La quantité pour améliorer la qualité

Il y a quelques jours, je discutais avec Flavien et je lui disais qu’il fallait que lui aussi se mette à faire un texte par jour comme moi. Surtout qu’il écrit très bien. Et il me disait qu’il aimait écrire de longs articles bien élaborés et qu’il était justement en train de travailler sur un depuis quelques semaines déjà.

Je lui ai fait comprendre que c’est exactement ce qui fait la différence entre ceux qui écrivent bien et les autres. Les meilleurs auteurs sont souvent les plus prolifiques. C’est parce qu’ils écrivent beaucoup plus qu’à la longue, ils affinent de plus en plus leurs plumes.

Dans “Art & Fear”, les auteurs expliquent justement une expérience qui avait été faite sur des étudiants dans un cours de poterie. Le professeur avait divisé la classe en deux groupes et leur a donné à chacun un devoir différent. Au premier groupe, il leur a dit qu’ils seraient notés sur la quantité de pots qu’ils allaient sculpter. Plus ils sculpteraient de pots, plus grande serait leur note. Au deuxième groupe, il leur a dit qu’ils seraient notés sur la qualité de leur pot. Ils devaient faire un pot magnifique. Et plus le pot serait beau, plus grande serait leur note. À la fin du devoir, paradoxalement, ce sont les étudiants du premier groupe qui avaient fait les pots les plus beaux. Vu qu’ils étaient notés sur la quantité, ils ont fait un maximum de pots et à chaque itération, ils s’amélioraient au point de réaliser tous les plus beaux pots. Les étudiants du deuxième groupe étaient tellement obnubilés par l’idée de faire le plus beau pot possible qu’ils ont fini par rendre un piètre résultat.

Cette erreur est très commune dans la vie. Surtout parmi les personnes les plus intelligentes. Elles sont tellement persuadées qu’elles peuvent faire mieux que ce qu’elles ont en tête qu’elles manquent l’occasion de s’entraîner en faisant plusieurs itérations pas toujours satisfaisantes. Si tu te demandes pourquoi ce ne sont pas toujours les personnes les plus intelligentes qui sont les plus riches, tu as un début de réponse.

Moi aussi, je suis plusieurs fois tombé dans ce piège dans ma vie. Peut-être même qu’à l’heure où je fais ce texte, je suis encore en train de faire la même erreur dans un autre segment de ma vie. J’espère que tu pourras me le pointer du doigt si tu t’en rends compte. Par contre, j’ai décidé que je ne ferais plus cette erreur avec l’écriture. Ça fait plus de 10 ans aujourd’hui que j’ai commencé à écrire mes premiers textes sur mon blog. Mais à cette époque, j’avais exactement la même idée que Flavien. Il fallait que mes textes soient les plus fins possibles. Du coup, je suis resté paralysé et j’ai fini par abandonner. Je n’ose pas imaginer ce que ça aurait été si à cette époque déjà j’avais décidé d’écrire un texte par jour comme aujourd’hui. Qu’ils fussent bons ou pas. J’en serais à près de 4000 textes. Avec autant de répétitions, je serais certainement passé maître dans l’art. Et qui sait, j’aurais déjà publié mes premiers livres.

Si toi aussi, tu te fais souvent cette réflexion, celle de vouloir parfaire ton art avant de l’exposer au public, je t’invite à changer d’approche. Opte pour la quantité. Et si tu es sérieux dans ce que tu fais, la qualité suivra.

Deux de mes auteurs préférés sont des auteurs extrêmement prolifiques. Et contrairement aux autres auteurs prolifiques, eux, ils ne font pas dans la fiction. Il s’agit de Seth Godin et de Ryan Holiday. Et la chose qu’ils ont en commun est qu’ils écrivent tous les jours. Seth Godin a un blog sur lequel il publie au moins un texte par jour depuis plus de 20 ans. Ça en fait des mots publiés. Et à date, il a publié plus de 24 livres dont 20 bestsellers. Ryan Holiday a commencé à écrire tous les jours quand il a décidé de prendre son art au sérieux. Lui aussi tient un blog et a deux newsletters quotidiennes qu’il envoie à des centaines de milliers de personnes à travers le monde. Et à seulement 37 ans, il a déjà publié plus de 12 livres. C’est te dire!

Si tu veux t’améliorer, mise sur la quantité. Je ne saurais mieux te le dire. En attendant, je te laisse avec un texte que j’ai écrit il y a exactement 10 ans aujourd’hui. Un texte long et assez soigné comme je les voulais à l’époque. Un texte que peut-être tu trouveras moins bon que mes textes actuels. À toi de me dire!

Bien dans sa peau


Douala 🇨🇲 

Mords dans la vie avant de perdre tes dents

Hier, j’ai lu un passage qui m’a touché comme une flèche de Robin des Bois. Un passage de Jean-Paul Sartre tiré de son livre “L’âge de Raison”. Laisse-moi te le partager:

"J'ai mené une vie édentée, pensa-t-il. Une vie édentée. Je n'ai jamais mordu dans quoi que ce soit. J'attendais. Je me réservais pour plus tard – et je viens de m'apercevoir que mes dents sont parties."

C’est un passage qui parle du fait de profiter pleinement de la vie, car nous ne l’aurons pas de façon éternelle. Peut-être que toi aussi ce passage te rappelle toutes ces choses que tu remets à demain, sous un prétexte ou un autre, alors que tu peux les faire aujourd’hui.

Tu as certainement des personnes à qui tu dois demander pardon. Fais-le quand il est encore temps. Tu te dis peut-être que tu passeras plus de temps avec tes enfants plus tard, alors que chaque jour qui passe les éloigne un peu plus de leur enfance. Tu sais qu’il ne reste plus beaucoup de temps à vivre à tes parents, mais tu remets à plus tard le fait de passer plus de temps avec eux. Tu sais que tu dois te battre pour ton pays, mais tu te dis qu’il te faut d’abord de l’argent, comme si la force de ta jeunesse sera éternelle.

Ne sois pas comme toutes ces personnes qui vivent sans jamais mordre dans rien jusqu’au jour où elles s’aperçoivent qu’elles ont perdu toutes leurs dents. Tu les perdras toutes inévitablement. Profite de la grâce qu’il t’est donné de les avoir actuellement pour mordre dans le plus de choses possibles.

Tu ne seras pas toujours aussi jeune. Tu n’auras pas toujours tes parents auprès de toi, ni tes enfants d’ailleurs. À un moment, même l’argent après lequel tu cours bêtement aujourd’hui n’aura plus aucune valeur à tes yeux. Tu sais exactement toutes les choses que tu as la chance d’avoir aujourd’hui. Fais-en bon usage avant qu’il ne soit trop tard.

Pour ma part, j’ai décidé de mordre à pleines dents dans le chantier de construction de mon pays, le Cameroun. De le mener sur les chemins de la liberté. Car je suis dans l’âge de raison.


Douala 🇨🇲 

Es-tu dans la bonne catégorie ?

Il y a quelques jours, j’ai mis un de mes livres préférés dans mes toilettes. Tu sais, histoire de lire un passage ou deux au moment d’aller à la poste, au lieu de scroller bêtement sur mon téléphone. C’est un livre que j’ai déjà lu plusieurs fois (en anglais et en français) et dont j’ai offert plusieurs exemplaires à des entrepreneurs locaux il y a quelques années. Il s’agit de “Sacrés Bons Conseils (for People with talent)” du superbe directeur artistique et publicitaire George Lois, décédé il y a bientôt 2 ans. L’original Don Draper de Mad Men si tu connais la série.

Dans ce livre, George Lois donne une série de conseils assez intéressants et surtout très osés aux personnes “avec du talent” qui aimeraient faire de grandes choses. Aux personnes comme moi en gros! Dans un style dont lui seul a le secret, il commence le livre avec le conseil numéro 1 :

Il n’existe que quatre types d’individus. Lequel êtes-vous?

      1. Intelligent et travailleur (Vous êtes parfait)
      2. Intelligent et paresseux (Vous devriez avoir honte)
      3. Médiocre et paresseux (Vous êtes nul et inutile)
      4. Médiocre et travailleur (Là, vous êtes dangereux)

Si vous faites partie des catégories 1 et 2, ce livre vous apportera beaucoup. Si vous faites partie de la 3 ou de la 4, inutile de le lire.

J’aime beaucoup ce passage parce que ça me rappelle un peu la raison pour laquelle j’écris sur la diaspora africaine. Certains croient que je suis en train de les supplier de rentrer ou que nous sommes désespérés ici. En fait, pas du tout. Si j’écris, c’est pour deux catégories de personnes : les catégories 1 et 2, les intelligents travailleurs et les intelligents paresseux. Mon but est que les intelligents paresseux finissent par avoir honte, décident de prendre leurs responsabilités et rentrent au pays commencer à travailler. Et ce faisant, j’essaie de rassurer les intelligents travailleurs qui sont déjà sur le terrain, du fait qu’ils ne sont pas seuls.

Pour moi, si tu n’es pas au pays, tu ne peux pas faire partie de la première catégorie. Tu ne peux pas ne pas être sur le champ de bataille et prétendre prendre part à la guerre. Ce n’est pas un travail qui se fait à distance ou à base de drones. C’est un travail qui nécessite ta présence physique. Il est vrai qu’il y a aussi beaucoup de personnes sur place qui ne font pas forcément partie de cette catégorie. Toutes ces personnes qui sont là mais dont l’esprit est déjà au Canada. Ou tout simplement toute cette foule de personnes qui n’a pas inventé le fil à couper le beurre.

Toute la diaspora se trouve dans les catégories 2, 3 et 4. Nous avons par exemple les intelligents et paresseux. Ces personnes diplômées en Occident dont l’expertise serait grandement importante ici mais qui se contentent du strict minimum là-bas sous prétexte qu’il y a plus de sécurité. Nous avons la catégorie 3, les médiocres et paresseux. Ces personnes qui, même là-bas, vont bientôt se faire remplacer par des robots et qui ne le voient même pas venir. Incapables de monter en compétence ou de rêver d’une vie meilleure que celle misérable qu’ils vivent actuellement. Vous là, pardon restez là-bas. Nous n’avons pas besoin de vous ici. Et si vous pouvez arrêter de dire que vous êtes Camerounais ce ne serait pas mal. Associer votre nom à notre marque, la marque Cameroun, c’est nous tirer vers le bas. Bon débarras!

Et enfin, nous avons la dernière catégorie. Les plus dangereux. Tu vas les retrouver sur les réseaux sociaux et sur les places comme le Trocadéro à vociférer contre le gouvernement en place ici. Pas assez intelligents pour se rendre compte de leur bêtise, ils sont pleins de force pour travailler dans le mauvais sens. Ils auraient pu nous être utiles ici mais comme disait Einstein, l'intelligence est la chose la moins bien distribuée dans la population. Et ces derniers n’ont pas été gâtés par la nature.

Et toi, quel type d’individu es-tu?


Douala 🇨🇲 

La solitude des parents

“Honte à celui qui ne fera pas mieux que son père.” Disait le plus célèbre des soldats africains, le capitaine Thomas Sankara.

Pour ma part, j’ai grandi sans mon père mais avec une mère qui jouait les deux rôles. Ma mère est quelqu'un doté d’une grande intelligence émotionnelle et d’une sagesse qui ne cessera jamais de m’étonner. Mais si elle nous a envoyés à l’école, mes frères et moi, c’était pour que nous fassions mieux qu’elle. Que nous puissions pousser la réflexion beaucoup plus loin qu’elle. Et c’est ce que je m’évertue de faire depuis tout petit. Essayer de faire mieux que maman.

Au départ, elle n’était pas très d’accord avec ma décision de revenir contribuer au développement de mon pays. Mais c’est justement parce que je suis censé en savoir plus sur ce sujet qu’elle, que je ne l’ai pas écoutée. Je lui ai expliqué qu’il était de mon devoir de me battre pour laisser un meilleur Cameroun aux générations futures. Que même si ça n’y paraissait pas, c’était mon devoir de m’assurer que le pays continue d’avancer dans la bonne direction. Que je n’étais pas seulement le gardien de nos traditions, mais aussi de notre culture. Que si ma génération coupait le lien, la survie du pays tel que nous le connaissons en serait menacée.

Mais au-delà de ça, je lui ai expliqué qu’il était préférable que je sois au plus près possible d’elle à son âge. De pouvoir aujourd’hui lui porter toute l’attention qu’elle nous portait quand nous étions jeunes. Et que je ne pouvais pas le faire à distance. En lui rappelant que ça faisait partie du contrat social africain. Les parents s’occupent des enfants et ensuite les enfants s’occupent des parents. Et que j’étais bien déterminé à remplir ma part de contrat.

Aujourd’hui, elle comprend exactement de quoi je parlais et notre relation nous procure à tous les deux une joie qu’aucun mbenguiste ne pourra jamais imaginer.

J’ai un bon ami à moi qui n’a jamais quitté le pays pour une longue période et dont certains frères sont à l’étranger. Pendant que cet ami se bat pour que ses frères rentrent au pays afin de contribuer à leur tour, son père refuse catégoriquement qu’aucun d’eux ne revienne. Il leur dit d’y rester et de se retirer de la tête un quelconque retour au bercail. Ce matin, il m’a envoyé une capture d’écran d’un message de son père qui lui demandait de passer de temps en temps le voir comme il est au pays. Exactement ce qu'on se disait avec mon ami il y a quelques jours. Si tout le monde était parti, qui allait venir lui rendre visite comme tu le fais souvent?

Je sais que beaucoup de personnes dans la diaspora diront qu’ils ne peuvent pas rentrer parce que leurs parents ont dit ci ou ont dit ça. Si avec toutes les études qu’ils t’ont payées, tu n’arrives pas à réfléchir plus haut que tes parents, honte à toi!

En attendant, je te laisse méditer avec le genre de message que ma mère n’aura plus jamais l’occasion de m’envoyer. Ni sous cette forme, ni sous aucune autre forme similaire. 


Douala 🇨🇲 

Note de lecture: Faites votre Glucose Révolution

Faites votre Glucose Révolution
La formule scientifique efficace pour perdre du poids et retrouver votre énergie
Jessie Inchauspé

A. Contexte
Il y a des livres comme ça que pendant que tu écoutes tu as tellement hâte de finir pour pouvoir partager tout ce que tu as appris dans ta note de lecture. Ce livre en fait partie. Je suis tombé sur lui dans une newsletter que je reçois chaque dimanche. Une newsletter des gens qui aiment lire comme moi.  Il y a déjà quelques semaines j’avais lu les leçons tirées du livre par l’auteur de la newsletter et certaines m’avaient semblées très intéressantes. Quand il y a 2 semaines il a remis le livre dans la liste des livres qu’il a le plus aimé pour cette première moitié de 2024. Je me suis dit “ça y est, il faut que le prennes celui-là, Ronel”. Surtout que le livre traite du sucre. L’ennemi public numéro un. Et l’ingrédient dont j’essaie de me désintoxiquer ces derniers temps.
Il s’agit d’un livre de vulgarisation de la science comme je les aime. L’auteure, Jessie Inchaupsé, est une française qui a travaillé dans la Silicon Valley, notamment pour l’entreprise de génétique 23andMe.
Elle n’est peut-être pas médecin mais elle a l’esprit scientifique nécessaire pour vulgariser de façon extraordinaire tout ce qui a été fait comme recherche sur le sucre dans notre alimentation. Je n’avais pas lu, enfin écouté, un livre sur la nutrition aussi bien depuis “How Not To Die” du Dr Michael Greger. J’ai franchement adoré.
Je ne sais pas si elle a un diplôme en psychologie, mais l’auteure a su écrire ce livre dans un style qui ne frustre personne. Pas de conseil du genre, “arrête ci”, “arrête ça”. Juste des astuces simples que tout le monde peut appliquer tous les jours sans culpabiliser. Au point où je me demande si je dois vraiment continuer mon combat contre le sucre.

B. Leçons
J’en ai appris un tas dans ce livre. De la photosynthèse à la flexibilité métabolique. En passant par tous un tas de résultats de recherches sur les actions du sucre et d’autres aliments sur notre organisme. J’avais vraiment l’impression d’être dans une salle de classe où chaque mot de l’enseignant me portait vers un nouveau paradis de connaissances. Résumer toutes les leçons apprises ici reviendrait à recopier tout le livre.
La leçon principale à retenir néanmoins est que les pics de glucose sont mauvais à court et à long terme pour notre santé. Ces pics de sucre dans le sang qui surviennent jusqu’à 2 heures après que nous ayons consommé des glucides (glucose,  fructose, amidon, fibres). Nous devrions donc tout faire pour lisser nos pics de glucose en tout moment. Empêcher qu’il ne monte à plus de 30 de la normale à jeun. Et pour ce faire l’auteur nous donne 10 conseils pratiques:

  1. Manger dans le bon ordre
    Les légumes, les protéines, les graisses et finir par les sucres.
  2. Ajouter des légumes en entrée dans tous les repas
    S’assurer de manger des aliments riches en fibre en premier à chaque repas.
  3. Cesser de compter les calories
    Toutes les calories ne se valent pas.
  4. Lisser la courbe du petit-déjeuner
    Eviter de prendre un petit déjeuner sucré. Et si c’est pas possible, mettre les aliments sucrés en dernier.
  5. Manger n’importe quel type de sucre
    Tous les sucres se valent. Si vous pouvez les éviter, évitez-les. Sinon pas besoin de préférer un sucre à l’autre. Ils ont tous le même effet sur l’organisme.
  6. Manger un dessert plutôt qu’un goûter sucré
    Si vous voulez manger sucré, il est préférable d’en manger au dessert (à la fin d’un repas) que tout seul dans la journée. L’absorption du sucre sera plus rapide dans le 2e cas et provoquera un pic de glucose.
  7. Boire du vinaigre avant de manger
    Afin de limiter les pics de glucose, il faut consommer du vinaigre avant chaque repas. Une cuillère à soupe dans un verre d’eau fera l’affaire.
  8. Bouger après le repas
    Un peu d’exercice physique après le repas, 10 minutes de marche par exemple, limite les pics de glucose. Ce conseil est valable jusque’à 70 minutes après un repas.
  9. Si besoin de grignoter, opter pour le salé
    Tu l’auras compris, le sucre tout seul dans ton organisme ne te fera pas du bien. Au lieu de te fournir l’énergie que tu recherches, il aura l’effet contraire. Si tu as un petit creux, va vers quelque chose de salé.
  10. Habiller les glucides
    Le sucre se trouve sous plusieurs formes dans notre alimentation. Et la forme dans laquelle on le soupçonne le moins est l’amidon. Les farines sont de l’amidon écrasé. Donc quand nous mangeons des pâtes ou du pain, en réalité nous consommons des tas de glucides qui seront transformés en glucose dans notre organisme. Si nous devons en manger, il est préférable de toujours les associer à d’autres types d’aliments. Une tranche de pain avec du beurre par exemple. Des pâtes et du brocoli ou des haricots verts. Les fibres ralentissent l’absorption du glucose dans le sang. Ils sont les meilleurs candidats pour habiller nos glucides. Sinon nous avons les protéines et les graisses.
C. Actions
Alors, ce genre de livre est un livre orienté action. J’ai décidé de suivre tous les conseils énoncés dans le livre pour lisser ma courbe de glycémie. J’ai d’ailleurs déjà commencé et je peux déjà voir certains résultats.  Mais en plus de ça, j’ai décidé de prendre quelques actions spécifiques:
  1. Mettre des haricots cuits dans mon frigo. Afin de pouvoir en prendre une bouchée avant chaque repas si je n’ai pas le temps de faire une salade. J’ai demandé à ChatGPT de me proposer une recette de salade d’avocat à l’haricot que j’ai testé 2 fois déjà. Je ne te dis pas le goût de ça!
  2. Manger une petite salade avant une sortie où je sais que je devrais manger.
  3. Acheter un petit flacon dans lequel je mettrais du vinaigre, que j’emporterais dans mon sac. Au cas où je devrais manger quelque chose de sucré à l’improviste.

D. Idées
Dès les premières pages du livre, j’ai eu l’idée de m’inspirer des conseils pour imaginer un complément alimentaire à consommer avant les repas pour lisser les courbes de glycémie. Mais j’ai vu que l’auteure était déjà passé par là. Elle a lancé son complément cette année.
Cependant j’ai aussi eu l’idée d’associer les connaissances acquises dans How Not To Die avec les conseils de ce livre pour imaginer des menus sains à proposer aux jeunes célibataires du pays qui n’ont pas le temps de cuisiner. Avec ChatGPT nous nous sommes amusés à créer 30 menus (entrée, plat, dessert) en prenant en compte nos mets locaux. Plutôt intéressant. On verra si j’aurais le temps de continuer d’explorer cette piste.

E. Recommendation
Je ne me rappelle pas que l’auteure ait parlé d’un livre en particulier. Mais tout au long, je n’avais qu’une seule envie, finalement lire le 3e livre du Dr Michael Greger, “How Not to Diet”.

F. Note
J’ai vraiment adoré ce livre. Il est directement monté dans le top de mes livres que je recommanderais le plus côté santé. Le style d’écriture, le contenu, tout y est.
Je lui donne la note de 5/5


Douala 🇨🇲

Le mal est profond!

Quand j’en parle, tu peux avoir l’impression que j’exagère. Quand je dénonce les méfaits de l’immigration et les comportements irresponsables de la diaspora, tu peux te dire que c’est la jalousie. Mais l’heure est vraiment grave.

Je sais que pour beaucoup, s’ils ne voient pas la maison en flammes, ils ne peuvent pas comprendre les risques d’incendie. Mais comme je te l’ai dit il y a quelques jours, “Prédire la pluie ne compte pas, l’important c’est de construire les arches.” Et c’est ce que j’essaie de faire. J’essaie tant bien que mal de construire des arches tout en disant à qui veut l’entendre qu’un déluge se prépare.

Ce matin, j’ai reçu d’un ami une capture d’écran d’un statut d’une connaissance que nous avons en commun. Une capture d’écran qui m’a choqué. Et que je te laisse découvrir ci-dessous. 

Voilà les réflexions que des personnes censées assurer la relève sur le continent entretiennent. S’il faut passer par l’esclavage pour s’assurer une place aux USA, bêta!

Mais comment leur en vouloir quand toute la diaspora passe son temps à leur montrer que là-bas c’est le paradis. Quand des gens y font venir leurs parents pour être nounous chez des amis. Quand ils économisent quelques miettes sur leurs salaires de misère là-bas pour venir jouer aux patrons ici. Quand ils préfèrent essuyer les fesses de blancs là-bas qu’être chefs d’entreprises ici. Quand ils préfèrent vivre dans des ghettos là-bas que dans des châteaux ici.

Nous sommes en effet tous responsables de cette situation. Et certains beaucoup plus que d’autres. Mais ont-ils au moins l’intelligence nécessaire pour s’en rendre compte? J’en doute fort!


Douala 🇨🇲 

Le bon choix, même dans la difficulté

Il y a quelques jours, j’avais fait ce texte où je t’invitais à être quelqu’un de juste et bon. De faire du bien! C’est une philosophie qui conduit ma vie et le filtre par lequel je passe la plupart de mes choix.

Je me rends compte cependant que beaucoup de personnes ont du mal à savoir ce qui est bon ou pas. Je me retrouve souvent dans des discussions où j’ai l’impression que mes interlocuteurs ne se rendent pas forcément compte du mal qu’ils font en faisant ce qu’ils font. Comme la plupart des Africains de la Diaspora. Mais bon, on reviendra sur leur cas plus tard.

Aujourd’hui, je voudrais te partager une citation de Sénèque qui pourrait t’aider dans la définition de c’est quoi être une bonne personne. Une définition que je partage entièrement et dont j’essaie de suivre les principes tous les jours.

"Les gens bons feront ce qu'ils jugent honorable de faire, même si cela nécessite un travail acharné; ils le feront même si cela leur cause des blessures; ils le feront même si cela les met en danger. De même, ils ne feront pas ce qu'ils jugent ignoble, même si cela apporte richesse, plaisir ou pouvoir. Rien ne les détournera de ce qui est honorable, et rien ne les attirera vers ce qui est ignoble.”

Si tu te demandais encore ce que je fais au Cameroun, pourquoi je me bats pour mon pays malgré la douleur, le danger et la difficulté. Pourquoi j’ai décidé de laisser une vie paisible en Occident, une vie qui pouvait m’apporter argent et plaisir. Je crois que tu commences à te faire une idée. J’essaie juste d’être quelqu’un de bon et rien ne pourra me détourner de ce que je juge honorable.

Et toi, quel genre de personne es-tu?


Douala 🇨🇲 

La véritable richesse

Il y a une phrase que j’ai souvent l’habitude de dire : “Ceux [suis mon regard] qui nous ont vendu la notion de l’argent, nous ont vraiment bien vendu ça!” La plupart des noirs que je connais seraient prêts à vendre père et mère pour de l’argent. D’ailleurs, certains Camerounais disent souvent qu’on a qu’à vendre le pays et chacun prend sa part.

Je sens que tu es resté bloqué sur la notion de vendre père et mère. Mais je suis très sérieux. Quand tu es médecin en Occident et que tes parents meurent de maladies bénignes dans ton pays, tout ça parce qu’on paie mieux là-bas, tu crois que tu es en train de faire quoi? Et ça ne s’applique pas qu’aux médecins.

Il y a quelques jours, j’ai fait un texte intitulé “J’ai réussi ma vie” dans lequel j’expliquais que je ne mesurais en aucun cas le succès en termes d’argent. J’y ai raconté l’histoire du mari de ma pote qui lui a demandé si je n’étais pas rentré au pays parce que j’avais échoué en Europe. Parce que pour la plupart des noirs, réussir en Occident, c’est être dans la classe moyenne. Être logé, toucher un salaire qui t’oblige à te pointer au boulot mois après mois jusqu’à ta retraite, avoir une belle voiture et de temps en temps pouvoir aller jouer au beau gosse au pays. Personne ne te parle de réussite en termes d’éducation des enfants. Personne en termes d’accomplissements. Tout est chiffré en dollars ou en euros!

Aujourd’hui, je voudrais que tu saches qu’il y a déjà plus d’un siècle, certaines personnes étaient aussi un peu perdues comme tous ces Africains d’Occident. Il y a plus d’un siècle, le célèbre Rudyard Kipling a fait un discours devant les étudiants de l’Université McGill au Canada. Oui, ce pays que tu as découvert il y a 5 ou 10 ans.

Son discours portait sur la richesse. La vraie! J’ai pris la peine de le traduire avec mon pote ChatGPT. Je te le mets ci-dessous et te laisse méditer avec tes millions. Si tu en as. Parce que dans la diaspora, des noirs qui courent après l’argent, j’en connais des milliers. Mais des noirs qui en ont, je n’en connais pas beaucoup.

Sur la richesse

"Lorsque vous entrez, pour utiliser une expression détestable, dans la bataille de la vie, vous serez confronté à une conspiration organisée qui essaiera de vous faire croire que le monde est gouverné par l'idée de la richesse pour la richesse, et que tous les moyens conduisant à l'acquisition de cette richesse sont, sinon louables, du moins opportuns. Ceux d'entre vous qui ont imbibé l'esprit de notre université – et ce n'était pas une université matérialiste qui formait un érudit à prendre à la fois la Graven et l'Irlande en Angleterre – rejetteront violemment cette pensée, mais vous vivrez, mangerez et bougerez dans un monde dominé par cette pensée. Certains d'entre vous succomberont probablement à son poison.

"Je ne vous demande pas de ne pas vous laisser emporter par le premier élan du grand jeu de la vie. Cela revient à vous demander d'être plus qu'humain. Mais je vous demande, après la chaleur du jeu, de reprendre votre souffle et de regarder vos compagnons pendant un moment. Tôt ou tard, vous verrez un homme pour qui l'idée de la richesse comme simple richesse n'attire pas, pour qui les méthodes d'amasser cette richesse n'intéressent pas, et qui n'acceptera pas d'argent si vous le lui offrez à un certain prix.

"Au début, vous serez enclin à rire de cet homme et à penser qu'il n'est pas intelligent dans ses idées. Je vous suggère de l'observer de près, car il vous démontrera bientôt que l'argent domine tout le monde, sauf celui qui ne veut pas d'argent. Vous pouvez rencontrer cet homme dans votre ferme, dans votre village ou dans votre Législature. Mais soyez sûr que, chaque fois ou partout où vous le rencontrez, dès qu'il s'agira d'une question directe entre vous, son petit doigt sera plus épais que vos reins. Vous aurez peur de lui ; il n'aura pas peur de vous. Vous ferez ce qu'il veut ; il ne fera pas ce que vous voulez. Vous découvrirez que vous n'avez aucune arme dans votre arsenal avec laquelle vous pouvez l'attaquer ; aucun argument avec lequel vous pouvez faire appel à lui. Quoi que vous gagniez, il gagnera plus.

"Je voudrais que vous étudiiez cet homme. Je voudrais encore plus que vous soyez cet homme, car d'un point de vue inférieur, il ne paie pas d'être obsédé par le désir de richesse pour la richesse. Si plus de richesse est nécessaire pour vous, à des fins qui ne sont pas les vôtres, utilisez votre main gauche pour l'acquérir, mais gardez votre main droite pour votre travail propre dans la vie. Si vous utilisez les deux bras dans ce jeu, vous serez en danger de vous pencher ; en danger de perdre votre âme. Mais malgré tout, vous pouvez réussir, vous pouvez réussir, vous pouvez acquérir une richesse énorme. Dans ce cas, je vous avertis que vous êtes en grand danger d'être parlé, écrit et désigné comme un homme intelligent. Et c'est l'une des calamités les plus terribles qui peuvent s'abattre sur un homme sain d'esprit et civilisé dans notre empire aujourd'hui.

"Ils disent que la jeunesse est la saison de l'espoir, de l'ambition et de l'élévation – que le dernier mot dont la jeunesse a besoin est une exhortation à être joyeux. Certains d'entre vous ici savent, et je me souviens, que la jeunesse peut être une saison de grande dépression, de découragements, de doutes et de vacillations, le pire parce qu'ils semblent être propres à nous-mêmes et incommunicables à nos semblables. Il y a une certaine obscurité dans laquelle l'âme du jeune homme descend parfois – une horreur de désolation, d'abandon et de valeur réalisée, qui est l'un des enfers les plus réels dans lesquels nous sommes obligés de marcher.

"Je sais de quoi je parle. Cela est dû à une variété de causes, dont la principale est l'égoïsme de l'animal humain lui-même. Mais je peux vous dire pour votre réconfort que le principal remède est de vous intéresser, de vous perdre dans une question qui n'est pas personnelle à vous-même – dans les problèmes d'un autre homme ou, de préférence, dans la joie d'un autre homme. Mais si l'heure sombre ne disparaît pas, comme cela ne se produit parfois pas ; si le nuage noir ne se lève pas, comme cela ne se produit parfois pas ; laissez-moi vous dire encore une fois pour votre réconfort qu'il y a beaucoup de menteurs dans le monde, mais il n'y a pas de menteurs comme vos propres sensations. Le désespoir et l'horreur ne signifient rien, car il n'y a pour vous rien d'irréparable, rien d'ineffaçable, rien d'irréversible dans tout ce que vous avez pu dire ou penser ou faire. Si pour une raison quelconque vous ne pouvez pas croire ou n'avez pas été enseigné à croire en la miséricorde infinie du Ciel, qui nous a tous faits et veillera à ce que nous ne nous égarions pas, croyez au moins que vous n'êtes pas encore suffisamment important pour être pris trop au sérieux par les pouvoirs au-dessus de nous ou en dessous de nous. En d'autres termes, prenez tout et n'importe quoi au sérieux sauf vous-mêmes.

"Je regrette d'avoir remarqué certains signes de rire irrévérencieux lorsque j'ai fait allusion au mot 'intelligence'. Je n'ai pas de message à délivrer, mais si j'avais un message à délivrer à une université que j'aime, aux jeunes hommes qui ont l'avenir de leur pays à façonner, je dirais avec toute la force dont je dispose : Ne soyez pas intelligents. Si je n'étais pas un docteur de cette université avec un profond intérêt pour sa discipline, et si je n'avais pas les vues les plus fortes sur cette forme répréhensible d'amusement connue sous le nom de 'précipitation', je dirais que chaque fois et partout où vous trouvez l'un de vos chers petits camarades montrant des signes d'intelligence dans son travail, son discours ou son jeu, prenez-le tendrement par la main, par les deux mains, par la nuque si nécessaire, et affectueusement, enjoué, mais fermement, conduisez-le à la connaissance de choses plus élevées et plus intéressantes.”

Rudyard Kipling

Montréal, Octobre 1907

À la richesse! Comme cet après-midi que je viens de passer avec ma mère où nous avons travaillé, bavardé, rigolé et mangé ensemble. Tout en essayant de construire quelque chose de substantiel pour ceux qui viendront après nous dans notre beau pays.


Douala 🇨🇲 

Être visible pour exister

Hier, je te parlais du fait que dans le livre que j’écoutais, l’auteur avait pris des exemples et, comme d’habitude, avait mis toute l’Afrique de côté. Dans le chapitre que j’ai suivi ce matin, elle a pris d’autres exemples sur un autre sujet, le petit déjeuner dans certains pays. Et comme d’habitude, en Afrique, il n’y a pas de pays. Nous sommes transparents. Je sais que comme ce n’est pas une question à laquelle tu penses souvent tu te dis que j’exagère. Je vais te montrer autre chose. Et je n’ai même pas fait exprès. Je suis tombé dessus par un grand hasard hier soir en préparant le Challenge 366 Fit d’aujourd’hui. Il s’agit d’une image. Celle-ci dessous. 

Tu as remarqué quelque chose? Il y a des points presque partout sauf en Afrique. Tu me diras peut-être qu’il n’y en a pas aussi en Océanie. Mais comme je te disais hier, chacun défend sa cause. Et de plus, les pays comme l’Australie ou la Nouvelle-Zélande, je les mets dans le même bateau que les pays d’Occident (Europe et Amérique du Nord).

Cette image donne les différentes dates de tournées du trophée du club de football anglais Manchester City. Ils ont gagné cette saison leur 4e titre d’affilée de champion. Une première dans l’histoire du football anglais. Et ils tiennent à faire une tournée mondiale pour présenter le titre et célébrer avec leurs supporters du monde entier. Et normalement, ils ne peuvent pas s’arrêter dans tous les pays. Ils ont donc prévu de faire un stop sur à peu près tous les continents, à peu près tous. Certains continents ayant même droit à plusieurs dates. Mais l’Afrique aucune.

Foncièrement, ce n’est pas la fin du monde s’ils ne viennent pas en Afrique. Ils se sont certainement dits que nous n’avons pas le pouvoir d’achat pour faire un stop chez nous. “It’s just business” comme ils ont l’habitude de dire. Mais ça devrait nous parler sur la place qu’on nous réserve dans ce monde. Dans des pays comme le Cameroun ou le Nigeria, le foot est plus qu’une religion. La plupart des jeunes passent des heures à discuter de foot, quand ils n’en pratiquent pas. Le foot est tellement ancré dans les mœurs des populations que nous voyons une déferlante de compagnies de paris sportifs. Des compagnies qui s’enrichissent sur notre dos. Mais quand il s’agit de montrer un acte de reconnaissance, aucun pays africain n’a été choisi. Même l’Inde, où le foot vient très loin derrière un sport comme le cricket, a eu sa date. C’est te dire!

Je suis peut-être parano, tu me diras, mais je ne cesserai de te dire, si tu es africain comme moi, de te battre pour hisser les drapeaux de ton pays le plus haut possible. C’est le seul moyen par lequel les autres pourront nous respecter. Ce n’est pas en faisant la course aux passeports occidentaux ou en faisant le mariole chez les autres que ça arrivera.

Hisser notre drapeau et tout faire pour exister n’est pas seulement important pour se faire remarquer mais c’est vital. C’est une question de vie ou de mort. Si le plus gros bâtiment que tu traverses pour aller à ton travail venait à disparaître un matin, tu le saurais. Par contre, il y a tout un tas de petites choses qui viennent et qui partent dont tu ne te rends même pas compte. Être visible est un excellent moyen d’éviter de disparaître dans l’indifférence. Je te parle souvent du fait que l’Afrique ne soit pas beaucoup citée dans l’histoire. Si nous ne faisons rien, dans 1000 ans, on pourra avoir disparu et complètement oublié de l’histoire. Complètement! Et j’ai l’impression que c’est vers ça que nous nous dirigeons. Et si tu crois que je suis un peu fataliste, je te conseille d’aller discuter avec les amérindiens ou les aborigènes. Je t’invite à regarder de plus près ce qui se passe en Océanie justement.

Nous avons le devoir d’exister. C’est la raison pour laquelle les bébés pleurent dès la naissance, pour attirer l’attention, pour marquer leur présence. Se confondre dans la masse est le meilleur moyen pour disparaître. Et au cas où tu l’aurais oublié, disparaître c’est l’ennemi numéro un de toute espèce. L’objectif principal de toute espèce est la survie et la propagation. Donc arrêtons de trahir nos ancêtres qui ont bravé toutes sortes d’obstacles pour que nous soyons là aujourd’hui et faisons honneur à notre genre en continuant d’exister.

Nous pouvons commencer par faire un courrier à Manchester City pour leur signifier notre déception. Pas parce que nous attendons quoi que ce soit d’eux. Mais parce que si quelqu’un se comporte comme si tu n’existais pas, il est de ton devoir de réagir en lui montrant que tu existes bel et bien. Et au diable ses états d’âme. Je partagerai bientôt un lien de la pétition, plus nous serons nombreux à la signer, mieux ce sera. Peut-être que ça, au moins, tu pourras partager dans ton entourage, comme nous sommes devenus les champions de l’inaction là.


Douala 🇨🇲 

Porte haut les couleurs de ton pays

Je suis en train d’écouter un très bon livre depuis lundi. Et aujourd’hui, un passage a retenu mon attention. Le genre de passage qui ne retient que ma part d’attention. Ou bien on m’avait fait que quoi au village oh. L’auteur du livre parlait des régimes alimentaires ancestraux qui étaient en phase avec les découvertes scientifiques récentes. Et elle a pris des exemples sur des cultures en Asie, au Moyen-Orient et en Europe. Mais aucun exemple africain. Je me suis seulement dit: “mince, on existe même sur la Terre ci?” Ce n’est pas la première fois que je tombe sur des phénomènes pareils. Quand on parle des peuples anciens, on fait comme si le peuple le plus ancien n’avait jamais existé. Bon tu me diras que les aborigènes et les amérindiens n’ont pas été cités non plus. Chacun défend son combat. Pour moi, ne me laisse déjà pas. Donc ils n’ont qu’à se plaindre aussi. Et je parie que certains d’entre eux le font.

C'est vrai que par le fait que nous n’ayons pas beaucoup de traces écrites, nous sommes souvent négligés dans l’histoire. Mais je ne pense pas que ce soit une raison suffisante pour nous réserver le traitement qu’on nous réserve tous les jours. Surtout que même quand ces mêmes personnes font des projections dans l’avenir, ils continuent de faire comme si nous n’existions pas. Comme s’il avait été conclu quelque part que l’Afrique était une zone tampon d’extraction de ressources naturelles qu’ils viendraient récupérer pour y vivre une fois l’extraction terminée. C’est en tout cas le sentiment que j’ai.

C’est la raison pour laquelle, chaque fois que je vois un Africain prendre une autre nationalité, je me demande s’il se rend compte qu’il est en train de faire mourir la sienne, de participer à un patricide. Tout ça pourquoi? Pour un semblant d’intégration et quelques privilèges de seconde zone? À croire que très peu de personnes ont vraiment compris l’histoire de Judas dans la Bible.

Pour ma part, j’ai décidé de porter haut les couleurs de mon pays. Chaque fois que j’ai l’occasion de dire que je suis camerounais, je ne m’en prive pas. Chaque fois que je peux intervenir dans un groupe à l’étranger, je ne manque pas de leur faire voir mon drapeau. Et si tu l’as remarqué, quand je signe mes textes, je mets la ville mais aussi le drapeau. Car je sais que la plupart de mes textes seront écrits au Cameroun et donc le drapeau flottera sur la plupart de ces textes.

Dans un groupe dernièrement, j’ai lu une remarque sur le fait que le Rassemblement National soit arrivé au premier tour des législatives en France; et la peur pour la personne d’aller courir dans les forêts en France. Ce qui m’amuse, c’est que cette personne est noire avec un passeport français. Quoi? Tu as peur de tes compatriotes maintenant? Je pensais que le passeport français était le Saint Graal et t’ouvrait les portes du Paradis. Après avoir tué le Cameroun qui était en toi, tu t’es rendu compte que tu ne seras jamais un français comme les autres?

Je ne cesserai jamais de le dire. On ne te respectera pas à la couleur de ton passeport. Ce qui inspire le respect, c’est la fierté d’être qui tu es. Ce sont les accomplissements que ton peuple a accomplis. Donc, au lieu de nous battre pour avoir les derniers passeports à la mode, essayons de nous battre pour relever nos pays, pour les hisser au sommet du monde par notre excellence à domicile. C’est comme ça que la Chine a gagné son respect. Et c’est la même raison pour laquelle tu n’auras jamais de l’estime pour ta ménagère qui fait le tour du monde avec toi qui as payé tous les billets. Tu sais que si elle est assise en première classe, c’est grâce à toi. Par contre, pour tous les autres passagers en première classe de ce vol, tu auras un certain respect. Parce qu’ils se seront battus de leurs propres moyens pour être là. Ils n’ont pas juste profité des privilèges des autres. Ils ont créé les leurs.

Bref, j’en ai trop dit. J’espère que la prochaine fois que tu entendras parler de génocide, tu sauras qu’il y en a de plusieurs sortes. Des grands génocides sanglants et des petits patricides sournois commis par certains membres d’une communauté sur elle-même. Et que tu souriras comme un chef bandit si tu fais partie du deuxième groupe.


Douala 🇨🇲 (Le plus beau pays au Monde … que ça te plaise ou non)