La Guerre des Cultures : Un Combat pour la Survie de Notre Identité

Ce qui fait de nous ce que nous sommes, c'est notre culture. Et si cette dernière meurt, il ne nous reste plus rien. Pis, nous cessons d'exister. Comme je dis souvent, la plus grande guerre qui se fait dans le monde, c'est la guerre des cultures. Tout le reste n'est que diversion. Dans 100 ans, nous ne serons certainement plus là toi et moi. Notre meilleur moyen de continuer à exister, c'est qu'il y ait encore des personnes comme toi et moi. S'il n'y en a plus, nous aurons disparu ou bien nous nous serons transformés en quelque chose d'autre. Ce quelque chose d'autre ne sera plus nous dans tous les cas. Et ce qui nous définit, plus que notre couleur de peau, ce sont nos us et coutumes. Notre culture!

Prenons l'exemple d'un Afro-Américain. Est-il noir ou blanc? Clairement il n'est pas blanc. Il n'a jamais vraiment pu s'intégrer et/ou été accepté. Mais est-il noir? Que lui reste-t-il de noir à part sa couleur de peau? Connaît-il un seul plat africain? Une seule coutume africaine? Que lui reste-t-il vraiment de noir? Pas grand-chose. Sans culture africaine, il n'est plus vraiment africain. Sans colle forte pour le relier à une vraie communauté, il n'ira pas bien loin. Les jeux sont jetés pour lui, il a perdu la guerre. Quand je pense que la plupart des Africains aujourd'hui plongent de leur propre gré dans ce piège, je me demande ce qui n'a pas marché.

Tu me diras peut-être que ce n’est pas plus mal. Que c’est la loi naturelle de l’évolution. Oui, mais il ne faut pas confondre une évolution et une mutation. Quand tu évolues, tu restes le même, souvent avec de meilleures caractéristiques. Quand il y a mutation, il y a création d’une nouvelle espèce. Et nous savons aujourd’hui que la loi universelle que suivent tous les êtres vivants est celle de la survie de l’espèce. Et pour qu’une espèce survive, il faut qu’elle se nourrisse et surtout qu’elle se reproduise. Et deux chiens n’ont aucun intérêt à mettre au monde un chat, car l’espèce des chiens s’arrêterait à eux.

Nous avons intérêt à faire des êtres qui nous ressemblent si nous ne voulons pas disparaître. Certains peuples l’ont compris et d’autres pas. Ceux qui ne l’ont pas compris en ont payé le prix fort.

Il est important en tant qu’Africains que nous comprenions ça. Que nous nous organisions pour ne pas disparaître. Pour ne pas créer une espèce qui à la longue sera tout en bas de l’échelle sociale. Il est important que nous décidions la voie que nous voulons emprunter en tant que peuple si nous ne voulons pas finir comme des chiens de maison ou tout simplement hors du décor.

Je sais que pour toi, tout ça semble impossible sinon très loin dans le temps. Mais n’oublie pas qu’un millier d’années est une goutte d’eau dans l’océan qu’est la vie sur Terre. Si tu te dis de l’espèce intelligente, il est de ton devoir de t’assurer que des comme toi, il y en ait toujours dans 1000 ans, voire 10.000 ans.


Douala 🇨🇲 

La véritable valeur du travail : Ce que l'argent ne peut pas acheter

Aujourd’hui, je suis allé aider une amie à mettre sur pied un programme de vente en DTC (Direct-To-Consumer) pour son produit. Le but étant que ce programme permette d’ici la fin d’année à lui seul de remplacer tous les objectifs de vente fixés pour tous ces autres canaux de distribution actuels.

Et à la fin, il a fallu que je briefe un peu la personne qui allait s’en occuper dans son entreprise. Et comme pour la plupart des personnes que je rencontre au Cameroun, c’était une jeune, 24 ans. Il n’y a vraiment que des enfants dans ce pays. Quand je pense que leurs grands-frères les ont abandonnés à leur sort ici pour aller jouer aux beaux en Occident, j’en ai les larmes aux yeux. Mais bon, ce n’est pas le sujet du jour.

Pendant que je lui expliquais le programme, la stratégie que j’avais mise en place pour booster les ventes et attirer naturellement de nouveaux prospects, j’ai vu une lueur dans ses yeux. Pas à cause de mes beaux yeux, mais parce que là, elle était en train d’apprendre quelque chose de vraiment intéressant. Quelque chose qu’elle n’avait certainement jamais entendu ailleurs.

À la fin de mon speech, j’en ai profité pour lui donner quelques conseils. Toi-même tu sais que je ne rate jamais une occasion. Surtout quand il s’agit des jeunes du pays. Je lui ai dit une chose que je dis de plus en plus aux jeunes depuis un certain temps. Un conseil que je me suis appliqué à moi-même depuis des décennies.

À tout le monde, je ne conseille jamais de choisir un travail pour le salaire, la quantité d’argent que ça paie. Mais d’abord pour la quantité de choses que tu pourrais y apprendre. Pour toutes les choses intangibles que tu pourrais y gagner, les connaissances, les relations, la reconnaissance. L’argent ne devrait venir qu’en dernière position.

Tu peux avoir un travail qui paie 1 million de FCFA par mois et chaque mois après ta paie, tout cet argent est dépensé en 2 jours. Soit parce qu’on t’aurait agressé, soit parce que tu l’aurais perdu, soit parce que tu l’aurais investi dans l’alcool, soit parce qu’un membre de ta famille aurait eu un accident ou pour toute autre raison. Si la seule raison pour laquelle tu avais accepté ce travail c’était ton salaire, à la fin du mois il ne te resterait plus rien.

Si par contre, chaque mois tu apprends quelque chose d’important, qui a de la valeur. Si chaque mois, tu te fais une nouvelle relation importante. Même si l’argent n’y est pas, tu auras gagné quelque chose qu’on ne pourra jamais t’enlever. Quelque chose qui sera à toi pour toujours et sur lequel tu pourras capitaliser indéfiniment.

On se demande souvent pourquoi les gars de la diaspora ne rentrent pas. Et moi, je dis qu’une des raisons, c’est leur incompétence. Beaucoup ne savent rien faire. Ils ont passé leur temps à courir derrière les salaires “minables” en Occident. Que s’ils reviennent ici, sans argent ils ne sont rien, ils sont vides. Si au lieu de vouloir travailler chez Google dans l’état actuel et toucher un gros chèque sans rien faire de particulier, ils avaient plutôt travaillé dans le futur Google pour un salaire moins important, ils auraient appris tellement plus de choses qui auraient eu de la valeur ici. Mais à part organiser des réunions sur Zoom et faire des Powerpoint et fichiers Excel, ils ne savent plus rien faire.

Ils te diront que le gouvernement nous empêche de faire ci ou ça, ils te diront que l’écosystème est défectueux. Mais est-ce qu’Henry Ford ou Thomas Edison en ont eu besoin pour créer les empires que sont devenus Ford Motors ou General Electric ? Ils avaient juste de la compétence, de l’expérience, de l’expertise et zéro diplômes. Ils savaient que la vraie valeur se trouve dans les choses qui ne perdent jamais de valeur. Non dans de l’argent que quelqu’un d’autre peut dévaluer pendant que c’est dans tes mains.

Aujourd’hui, en une heure, Audrey a appris quelque chose qui avait certainement plus de valeur que tout ce qu’elle a pu apprendre en une année d’université. Avec un peu d’ouverture d’esprit, elle peut énormément capitaliser uniquement sur cette nouvelle connaissance. J’espère qu’elle en saura faire bon usage et surtout en demander plus.

Ça fait partie des raisons pour lesquelles je suis ici. Transmettre mon savoir, former la prochaine génération, entretenir la chaîne de l’espoir. Je n’ai peut-être pas d’argent, ne roule peut-être pas dans une grosse voiture, mais je n’ai aucun doute quant à ma valeur et à tout ce que je pourrais en faire.


Douala 🇨🇲 

L'importance de préserver sa routine de sommeil

Je sors d’une semaine assez difficile. Il y a tellement de choses à faire. Tu essaies d’être une bonne personne dans tous les aspects de ta vie : un bon citoyen, un bon père, un bon fils, un bon partenaire, un bon manager, un bon associé. Mais ce n’est pas toujours facile.

Et souvent, quand tu te sens submergé comme c’est le cas en ce moment pour moi, tu commences à prendre de mauvaises décisions. La première et la pire de toutes étant de faire une entorse à ta routine de sommeil.

Et tout d’un coup, tu rentres dans une plus grande spirale où tu es moins bon que tu ne l’étais avant sur tous ces aspects. Tu deviens un moins bon citoyen, un moins bon père, un moins bon fils, un moins bon partenaire, un moins bon manager, un moins bon associé. Et tu commences à perdre toutes ces petites victoires que tu commençais à accumuler. Les victoires sur le contrôle de soi, sur la discipline, sur ton alimentation, sur ta santé, sur ta routine sportive et même les victoires sur tes routines de tous les jours.

Comme je te le disais, la semaine n’a pas été facile. Et je ne l’ai pas améliorée en perturbant ma routine de sommeil.

S’il y a un conseil que je peux te donner, quel que soit le problème auquel tu fais face. Quel qu’il en soit! S’il n’y a qu’une seule solution que tu peux essayer ou implémenter, ce serait de réorganiser ta routine de sommeil. Essaie de dormir au moins 7h par jour, 8h si c’est possible. Couche-toi tous les jours avant 22h et fais-en ta priorité absolue.

Si tu ne fais que ça, tu verras ton problème s’améliorer. Que ce soit un problème d’argent, un problème physique ou un problème émotionnel. Tu verras un début d’amélioration en réparant ta routine de sommeil.

Par contre, ça marche aussi dans l’autre sens. Ne pas avoir une bonne routine de sommeil, c’est comme conduire avec le frein à main levé. Tu devras fournir beaucoup plus d’efforts dans tout ce que tu feras.

Aujourd’hui, je voulais te parler d’autre chose. Mais si jusqu’à cette heure de la journée je ne l’avais pas encore fait et que mes idées n’étaient pas encore claires, c’est parce que j’ai fait le con avec ma routine de sommeil cette semaine. Et autant mieux t’en parler, si ça peut t’éviter de continuer de faire les mêmes erreurs que moi.

J’espère qu’on aura l’occasion de parler plus en profondeur du sommeil dans un autre texte.


Douala 🇨🇲

Les pluies des 9 jours et les Biantou

Il faut croire que cette affaire des pluies des 9 jours va en faire couler de l’encre. Bon, c’est plus de l’encre digitale, mais tu vois ce que je veux dire.

Avant-hier, j’ai commencé à te parler des pluies des 9 jours et de la découverte que c’était pour moi. Hier, mon texte portait sur le même sujet. Aujourd’hui, nous allons aller un peu plus loin.

J’avais une réunion de travail avec maman cet après-midi et je lui ai parlé de ma découverte. Je lui ai demandé si elle en avait déjà entendu parler.

Avant d’aller plus loin, je voudrais que tu saches que ma maman fait partie des personnes que je connais avec une humilité intellectuelle très forte. Elle connaît un tas de trucs mais il faut aller les chercher en elle. Elle viendra rarement te parler d’un sujet si l’occasion ne se présente pas. Mais des fois quand tu lui poses une question, elle se lance dans une histoire tellement intéressante que tu te demandes comment ça se fait qu’elle ne te l’ait jamais racontée plus tôt. Et si tu es un fan de savoir et d’anecdotes comme moi, ces histoires sont capables de t’arracher une larme. Je me demande comment j’ai pu vivre près de 15 ans aussi loin d’elle. Les années de ma vie avec le plus fort potentiel d’apprentissage. Bref, on va essayer de se rattraper du mieux qu’on peut.

Alors, par rapport aux pluies, elle m’a dit que c’était vrai, m’a confirmé le nombre de jours, 9 et non 7. Que ça arrivait chaque année. Et qu’à la fin, ces crevettes dont je te parlais hier sortaient de l’eau. Elle m’a rappelé leurs noms (en langue locale), “les Biantou”. Je vais faire des recherches sur l’orthographe exacte plus tard. Elle était tellement éloquente sur le sujet au point où je me suis demandé comment j’ai pu passer à côté de ça durant toutes ces années.

Je lui ai demandé si on en trouverait donc sur les marchés la semaine prochaine. Elle m’a répondu que certainement. Et que souvent ils en vendent même à côté du pont, le pont du Wouri. Je lui ai demandé si elle en avait déjà mangé et elle m’a répondu que non. Apparemment, il y a plus de 40 ans quand elle travaillait dans un cabinet d’avocats, une de ses collègues Douala avait ramené ça après les pluies justement. Ça ne présentait tellement pas bien que ça l’a dégoûtée et elle n’a jamais essayé. Bon, à ce niveau, il faut que je précise que ma mère est une excellente cuisinière. Et tout comme moi, elle a le palais très capricieux.

Ensuite, elle m’a dit que c’était un poisson de la sorcellerie des Douala. Ah, il ne fallait pas. L’héritage colonial avait pris le dessus dans son argumentaire. Je lui ai dit que c’était dommage de dire et même de penser ça. C’était à mon tour de lui faire la leçon. Et contrairement à elle, quand je connais quelque chose, ça sort vite. Je n’attends pas la permission.

Je lui ai dit que c’est avec ce genre de petites remarques que les colons ont réussi à nous diviser, à nous monter les uns contre les autres. Je lui ai dit que la plupart du temps je vois des noirs dénigrer des plats d’une autre tribu mais presque jamais des plats importés. Je lui ai rappelé l’histoire du Taro, “Achu” pour les connaisseurs, qui n’était mangé avant presque exclusivement que par les Anglophones et les Bamilékés. Je lui ai dit comment la plupart de mes amis qui étaient d’autres tribus parlaient de ce plat avec mépris. Mais aujourd’hui il est devenu un plat national, presqu’au même titre que le Ndolè. Certainement aidé par la crise anglophone qui a vu converger vers la zone francophone la plupart des habitants de la classe moyenne supérieure de la zone anglophone. Et comme tout le monde veut faire comme les riches, le Taro a directement pris de la valeur. Bon après, ça c’est mon analyse.

Néanmoins, je lui ai rappelé que si les Biantou sont chez les Douala, c’est que c’est chez nous, c’est au Cameroun. Et qu’au lieu de les regarder à distance, nous devrions les embrasser. Et si la recette que les Douala proposent n’est pas appétissante, nous pourrions l’améliorer. Histoire de mettre en valeur notre pays.

En tout cas, la semaine prochaine je mange des Biantou. Bon ou pas, je me dois de les goûter. Ça ne peut pas être pire que des mollusques vivants (huîtres) ou des œufs de poisson (caviar) que les autres ont mis sur un piédestal. Le tout c’est comment est-ce qu’on le positionne dans la tête du consommateur.

Ne rate pas les textes de la semaine prochaine pour la chute de notre histoire et peut-être des photos de nos fameux Biantou, poissons ou crevettes. Et qui sait, je pourrais prendre la décision de travailler sur un projet Biantou avec Katering. Un projet qui nous verrait faire un espèce de restaurant éphémère une fois par an juste pour honorer ce fruit de mer de chez nous. Car si nous ne le faisons pas, personne ne le fera à notre place.


Douala 🇨🇲 (Land of Good Food) 

Les pluies des 9 jours et les crevettes du Wouri

Hier, je te parlais de ces pluies qui s’abattent sur la ville de Douala en cette période, les pluies des 9 jours.

Aujourd’hui encore, il a beaucoup plu et j’ai été obligé de sortir pour des tâches administratives. Et ces derniers temps, quand je sors, je suis assez équipé : coupe-pluie, parapluie, chaussures adaptées. La totale quoi!

À la chambre de commerce, la dame avec qui j’avais rendez-vous a remarqué mon équipement anti-pluie et a fait une blague à ce sujet. J’en ai profité pour lui parler de l’histoire des pluies dont j’avais entendu parler la veille. Elle m’a fait savoir qu’elle avait elle aussi déjà entendu un truc similaire, mais elle ne sait pas si c’est 7 jours ou 9. Cependant, elle a rajouté une nouvelle information.

Apparemment, à la fin de cette série de pluies, les crevettes spéciales du Wouri montent en surface. Et c’est le seul moment où elles montent en abondance. Ce seraient ces crevettes spéciales qu’auraient vues les Portugais pour la première fois avant de nommer le fleuve Wouri “Rio dos Camarões,” d’où serait tiré le nom Cameroun. Elle m’a donné le nom de ces crevettes en Douala, la langue du peuple autochtone de la zone. Mais malheureusement, je n’arrive plus à m’en souvenir. Bref, tout ça devient très intéressant et je vais continuer de fouiller.

N’hésite pas à me rejoindre dans cette aventure si toi aussi tu veux jouer aux anthropologues.


Douala, Rio dos Camarões 🇨🇲 

Les pluies des 9 jours à Douala : une tradition méconnue?

Depuis quelques jours, la pluie veut notre mort à Douala. Un peu, un peu, il pleut. Et c’est le genre de pluie qui tombe toute la journée. Le genre qui te fait regretter d’être célibataire, si tu vois ce que je veux dire.

Façon que je n’aime pas la pluie là, si ce n’était pas tout le travail que quelqu’un doit faire dans ce pays, c’est que je ne sortais plus moi. Déjà que tu laves les habits, ça ne veut même pas sécher.

Ce matin, je m’en plaignais encore à ma femme de ménage et elle m’a dit un truc qui m’a surpris. Le genre de truc que j’aime entendre. Toi-même tu sais que je suis un gars bizarre. Elle a dit que c’était les pluies des 9 jours. Que chaque année à Douala pendant la saison des pluies, il y a une période entre juillet et août où il pleut neuf jours d’affilé. Que ce ne sont pas des grandes pluies. Juste le genre qui est bien nuisible là. Ça ne t’empêche pas de sortir mais ça te mouille correctement (bon, j’avoue que cette partie-ci c’est moi qui le dis). Et qu’en fait, pendant ces 9 jours, il pleut comme ça toute la journée.

Je lui ai demandé combien de fois le phénomène arrivait et elle m’a dit une seule fois par an. J’étais tellement content! C’est le type d’information qui montre que nous ne sommes pas que des êtres passifs. Que nous observons notre environnement. Que nous prenons des notes. Et que nous transmettons les informations d’une génération à une autre. C’était la toute première fois que j’entendais cette théorie. Mais ma femme de ménage était tellement convaincante et étonnée que je ne le sache pas que je pense qu’elle est vraie. En tout cas, j’ai envie de croire que c’est vrai.

C’est juste dommage que je n’ai pas noté le jour exact où les pluies ont commencé pour le vérifier cette année. Mais je vais me mettre un rappel dans mon agenda pour guetter ce phénomène à partir du mois de juillet de l’année prochaine. Et pour toutes les autres années à venir. Même une fois installé à Bana.

Pourquoi Bana? Parce que je pense que même si c’est à l’Ouest du Cameroun, Bana partage le même climat avec Douala. Et je sais qu’il y a quelque chose de similaire en France. Je l’ai entendu d’ailleurs pour la première et la seule fois des bouches des personnes du troisième âge. Les papis et mamies avec qui je faisais du bénévolat à Chambéry. Il s’agit des Cavaliers du Froid et des Saints de Glace. Des périodes aux mois d’avril et de mai où la météo, qui s’était considérablement adoucie en sortie d’hiver, se durcit un peu plus ces jours. Le froid fait son grand retour ces jours et on observe même des gelées dans l’agriculture.

Tu comprends donc pourquoi une information comme celle-ci sur mon pays me fascine tout particulièrement. Si tu en avais déjà entendu parler, si tu as plus d’informations sur le sujet, ou tout simplement d’autres informations de ce type, n’hésite pas à les partager avec moi. Ou à les partager avec ton audience. C’est en vulgarisant ce type de savoir spécifique que nous devenons tous un peu plus intelligents. Si nous en savions un peu plus sur ce phénomène, je pense qu’on ne programmerait pas de réceptions en plein air à ces dates. Et ça, ce n’est qu’un exemple de ce à quoi ce type d’information pourrait servir.

Comme je te disais il y a quelques jours, il y a tellement de choses que je n’aurais pas pu prédire en rentrant au pays. Et je sais que je ne suis qu’au début de l’aventure.


Douala 🇨🇲 

100 articles et ce n'est que le début !

Pour la 100e, je vais essayer de faire mon texte le plus court à ce jour.

Ce texte marque mon 100e post sur mon blog. Et parce que je sais que tu ne vas jamais me féliciter, je tenais à le faire moi-même. Marquer un moment pour savourer cette première victoire. Celle d’avoir atteint les 100 articles.

On ne va pas s’arrêter en si bon chemin. Prochain objectif, le 1000e article. Ce qui devrait arriver le 28 décembre 2026 si je continue au rythme d’un article par jour comme je le fais depuis plus d’une cinquantaine de jours déjà.

Entre temps, il y aura plein d’autres milestones à franchir. Le lancement de ma newsletter, la publication de ces textes sur mes différents réseaux sociaux et certainement l’écriture d’un ou deux livres.

En attendant, merci de me suivre dans cette aventure et de faire partie de mes fidèles lecteurs. Lecteur un jour, auteur le lendemain.


Douala 🇨🇲 

Lance le caillou et fais confiance à la vie

Comme je dis souvent, beaucoup d’entre nous ne réussissent pas à faire de grandes choses parce que quand on lance le caillou, on veut voir où ça va tomber.

Autant les êtres humains ont du mal à se projeter dans le temps et imaginer le futur, autant certaines personnes continuent de rester dans un statu quo, pensant que le futur ressemblera au présent.

Il est juste impossible de savoir avec précision ce que le futur nous réserve. Une seule variable peut totalement changer le cours de l’histoire. C’est ce qu’on appelle l’effet papillon. Du coup, tout ce que nous pouvons faire, c’est de faire de notre mieux en faisant confiance à la nature qui est l’architecte suprême.

Si je te parle de ça aujourd’hui, c’est parce que je l’expérimente tous les jours depuis que je suis rentré au Cameroun. Les gens me demandent souvent avec quel projet je suis rentré, et je n’ai de cesse de leur dire que je ne suis pas rentré à cause d’une opportunité quelconque, mais parce que ma place y était. Je pense avoir atteint un niveau d’apprentissage dans ma vie où aucun problème ne devrait plus me faire peur. Et à partir de là, la seule chose qui me reste à faire, c’est d’aller là où je serais le plus utile, parce que je sais que je pourrais faire face à tout type d’obstacles que j’y rencontrerai. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle je suis déjà en train d’organiser mon retour à Bana, dans mon village. Si les autres ont pu faire de leurs villages de superbes villes aujourd’hui, pourquoi n’y arriverais-je pas? Après tout, ce n’est qu’une question de problèmes et de solutions.

J’aurais pu rester en Occident et faire toutes sortes de plans sur mon retour au pays. Mais ce que je n’aurais jamais pu prédire, c’est mon partenariat avec Flavien, l’une des meilleures choses qui me soient arrivées depuis des années. Je n’aurais jamais pu prédire mon amitié avec Lionel et tout ce que nous partageons ensemble tous les jours. Je n’aurais jamais pu prédire l’impact que j’ai sur tous les jeunes que je mentore. Je n’aurais pas pu prédire toutes ces rencontres magnifiques que je fais tous les mois. Tous ces projets sur lesquels nous travaillons. Je n’aurais pas pu prédire ma rencontre avec mon prof de menuiserie et surtout pas le fait que je serais en train de faire des cours de menuiserie deux fois par semaine. Je n’aurais jamais pu prédire l’impact que j’ai sur les personnes autour de moi. Toutes ces personnes à qui j’ai conseillé des livres, toutes ces personnes qui se sont mises à l’écriture, toutes ces personnes qui partagent leurs connaissances avec les autres, toutes ces personnes qui recommencent à regarder le Cameroun d’un nouvel œil grâce à moi. Non, je n’aurais pu prédire rien de tout ça et rien de toutes les merveilles qui m’attendent devant.

Est-ce que certaines choses ne se passent pas comme prévu? Est-ce que certaines choses se passent mal? Oui, un tas! Mais c’est normal, c’est la vie et elle est juste imprévisible dans sa nature.

Si toi aussi tu es dans une situation où tu dois prendre une décision importante et que tu n’arrêtes pas de faire des calculs, arrête. Lance-toi et fais de ton mieux avec ce que la vie t’enverra. Quant à moi, je ne suis qu’au début de mon aventure. Je sais que je ne suis pas au bout de mes peines, mais ça en vaut tellement la peine. J’ai décidé de faire un texte par jour, mais en réalité, je pourrais en faire deux, voire trois. Tellement j’ai des choses à te raconter. Et si j’en ai autant ces derniers temps, c’est parce que ma vie est juste devenue beaucoup plus intéressante.

Tout à l’heure, un pote m’a écrit par rapport à un projet sur lequel j’ai travaillé il y a plus d’un an et que j’avais mis au placard. Je n’y avais pas travaillé parce que je voulais me faire une tonne d’argent, non. Juste parce que je voulais résoudre un problème dans mon pays. Et là, il m’en reparle et me dit qu’il va le proposer demain à une réunion. Et si ça passe, on pourra se faire 100 millions de FCFA par an avec. Ça, je ne l’avais jamais prévu! Comme quoi, tout ce que nous avons à faire, c’est suivre notre cœur, être de bonnes personnes et faire confiance à la vie pour le reste.

Ce projet ne verra peut-être pas le jour. Mais c’est une piqûre de rappel sur le caractère imprévisible de la vie. Arrête de jouer au météorologue et saute enfin le pas. Et s’il se met à pleuvoir, tu pourras toujours danser sous la pluie.


Douala 🇨🇲 

Note de lecture: The Greatest Minds and Ideas of All Time

The Greatest Minds and Ideas of All Time
Will Durant

A. Contexte
“Qu'il étudie l'histoire, c'est la seule vraie psychologie et la seule vraie philosophie.” C’est par cette citation de Napoléon Bonaparte que s’est achevé ce petit livre de Will Durant. L’un des historiens les plus célèbres du 20e siècle.
J’ai dans ma liste de lecture au moins deux de ses livres que je dois encore lire. Avec sa femme Ariel, ils ont pendant de très longues années étudié et écrit sur l’histoire de la civilisation. Ils ont d’ailleurs travaillé pendant plus de 40 ans sur “The Story of Civilization”, une série monumentale de 11 volumes, chacun se concentrant sur différents aspects et périodes de l’histoire humaine.
Quand j’ai vu dans le catalogue Audible, qu’il y avait un de ses livres disponibles avec mon abonnement, j’ai sauté sur l’occasion. Je me suis dit que c’était le moment ou jamais d’entrer dans son univers. De plus, c’était un livre comme je les aime : le condensé du résultat de longues années de travail. Certainement fortement biaisé par l’opinion de l’auteur. Mais hey, s’il a pris le temps de faire ce travail, nous pouvons au moins lui accorder d’être biaisé.
Et justement, le livre est fortement biaisé sur l’Occident. Quoique la contribution de la Chine y soit présente. Mais bon, je doute fort que le Monde en soit là où il est aujourd’hui uniquement grâce à l’Occident et la Chine. Néanmoins, le travail reste de bonne augure et mérite qu’on y prête attention.

B. Leçons
Dans le livre, l’auteur donne quelques listes de ce qu’il considère avoir été le meilleur dans l’histoire et l’évolution de l’humanité. Il ne manque pas de préciser que ce n’est que son opinion et que certaines personnes ne seraient pas du même avis. Il les invite à formuler leurs propres listes, un travail dont peu le prendront au mot. Ces listes sont les suivantes :

  • Les 10 plus grands penseurs
    1. Confucius
    2. Platon
    3. Aristote
    4. Saint Thomas d’Aquino
    5. Nicolas Copernic
    6. Sir Francis Bacon
    7. Sir Isaac Newton
    8. Voltaire
    9. Emmanuel Kant
    10. Charles Darwin
  • Les 10 plus grands poètes
    1. Homère
    2. David
    3. Euripide
    4. Lucrèce
    5. Li Po
    6. Dante Alighieri
    7. William Shakespeare
    8. John Keats
    9. Percy Bysshe Shelley
    10. Walt Whitman
  • Les 100 meilleurs livres pour une éducation

Bon ici, ça allait un peu vite. Mais j’ai retrouvé la liste en ligne. Si tu comptes comme moi les lire tous, voici le lien.

  • Les 10 sommets du progrès humain
    1. La parole
    2. Le feu
    3. La conquête des animaux
    4. L’agriculture
    5. L’organisation sociale
    6. La morale
    7. Les outils
    8. La science
    9. L’éducation
    10. L’écriture et l’imprimerie

Ce qui est marrant avec cette liste, c’est qu’elle montre exactement la différence entre les pays développés et les autres. Les pays les plus développés du monde sont ceux qui maîtrisent à la perfection ces différents progrès. Nous savons ce qu’il nous reste à faire si nous voulons rattraper notre retard.

  • 12 dates citâtes de l’histoire mondiale
    1. 4241 avant JC - L’introduction du calendrier Égyptien
    2. 543 avant JC - La mort de Bouddha
    3. 478 avant JC - La mort de Confucius
    4. 399 avant JC - La mort de Socrate
    5. 44 avant JC - La mort de César
    6. Date inconnue avant JC - La naissance de Jesus Christ
    7. L’an 632 - La mort de Mohammed
    8. 1294 - La mort de Roger Bacon
    9. 1444 - La Press de Johannes Gutenberg délivre son premier document
    10. 1492 - Christophe Colomb découvre l’Amérique
    11. 1769 - James Watt amène la machine à vapeur à une utilité pratique
    12. 1789 - La révolution française
C. Actions
Ces listes sont un bon point de départ pour parfaire mon éducation et surtout améliorer celle de mes enfants. Les actions que j’ai décidé de prendre sont les suivantes :
  1. Acheter et lire les livres qui parlent de tous ces personnages historiques, des sujets mentionnés sur le progrès humain et de ces 12 dates.
  2. Mettre sur pied un curriculum que mes enfants suivraient afin d’être le plus calé possible sur ces sujets avant d’atteindre leur majorité.
  3. Chercher des auteurs qui parlent des mêmes sujets avec des points de vue africains et asiatiques afin de parfaire ma compréhension de l’histoire du monde.
D. Idées
Je n’ai pas eu d’idée particulière sur ce coup.

E. Recommendation
Cet avant-goût du travail de Will Durant m’a fortement donné envie de lire sa collection “The Story of Civilization”.

F. Note
J’ai beaucoup aimé. Le livre était assez digeste et concis. Pas d’informations superflues. Juste ce qu’il faut pour nous donner envie de continuer la recherche du savoir.
Je lui donne la note de 4/5


Douala 🇨🇲

L'argent n'est pas toujours la solution

L’argent n’est pas la solution à tous les problèmes. L’argent fait souvent partie des solutions à certains problèmes mais c’est rarement la solution unique.

Aujourd’hui, l’argent a pris une place tellement importante dans notre société qu’on a l’impression qu’il est la solution à tous les problèmes. On a l’impression que sans argent, il est impossible de résoudre un problème quel qu’il soit.

Aux jeunes que nous mentorons, Flavien et moi, nous ne cessons de leur dire que l’argent n’est pas la seule solution. Que l’outil le plus important devant chaque problème, l’outil de base, c’est notre cerveau. Dès lors que nous faisons intervenir l’argent, nous limitons les capacités de notre cerveau. Devant un problème donné, il y a souvent une multitude de solutions. Celles que nous connaissons et celles dont nous ignorons l’existence.

La plupart du temps, dès que nous n’avons pas accès au schéma des solutions habituelles, nous nous braquons et pensons le problème insoluble. C’est l’une des raisons d’ailleurs pour lesquelles beaucoup d’Africains ont abandonné le navire. Ils n’arrivent pas à voir les solutions habituelles. Du coup, pour eux, l’Afrique est juste condamnée. Certains vont même jusqu’à dire qu’il faudrait tuer tout le monde et recommencer.

Ce qui est paradoxal, c’est que souvent les solutions dont nous ignorons l’existence font partie des solutions connues chez d’autres personnes proches de nous. Singapour et la Chine ont par exemple récemment réussi à faire ce que certains Africains (surtout ceux de la diaspora) pensent impossible.

Le véritable problème n’est pas le problème en face de nous, mais les limites de notre intelligence et de notre culture. Chaque fois qu’une personne fuit devant un problème parce qu’elle le pense insoluble, le message que je retiens c’est qu’elle a décidé de mettre une limite à son intelligence. Aujourd’hui, avec tout ce que je sais du monde, même la mort, je ne pourrais plus me permettre de dire que c’est un problème insoluble. Tout ce que je peux dire, c’est que je ne connais pas encore la solution. Et qu’à force d’élargir nos horizons dans le territoire des solutions que nous ne connaissons pas encore, nous pourrons finir par y trouver la solution un jour.

Il y a quelques jours, Flavien et moi avons lancé le podcast Yes We Kam. Tu as peut-être regardé le premier épisode sur notre chaîne Youtube. Nous n’avions pas le matériel adéquat pour le lancer, mais nous avons décidé de nous lancer tout de même avec le résultat que tu as pu constater si tu as regardé le premier épisode. Le jeune avec qui nous travaillions nous a fait une liste du matériel adéquat qui montait à près de 10 millions de FCFA. Il nous a fait comprendre que sans ça, il serait difficile d’avoir le résultat souhaité. Pour le deuxième épisode, sur le plateau, Flavien a réussi juste avec quelques coups de fil à nous trouver de meilleurs micros. Nous avons dû les louer à 15.000 FCFA certes, mais pas à 10 millions et la qualité s’en était déjà améliorée. Pour le troisième tournage, à force de rappeler au jeune qu’il était indispensable de trouver des solutions à ces problèmes malgré le manque d’argent, il a fini par nous faire comprendre qu’on pouvait louer le matériel chez un collègue à lui. Par contre, il nous a dit que ce collègue ne lèverait pas le petit doigt s’il ne voyait pas l’argent d’abord. Avec un coup de fil et un déplacement la veille chez ce collègue, Flavien a réussi à le convaincre de nous louer le matériel pour 60.000 FCFA que nous paierions plus tard. Nous avons continué à dire au jeune qu’il fallait continuer de réfléchir à d’autres solutions. Mais pour lui, la seule solution était l’argent. Nous avons fini par nous séparer de lui et avons mis nos deux cerveaux à une solution. Nous avons finalement décidé de tourner avec trois iPhones. Un pour la prise générale et deux pour les prises serrées. Flavien étant déjà possesseur d’un iPhone, il fallait en trouver deux autres. Après quelques coups de fil, il a réussi à convaincre son grand frère et un de ses petits à nous prêter leurs iPhones pour le tournage de ce matin. Nous avons fait un tournage simple avec ces trois iPhones et ça ne nous a pas coûté un sou. De 10 millions de départ, nous avons aujourd’hui tourné dans des conditions assez proches de ce que nous voulions pour 0 FCFA. Reste plus qu’à monter tout ça. Tu nous diras ce que tu en penses quand l’épisode sera publié.

En attendant, je voudrais que tu saches qu’il existe une multitude de solutions à la plupart des problèmes. Et que l’argent est rarement la meilleure solution. Ni même la plus facile. Allume juste ton cerveau et tu commenceras à voir les autres.


Douala 🇨🇲