Hier, j’ai publié un texte en hommage à mon cousin Georges, qui fait partie de mes valeurs sûres depuis quelques années. Une des rares personnes sur qui je sais que je peux encore compter depuis que j’ai décidé de go all-in dans ce combat que je mène pour mon peuple.
À la fin de mon texte, je mentionnais le fait qu’un informaticien aussi talentueux et intelligent que lui devrait avoir son propre nom de domaine. Aujourd’hui, il l’a acheté. Donc il va falloir que je fasse un autre texte bientôt pour t’envoyer sur le nouveau domaine. Mais bon, ce n’est pas le sujet du jour.
Je mentionne cette histoire qui semble anodine parce qu’elle est au cœur de ce que je fais tous les jours. Georges est un informaticien avec beaucoup d’expérience. Acheter des domaines, mettre en place des services IT, il l’a fait de nombreuses fois pour des clients prestigieux, parmi lesquels Interpol (un peu d’atalaku, c’est maintenant qu’il faut travailler l’argent des fêtes avec les mbenguistes). Il gagne très bien sa vie et est extrêmement généreux. Donc ce n’était ni une difficulté technique, ni un problème d’argent. C’était certainement quelque chose qui ne lui était pas passé par la tête ou bien auquel il ne prêtait pas une grande importance. Il a suffi d’un rappel de ma part pour qu’il mette tout en ordre. Et je pense qu’il l’aurait fait si le rappel était venu de n’importe qui d’un peu sérieux.
Des situations comme celles-ci, c’est l’histoire de ma vie. Depuis tout petit, je suis quelqu’un de très curieux. Je dirais même d’extrêmement curieux. La plupart des choses que je fais ou que je connais dans ma vie sont le fruit de ma grande curiosité. Et avec le temps, je me suis rendu compte que je connaissais pas mal de choses. Je me suis rendu compte que j’avais développé une faculté à voir les choses sous des angles totalement différents de la plupart des gens. Il ne se passe pas une semaine sans que je ne dise ou fasse une chose qui, pour moi, est tellement évidente, sans que ça ne surprenne totalement au moins une personne.
Au fur et à mesure que je prenais conscience de cette faculté spéciale qui était la mienne, j’ai compris la responsabilité qui allait avec. Comme disait Stan Lee (par l’intermédiaire de l’oncle Ben de Spiderman), “avec de grands pouvoirs viennent de grandes responsabilités”. J’ai compris que ma responsabilité était de faire entendre ma voix, de partager ce que je savais, même si je n’étais pas sûr de son importance. On ne sait jamais quelle importance cette information aura pour quelqu’un ici dehors. Et depuis que j’ai embrassé cette responsabilité, je peux t’assurer que je vois tous les jours l’importance du peu de choses que je sais et des perspectives souvent incomprises que je peux avoir de la vie.
Des fois, ma façon de le dire peut sembler dure et choquante. Mais je pense que nous sommes d’accord que si ça ne l’était pas, tu ne prêterais sûrement pas attention. Nos cerveaux sont juste faits comme ça.
Cependant, je ne suis pas spécial. Nous tous, chacun à sa manière, connaissons quelque chose que les autres ne connaissent pas. Quelque chose qui lui est tellement évident pour nous et dont notre entourage est juste totalement ignorant. Le problème, c’est que nous ne sommes pas assez nombreux à partager ce que nous savons. Nous ne sommes pas nombreux à oser nous lever, prendre le micro et parler. Nous ne sommes pas nombreux à vouloir mettre nos idées, aussi farfelues qu’elles puissent paraître, dehors. Nous ne sommes pas nombreux à participer à l’intelligence collective. Ce qui continue de faire de nous un peuple pas très intelligent malgré la brillance de certains de ses individus.
J’ai souvent l’habitude de dire que l’informatique est un outil qui est né devant la nécessité de gérer des ressources de plus en plus complexes. Et ce n’est pas un hasard si depuis sa création, les tableurs sont la star indétrônée du secteur. Même l’IA qui fait la pluie et le beau temps aujourd’hui est juste une version améliorée de la gestion de ressources, en l’occurrence des données. Chaque fois que les êtres humains améliorent la communication entre eux, le transfert rapide et fiable de données, ils font un bond en avant en terme d’évolution. Et ça, c’est valable à l’échelle humaine, d’un pays comme à celle d’une communauté.
Nous n’avons pas un manque de connaissances ou d’aptitudes. Nous n’avons juste pas une circulation efficace de ces connaissances et aptitudes dans notre communauté. Depuis l’année passée, sous mon impulsion, des dizaines de personnes se sont mises à écrire publiquement. Et pourtant, j’écris depuis des années déjà. Juste que c’est l’année passée que j’ai décidé de le mettre dans le domaine public. Et des changements d’habitudes comme celui-ci, j’en ai déclenché des centaines tout au long de ma vie. Pas parce que ces personnes étaient moins intelligentes que moi, non. Parce qu’elles étaient concentrées à faire autre chose et ne voyaient pas forcément la pertinence de ces habitudes. Moi-même, je suis le fruit de connaissances que j’ai piochées dans l’arène. Et il en est de même pour nous tous. Cependant, notre intelligence collective ne sera aussi grande que la quantité de connaissances que chacun de nous remettra dans la communauté. Et nul besoin de contribuer avec quelque chose d’exceptionnel. Il suffit juste de contribuer. Ce qui est banal pour toi et évident pour 99 % des membres de la communauté peut être exceptionnel pour le 1 % restant. Et qui sait quelle sera sa contribution après qu’il soit rentré en possession de cette connaissance qui te paraît tellement banale.
J’aimerais le dire d’une meilleure manière. J’y reviendrai certainement plus tard avec un texte plus articulé. Mais en attendant, je t’invite à contribuer autant que tu peux à notre intelligence collective. C’est elle qui déterminera notre destin, et non nos efforts personnels. Et je ne parle pas ici de challenges tiktok hein. On se connaît!
Douala 🇨🇲