des pays comme l’Allemagne, l’Autriche, la Norvège ou même la Hollande. Pour ne citer que les pays d’Europe. Et jusqu’en 2008, même la Belgique ne l’acceptait pas du tout.

Nous sommes tellement concentrés sur nos petits nombrils qu’on ne se rend pas compte de tous les instruments mis en place par les puissants pour nous attirer comme des mouches avec du lait. Et j’avoue que moi-même, jusqu’à il y a quelques années, je n’y voyais que du feu. Heureusement que je fais un effort constant de ne jamais cesser d’apprendre.

Pendant mon séjour en Occident, j’ai remarqué un schéma qui m’a fait peur. Les jeunes africains y arrivent souvent entre 20 et 30 ans. Pour ceux qui font des études, il se passe à peu près 5 à 8 ans d’études. Ensuite, commence une phase où il faut avoir les “bons” papiers, qui peut durer entre 3 et 5 ans. Les plus malins dans cette phase convoitent directement le Saint Graal : la nationalité du pays d’accueil. Et une fois tout ça dans la poche, commence un long processus d’intégration. À 30 ans, on veut devenir comme un Français qui l’est depuis 30 ans, tout en essayant de se débarrasser de ses vieilles habitudes de Camerounais qu’on trimballe depuis sa naissance.

Tout ceci donne naissance à des êtres extrêmement frustrés. Trop noirs pour être français, trop français pour être camerounais. Tous ces guignols qu’on voit vociférer tous les jours sur les réseaux sociaux. Des personnes qui ne savent pas qu’elles ont été prises au piège. Et il leur faudra une tonne de courage pour se sortir de cette situation délicate. Et je ne te parle même pas de leurs enfants, les pauvres !

Comme je disais à notre Pater hier, nous avons besoin de construire une identité camerounaise. Nous n’avons pas besoin de nous tracasser avec des problèmes de double nationalité. Nous avons plus de 20 millions de jeunes qui ont moins de 20 ans, donc encore mineurs. Nous avons le devoir de leur proposer une vraie alternative, une patrie qui serait la leur. Un bien qu’ils pourraient chérir. Nous n’avons pas besoin de modèles de personnes qui ont été prises au piège par envie ou manque de maîtrise de soi. Nous n’avons pas besoin de 10 millions de jeunes dans 15 ans sur le marché de l’emploi qui se demanderaient s’il ne serait pas préférable d’aller chercher un passeport canadien ou italien avant de revenir voir ce qu’ils pourraient faire pour leur pays 20 ans plus tard. Nous avons besoin de jeunes concentrés qui savent que ce n’est pas un hasard s’ils sont nés dans cette partie du monde et que c’est leur devoir de balayer la maison pour la rendre la plus belle du quartier.

Être camerounais, ce n’est pas seulement avoir des droits, comme le pensent la plupart des pleurnichards d’internet. C’est aussi et surtout avoir des devoirs. Le devoir de s’occuper de la génération précédente et de guider celle suivante. Et si quelqu’un trouve qu’il est mieux ailleurs, nous n’allons pas le pleurer. Même les milliardaires renient leurs enfants.

Le Cameroun était là avant nous et sera là après nous. Si certains pensent qu’ils sont au-dessus de lui, si ça ne dépendait que de moi, on leur interdirait même l’entrée.

Pourquoi crois-tu que la plupart de nos dignitaires vont mourir en Occident ? La plupart ont des passeports occidentaux. Et ils savent qu’à un certain âge, leurs enfants devront aller dans de bonnes écoles et qu’eux-mêmes auront des problèmes de santé. Ils le savent comme toi aussi tu le sais. Mais pourquoi construire des universités et des hôpitaux dignes de ce nom en Afrique quand leurs enfants pourront aller s’inscrire dans les universités de leurs “vrais” pays ou quand ils pourront aller se soigner gratuitement en France au frais de la Sécu ? Pourquoi se donner autant de peine ?

Je ne refuse pas qu’une personne ait la double nationalité. Beaucoup trop de personnes sont nées de parents de nationalités différentes. Et il serait injuste de leur refuser une nationalité d’un de leurs parents. Mais le Japon, par exemple, a fait un bon compromis en laissant l’enfant choisir sa nationalité à la majorité. Soit tu gardes la japonaise soit tu la perds. Mais tu ne pourras pas avoir les deux. L’Inde aussi a un système plutôt pas mal avec leur carte d’identité de ressortissants de personnes d’origine indienne, qui leur permet d’entrer dans le pays sans visa. Mais quand il s’agit de construire un pays, d’avoir “the skin in the game”, on ne peut pas jouer sur les deux camps. Il faudra choisir. En Australie, par exemple, il est impossible d’être élu au parlement ou au sénat si on a une double nationalité. Et même Boris Johnson (né à New York) a dû renoncer à sa nationalité américaine quand il devait devenir premier ministre de Grande Bretagne.

Un peu de sérieux mes amis!


Douala 🇨🇲