La stupidité, cet ennemi silencieux

S’il y a quelque chose qu’il faut combattre comme la peste, c’est la stupidité. Et crois-moi, nous sommes tous un peu stupides sur les bords. Chacun dans un ou plusieurs domaines.

Je me rappelle, à l’époque où je buvais encore de l’alcool, je me croyais invincible. Après des soirées bien arrosées, je prenais le volant pour conduire des dizaines de kilomètres. Une fois, j’ai même fait Turin (Italie) - Chambéry (France), soit plus de 200 km, après un week-end de fête en Italie. Bref, j’étais stupide. Et chaque jour qui passait sans conséquence m’enfonçait un peu plus dans ma bêtise.

Et c’est bien là le problème de la stupidité. Ses conséquences peuvent prendre des années à se manifester. Alors, on continue à s’enfoncer jour après jour, comme dans du sable mouvant. Jusqu’au jour où il devient impossible de faire marche arrière.

Comme disait mon héros Charlie Munger, éviter la stupidité est une stratégie puissante (mais souvent sous-estimée) pour réussir dans la vie. Il insistait d’ailleurs qu’il fallait se concentrer sur ne pas être constamment stupide, plutôt que d’essayer d’être brillants (comme ces fameux Camerounais de la diaspora, tiens).

Pourquoi je te parle de ça ? Parce que certains anciens Camerounais brillants de la diaspora pensent qu’ils vont :

  • Obtenir des passeports européens, américains et canadiens,
  • Vivre en Occident avec des enfants qui n’ont de rapport avec le Cameroun que leur nom de famille (cc Mbappé),
  • Et ensuite venir acheter tous les terrains de Kribi, toutes les meilleures zones agricoles, et tous les terrains dans les grandes villes,

… en espérant que les Camerounais qui auront choisi de rester et de se battre pour le pays les laisseront faire indéfiniment.

C’est exactement ça être stupide. Mais comme les conséquences ne se montreront pas avant quelques années, ils continueront de s’engouffrer dans cette brèche en pensant être les plus malins.

La stupidité, c’est croire que tout le monde va continuer de te regarder accumuler sans rien dire. Tiens, on dirait l’Allemagne des années 30.

Que chacun vive longtemps. Parce que la fin de cette histoire risque d’être très drôle.


Douala 🇨🇲 

Petits détails, grandes conséquences : l'importance des technologies invisibles

Hier soir, je me suis pris la porte de ma penderie en plein dans la gueule. Si je n’avais pas une tête bien remplie, je pense que mon crâne se serait ouvert en deux. Eh oui, un de ces accidents domestiques qui font des centaines de milliers de victimes chaque année.

Sauf que le mien aurait largement pu être évité. Quand je parle souvent de médiocrité dans ce pays, on dit que je me la pète. Mais en réalité, le niveau est juste trop bas. On ne se rend pas compte que tout ce qui fait la beauté et l’attractivité d’un lieu, ce sont ces petites choses que tu ne vois pas mais qui rendent ta vie si paisible.

Je me suis toujours demandé pourquoi nous avions des portes internes en bois massif dans nos maisons. Des portes tellement lourdes qu’elles sont plus une nuisance pour les habitants que pour les soi-disant brigands dont on aimerait se protéger. Mais le pire, c’est qu’on ne s’arrête pas aux portes des pièces. Même les portes des armoires sont faites en bois massif. C’est quoi le projet ? Surtout que ça augmente considérablement les coûts de construction.

Tu me diras peut-être que c’est pour une meilleure durabilité. Mais dans ce cas, pourquoi mettre une porte en bois massif et utiliser des pommelles de pacotille ?

Bref, hier soir, je me suis pris la porte de ma penderie en plein visage. Une porte de placard de près de 30 kg qui s’est détachée de sa pommelle sans crier gare. Résultat, une plaie ouverte en plein front. Quelques centimètres d’un côté ou de l’autre, et je perdais certainement un œil.

Je me suis mis au cours de menuiserie cette année, donc je connais quelques notions, et je peux te dire tout ce qui a été mal fait avec cette porte. On va passer le fait d’utiliser du bois massif pour une porte de placard. En plus de ça, le bois utilisé n’était pas sec. Pour l’intérieur, il faut utiliser des bois avec moins de 10 % d’humidité. Sinon, le bois continue de sécher une fois installé, provoquant des jeux. Une pommelle mal vissée devient alors totalement fragilisée dès que le bois commence à jouer.

Mais si ce n’était que ça. Quand on construit des meubles, il faut casser les bords pour éviter d’avoir des angles droits, très dangereux en cas d’accident. Si cette porte avait eu des angles arrondis, je me serais retrouvé avec une bosse et un peu de douleur. Mais avec un angle droit, la porte s’est transformée en arme blanche et m’a transpercé le front. Si ça avait été mon fils de 4 ans, elle lui aurait certainement ouvert le crâne en deux. Et je devrais passer ma vie à expliquer que je n’ai pas vendu mon fils pour devenir riche.

Tout ça pour dire qu’il ne s’agit pas de grandes technologies, mais de bon sens. Ça fait moins d’un an que je fais de la menuiserie comme un hobby, et je sais à peu près ce qu’il ne faut pas faire quand on construit des meubles pour une maison. Comment se fait-il que nous ayons encore des gens qui construisent des immeubles entiers avec autant de défauts ? Et je ne parle même pas des cuisines avec des plans de travail à la mauvaise hauteur, entraînant d’autres risques d’accidents.

On passe le temps à se plaindre du gouvernement ou à dire que les Camerounais sont brillants. Pourtant, sur des choses aussi simples, nous sommes totalement largués. Même ton mbenguiste préféré ne sait pas pourquoi certains matériaux et designs sont utilisés dans la construction. Tout ce qu’il sait faire, c’est filmer la neige comme un “teubé” et le partager sur son statut WhatsApp.

Si certaines zones du monde sont si attractives et faciles à vivre, c’est grâce aux technologies invisibles. Ces petits détails dont personne ne parle, que tu ne remarques pas, mais qui rendent la vie si paisible. Comme des constructions bien pensées qui diminuent drastiquement les accidents domestiques. Comme une police organisée qui dissuade les brigands. Comme ces arbres plantés en ville qui améliorent la qualité de l’air et apaisent le stress. Comme ces couleurs vives qui te donnent goût à la vie.

Ces choses-là ne demandent pas des machines venues de l’espace pour être implémentées. Juste un peu de bon sens. Juste un tout petit peu. Mais bon, apparemment, même ça, on doit aussi l’importer.


Douala 🇨🇲 

Quand l’Afrique fabriquera tout, qui sera là pour y travailler ?

J’ai vu circuler une information sur internet aujourd’hui. Je ne sais pas si elle est vraie ou pas, mais le gouvernement burkinabé aurait interdit l’importation des toges, ces habits portés par les magistrats dans les cours. Ces toges coûtaient apparemment entre 900.000 FCFA et 2.000.000 FCFA. Le gouvernement voudrait désormais qu’elles soient confectionnées sur place, pour un prix de 150.000 FCFA.

Je ne sais pas si cette information est exacte, mais j’aimerais m’en saisir pour parler de quelques points.

Je vois beaucoup de soi-disant panafricains de la diaspora, installés dans toutes les grandes capitales occidentales. Ils prétendent aimer l’Afrique, mais leurs actes contribuent à soutenir les ennemis de l’Afrique. Et par ennemis de l’Afrique, j’entends toutes ces grandes puissances qui continuent de nous vendre des choses ridicules à des prix exorbitants. Des choses que nous pourrions facilement fabriquer chez nous. Sérieusement, est-ce normal d’importer un habit cousu ? Est-ce que ça a un sens ?

Des absurdités comme ça, crois-moi, nous continuons d’en importer des tonnes chaque jour.

Hier encore, je discutais avec un mbenguiste qui me disait qu’ils rentreront au pays "quand le père sera parti." Supposons même que le père parte demain et que son remplaçant décide de prendre une décision comme celle que j’ai mentionnée plus haut. Tu crois vraiment que c’est au moment où cette décision sera annoncée que tu vas te mettre sur le marché ? Et même dans ce cas, si son remplaçant est quelqu’un d’intègre comme tu le souhaites, tu penses qu’il donnera ce marché à qui ? À l’entreprise qui est sur le terrain depuis des années ou bien au petit mbenguiste opportuniste qui débarque tout juste ?

Enfin, parlons de l’immigration. Parce que quand je parle, on dit que j’exagère. Demain, quand nous prendrons enfin notre pays en main et que nous fabriquerons tout sur place, avec qui allons-nous travailler si vous êtes tous au Canada ? Avec les Libanais, les Indiens et les Chinois qui arrivent en masse ?

On vous a mis quoi dans vos têtes à la naissance, pardi ?


Douala 🇨🇲 

Rêver du futur, ignorer le présent

Quand je vais parler, tu vas encore dire que je mange trop les gâteaux beurre chocolat. Aujourd’hui, je suis allé chercher ma dose. Et devine quoi ? Le beurre était fini. Un seau de 10L. Fini. Comme pour le chocolat, ils ne l’ont pas vu venir.

Ça va peut-être te faire rire, mais c’est exactement l’état dans lequel le pays se trouve actuellement. Un niveau de médiocrité qui ne dit pas son nom.

Et chaque semaine, je discute avec des mbenguistes qui me disent qu’ils vont bientôt rentrer s’installer au pays ou qui y achètent des terrains. Où ils pensent qu’ils vont rentrer dans 10, 20 ans travailler avec qui oh ? Pendant que c’est en train de pourrir, ils ne voient pas. Ils calculent seulement comment ils vont venir récolter dans quelques années.

Bref, nous sommes là. Qui vivra verra, comme on dit souvent.


Douala 🇨🇲 

Quand les contradictions blessent : entre dire et faire, le fossé s’élargit

Je sens que ça va finir en bagarre un jour entre moi et les gens de la diaspora. Depuis quelques jours, je vois circuler en statut une image avec le texte suivant : “Ça fait mal quand une personne dit qu’elle tient à vous mais que ses actes démontrent complètement le contraire.”

Et ils sont là, attendant qu’on plaigne leur sort. Mais ce n’est pas vous qui criez sur tous les toits que vous êtes fiers d’être Camerounais ? Ce n’est pas vous qui nous submergez de posts et de vidéos les jours de matchs des Lions Indomptables ? Ce n’est pas vous qui, lors de vos entretiens pour obtenir un visa, juriez que vous reviendrez développer le pays après vos études ?

Vous voulez vraiment qu’on vous rappelle à quel point vos actes sont en totale contradiction avec ce que vous dites ? Vous voulez qu’on vous rappelle que, tout en affirmant aimer le Cameroun, vous préférez soigner les Français ? Qu’au lieu de contribuer à résoudre nos nombreux problèmes, vous êtes partis, laissant derrière vous un énorme vide en ressources humaines ? Vous voulez qu’on vous rappelle que pendant que les citoyens d’autres pays travaillent dur pour bâtir leurs nations, vous revenez ici construire des meublés pour que vos amis aient un endroit où dormir quand ils fuient le froid ?

Méfiez-vous de nous hein. Ce n’est pas parce qu’on vous laisse faire que vous pouvez dire et faire n’importe quoi devant nos yeux. Si ça vous fait mal qu’une personne vous dise qu’elle tient à vous mais que ses actes montrent le contraire, imaginez ce que nous ressentons ici. Ou bien votre intelligence n’a toujours pas fait le voyage jusqu’à là-bas ?


Douala 🇨🇲 

Intelligence camerounaise : entre mythe et réalité

J’aime souvent dire autour de moi que nous ne sommes pas intelligents. Et chaque fois, il y a quelqu’un pour me rappeler que les Camerounais brillent partout dans le monde. Qu’il y a des Camerounais à la NASA, d’autres occupant de grands postes dans d’autres pays. Franchement, j’en ai marre de ce discours.

C’est vrai, on trouve des Camerounais partout dans le monde, occupant des postes respectables dans divers secteurs. Mais est-ce vraiment ce qui fait de nous des personnes intelligentes ? J’en doute fort.

Un esclave bien formé à récolter la canne à sucre peut devenir le meilleur dans son domaine en suivant les instructions de son maître. Mais si ce champ appartient toujours au maître, si la stratégie de production et de distribution est décidée par le maître, et que cet esclave continue de travailler pour le maître, je ne vois pas en quoi il serait intelligent. Il peut être un excellent exécutant, peut-être, mais certainement pas une personne véritablement intelligente.

À chaque discussion sur le sujet, on me sort toujours l’argument du "système" qui tuerait le génie au pays. Une autre preuve, selon moi, de notre réflexion limitée. Être intelligent, c’est justement trouver des idées qui te permettent de t’exprimer malgré les obstacles. Traverser ces obstacles, c’est ce qui prouve ton intelligence. Si tu dois les contourner ou fuir, c’est simplement un aveu de faiblesse.

Tu ne peux pas prétendre être excellent en mathématiques si, face à chaque problème difficile, tu préfères résoudre un exercice de chimie ou de littérature. Cela prouverait peut-être ton talent dans ces matières, mais certainement pas en mathématiques. Et c’est exactement ce que nous faisons.

Nous sommes peut-être d’excellents exécutants, mais pas nécessairement des personnes intelligentes. Il suffit de regarder le faible taux d’idées que nous produisons, que ce soit au pays ou à l’étranger, malgré ces "brillants Camerounais" de la diaspora. Pourtant, ce ne sont pas les problèmes auxquels apporter des solutions qui manquent.

Des Camerounais véritablement intelligents ou brillants, je n’en ai pas rencontré beaucoup dans ma vie. Et pourtant, j’en ai parcouru des pays. Alors de grâce, arrêtons de crier sur tous les toits que nous le sommes et mettons-nous véritablement au travail. C’est face à nos propres défis que notre intelligence sera jugée, pas en comparant qui a la plus belle maison au Canada.


Douala 🇨🇲 

Quand les services traiteurs remplacent les liens familiaux

Je me rappelle quand j’étais plus jeune : chaque événement était l’occasion de rassembler les membres de la famille et les amis proches. S’il y avait un mariage, un deuil, un baptême ou tout autre événement nécessitant de cuisiner en grande quantité pour recevoir les invités, les femmes de la famille venaient de partout pour prêter main-forte. Et cela semblait tout à fait naturel.

Avec le temps, j’ai vu de plus en plus de services traiteurs remplacer les mains de toutes ces tantes que je voyais, autrefois, au four et au moulin. Aujourd’hui, il est presque impensable de voir ces mamans s’affairer en cuisine pour un mariage.

Tu me diras peut-être que nous nous sommes modernisés. Mais avons-nous vraiment fait le bon choix ?

À l’époque, nos mariages se ressemblaient tous parce qu’ils étaient organisés collectivement. Aujourd’hui, chacun veut se distinguer avec le plus gros service traiteur possible. Avant, presque toute la famille était invitée, car chaque membre venait contribuer, ne serait-ce qu’en aidant à la cuisine. Aujourd’hui, on limite souvent les invitations aux plus aisés. Après tout, que peuvent bien apporter ceux qui ont peu de moyens ?

Autrefois, les différends familiaux avaient peu de chance de perdurer, car tôt ou tard, on se retrouvait tous à cuisiner ensemble pour un mariage ou des funérailles. Aujourd’hui, ces occasions de rapprochement sont de moins en moins fréquentes.

C’est vrai que chaque génération pense être plus intelligente que la précédente. Mais je me demande de plus en plus si nous n’avons pas fait un bond en arrière. En courant après l’argent et une soi-disant modernité que nous ne maîtrisons pas, nous sommes en train de détruire le tissu social que nos ancêtres avaient mis des siècles à bâtir.

Je t’ai pris l’exemple des cérémonies, mais en y regardant de plus près, on se rend compte que le problème est bien plus profond. À force de vouloir ressembler aux autres, nous nous perdons peu à peu.


Douala 🇨🇲 

Accepter et réussir le défi de sa naissance

La semaine passée, j’ai eu une discussion avec Flavien sur la mission que nous nous sommes donnée pour le Cameroun. Il me rappelait que notre objectif n’était pas d’essayer mais de réussir. On n’est pas récompensé parce qu’on a essayé, mais parce qu’on a réussi.

Aujourd’hui, je discutais avec un de mes frères, Lysther. Il me sortait le sempiternel argument du pays qui met les bâtons dans les roues et de tous ces Camerounais qui brillent à l’étranger. Je lui rappelais que pour moi, il n’y avait pas de Camerounais brillants à l’étranger. Nous avons été mis dans un environnement précis, avec ses avantages et ses inconvénients. Aller jouer à un autre jeu, dans un autre environnement, ne fait pas de toi quelqu’un de brillant. Au contraire, c’est juste un aveu de faiblesse.

On ne sera pas récompensé parce que nous avons essayé, ou même parce que nous avons réussi à un autre jeu. Mais parce que nous aurons accepté le jeu qui nous a été assigné à notre naissance et que nous l’aurons réussi avec brio, malgré tous les obstacles qu’il comporte.


Douala 🇨🇲 

Gérer son énergie, la clé pour rester productif

Une autre chose dont je me rends compte cette année est que la gestion de l’énergie est tout aussi importante que la gestion du temps. Si j’ouvre mon agenda devant toi, tu auras certainement la même réaction que la plupart des gens quand ils le voient : toutes mes journées sont planifiées au moindre détail, avec des protocoles que j’améliore régulièrement.

Malgré tout ça, je tombe souvent du wagon, et me relever est plus difficile à chaque fois. Je me rends compte avec le temps que le problème n’est pas seulement de bien organiser son agenda en planifiant à l’avance toutes les activités. Il faut aussi s’assurer d’avoir un équilibre entre les activités : celles qui te pompent toute ton énergie et celles qui te la redonnent.

Nous sommes souvent tentés de remplir nos journées d’activités que nous pensons productives, mais qui, en réalité, sont des vampires d’énergie. Et comme si cela ne suffisait pas, on s’entoure parfois de personnes qui siphonnent le peu d’énergie qu’il nous resterait. Et après ça, on s’étonne de ne pas avancer au rythme qu’on voudrait.

Si toi aussi tu as la sensation de ne pas y arriver malgré tous tes efforts, je te conseille de faire un inventaire des activités qui te donnent ou te prennent de l’énergie. Elles sont différentes pour chacun d’entre nous. Ensuite, assure-toi de bien les répartir tout au long de tes journées, semaines, mois, voire de ton année.

Qui sait, c’est peut-être tout ce qui te manque pour enfin opérer au maximum de ton potentiel.


Douala 🇨🇲 

La dignité avant les opportunités

Dans une discussion hier, on m’a dit : “Ronel, tu ne peux pas toujours tout dénoncer. Surtout quand tu es dans le camp des demandeurs.” Le “tu ne peux pas toujours tout dénoncer,” je l’ai déjà entendu à plusieurs reprises. La nouveauté, c’était “le camp des demandeurs” — le camp de ceux qui ont besoin d’un coup de main, d’un financement, de recevoir un prix, une subvention, etc.

Je suis d’accord qu’il faut souvent faire profil bas et ne dévoiler ses cartes que lorsqu’on a les moyens de sa politique. Mais il ne faut pas oublier que tu n’es pas le seul à connaître cette stratégie. Le camp d’en face le sait aussi. Raison pour laquelle il fera toujours tout ce qui est en son pouvoir pour que tu n’aies jamais les moyens de ta politique.

La meilleure chose à faire, selon moi, est de ne jamais te considérer dans le club des demandeurs. Ce n’est pas parce que j’ai besoin de financement que je vais te laisser me dire n’importe quoi. Ce n’est pas parce que je participe à un concours à grosse récompense que je vais me taire si j’observe une injustice. Ce n’est pas parce que j’espère avoir un poste de ministre que je vais fermer les yeux sur une action du gouvernement que je juge injuste. Peu importe que j’aie raison ou pas, le plus important est de rester intègre et honnête envers moi-même et ma communauté.

Cette attitude me fermera certainement beaucoup de portes d’opportunités dans ma vie, mais adopter l’attitude contraire me fermerait les portes d’un sommeil paisible. Et s’il fallait choisir, je choisirais le sommeil paisible et la paix du cœur, tous les jours de l’année.


Douala 🇨🇲