Le pain du deuil… et ce que nous avons oublié

La semaine passée, avec d’anciens camarades de classe, nous étions à la veillée du papa de l’un d’entre nous. Comme c’est l’habitude dans notre groupe, nous avons cotisé un peu d’argent, et ceux d’entre nous qui étaient disponibles se sont déplacés pour la veillée, avant que le corps n’aille au village pour l’enterrement.

Sur place, notre ami endeuillé, après nous avoir fait faire le tour de la dépouille et salué sa maman, la veuve éprouvée, nous a installés quelque part. Il nous a fait servir à boire pendant qu’il continuait à recevoir d’autres invités. Par contre, nous n’avons pas eu droit au pain du deuil. Et je ne sais pas pourquoi, mais dans mon cœur, je me suis dit qu’il ne nous avait pas bien reçus.

Je te vois déjà venir. Tu vas dire que la nourriture a fait ci, fait ça. Mais bon, on se connaît. Moi, je dis tout haut ce que la plupart d’entre nous pensent tout bas. Car à la fin de la journée, nous sommes tous animés plus ou moins par les mêmes pensées. Certains sont juste plus hypocrites que d’autres.

Après que cette idée m’est venue à l’esprit, je me suis demandé d’où elle pouvait bien venir. Et après réflexion, je me suis dit qu’elle devait venir de mon éducation. Cette façon particulière que nous avons eue de gérer les deuils depuis des années. Cette habitude que nous avons prise de transformer les deuils en occasions de fête et, souvent, de débauche. Certainement de ces histoires attendues pendant des années, des réunions qui venaient faire du boucan dans les deuils parce qu’elles estimaient qu’on ne les avait pas bien reçues. Certainement à cause de cette habitude innocente, mais pas sans conséquence, que nous avons développée de donner de l’argent aux personnes endeuillées. Pas pour améliorer la vie après le départ de l’être cher, mais pour pouvoir recevoir toutes les personnes qui viendraient l’aider à pleurer à base de bières et de nourriture.

Et je me suis dit que c’est certainement parce qu’inconsciemment, j’essaie de m’éloigner de tout ça, que jusqu’à présent je n’ai dit qu’à très peu de personnes que j’avais perdu mon grand frère il y a trois semaines. C’est peut-être pour cette raison que ce deuil, je n’arrive pas à le faire en public. Et qu’il n’y a que dans des moments comme celui où j’écris ces lignes, seul dans ma chambre, que je verse une fois de plus des chaudes larmes pour sa perte.

Repose en paix Tonton Guy !

J’aurais aimé te dire tous les projets que j’ai pour notre famille, nos mamans et nos enfants, mais hélas tu es parti sans crier gare. Me laissant avec l’obligation de rester fort et de continuer ce combat, que tu sois enterré avec une bière et le pain du deuil ou pas.


Douala 🇨🇲 

Voyager en Afrique, ça ne compte pas ?

Le mois passé, j’ai fait quelques voyages en Europe et en Afrique. Après une longue période sans rien publier sur mes statuts WhatsApp, je me suis remis à partager quelques photos de mes déplacements. D’abord en France et en Allemagne, puis au Togo, au Bénin et au Ghana.

Quand j’ai commencé à publier des photos en Europe, certains contacts m’ont écrit pour me faire savoir que je me positionnais contre l’immigration mais que j’étais bien content de voyager en Occident. Et bizarrement, sur mes publications en Afrique, aucune remarque. Et je me suis rappelé que je n’avais eu aucune réaction non plus en décembre dernier, lorsque je publiais des photos de mon voyage avec maman entre le Kenya et le Rwanda.

Du coup, je n’arrête pas de me demander depuis lors si nous n’avons vraiment aucune dignité. C’est à croire que, même pour nous Africains, voyager en Afrique n’a aucune importance, et que seul le voyage en Occident définit notre statut et justifie notre existence. On dirait bien que la mentalité d’esclave a réussi à s’infiltrer dans notre ADN. Tu m’étonnes qu’autant d’entre nous, ou de nos enfants, soyons prêts à risquer nos vies pour pouvoir obtenir une place en Occident. Même s’il s’agit d’y jouer le rôle de papier toilette.


Douala 🇨🇲 

Sommes-nous condamnés à être les bouffons du monde ?

Je ne sais pas pour toi, mais il y a quelque chose qui me gêne un peu depuis quelques années. Je ne passe pas beaucoup de temps sur les réseaux sociaux. Mais quand je vais sur des plateformes comme TikTok ou Facebook, j’ai l’impression que tous les Noirs sont devenus des humoristes ou des danseurs.

Il suffit de quelques minutes sur ces plateformes pour faire ce constat accablant. Nous passons notre temps à aller de challenge en challenge. Tout le monde s’y met, des plus petits aux plus grands, en passant même par des stars qui ont réussi dans d’autres domaines et qui, selon moi, devraient utiliser leur influence pour emmener leur public à s’intéresser à des choses un peu plus sérieuses.

Tu me diras que c’est ce que l’algorithme réclame et récompense. Qu’il est beaucoup plus facile d’avoir de la visibilité en dansant ou en faisant le bouffon. C’est vrai. Mais sommes-nous obligés de suivre la dictature des algorithmes ? S’il récompense les contenus d’inceste demain, nous allons aussi suivre bêtement ?

Nous sommes le peuple le plus à la ramasse de la planète. Nous sommes tellement en retard de développement par rapport aux autres que c’est à se demander si nous ne sommes pas vraiment des sous-hommes. Au lieu d’essayer de se concentrer pour travailler à rattraper notre retard, de canaliser l’énergie de notre jeune population vers des entreprises productives et à impact à long terme, nous avons décidé de devenir les bouffons du monde. On secoue les reins, on répète des chorégraphies à la perfection sur des plateformes développées par nos égaux ailleurs.

Et c’est dans ces bêtises qu’on peut bien constater qu’un Noir reste un Noir, quelle que soit la couleur de son passeport. Car même cette diaspora qui se targue d’être plus instruite et plus civilisée est en première ligne quand il s’agit de faire les bouffons pour le bon plaisir des autres sur des plateformes qu’eux-mêmes n’ont pas pu développer, malgré toutes ces années passées au pays des bosseurs.


Douala 🇨🇲 

Et si toi aussi tu me faisais un courrier ?

La semaine dernière, je suis allé relever mon courrier et, dans ma boîte postale, j’y ai trouvé le premier droit de réponse depuis que je fais ce blog. Un courrier avec accusé de réception envoyé depuis la France par Mlle Michelle Claude. Un courrier de quatre pages. Je reviendrai plus tard sur son contenu après m’être entretenu avec elle.

L’émotion à la réception de ce courrier était juste indescriptible. Pas seulement parce que, pour une fois, une personne (noire) a pris de son temps, s’est assise et a posé ses idées sur papier pour défendre son point de vue. Mais aussi pour le travail qui s’en est suivi : de la saisie de texte à l’impression, l’achat de l’enveloppe, le trajet pour la poste et les 11 € dépensés en timbre pour faire parvenir ce courrier jusqu’au Cameroun en recommandé avec accusé de réception.

L’émotion était tellement grande que je me demande combien d’entre vous seraient capables de me la faire revivre si je le demandais. Du coup, aujourd’hui, je te demande, à toi qui lis ce texte, quelle que soit la partie du monde dans laquelle tu te trouves actuellement, de me faire un courrier pour me dire quelles sont les émotions que mes textes te font ressentir.

Tu n’es pas obligé de faire quatre pages comme Michelle Claude. Tu n’es même pas obligé de faire une lettre ou de l’envoyer en recommandé. Ça peut juste être une carte postale dans une enveloppe, avec quelques mots sur ce que tu penses de mon travail avec ce blog.

J’espère qu’on pourra se prouver que nous pouvons nous aussi être dans l’action. Cette action-ci ne sera pas la plus difficile que tu auras à faire dans la semaine, mais elle pourrait être la plus importante. Et en plus, en fonction de vos lieux d’envoi, je pourrai faire un tableau des délais de livraison de courriers vers le Cameroun selon les pays.

Je compte sur toi !

Ronel Kouakep
BP: 457 Douala
Cameroun


Douala 🇨🇲

Rentrer en Afrique, c’est refuser de travailler ?

On parle comme ça, le Noir c’est quelque chose hein. Souvent, je me demande même si nous ne sommes pas vraiment une sous-race comme le proclament les suprémacistes blancs. Un peu comme dans cette interview où on demande à Elon Musk s’il pense vraiment que les Noirs et autres minorités ne sont pas des peuples intelligents et il répond : "Ce n’est pas ce que j’ai dit. Je dis juste que nous ne devrions pas baisser les standards pour eux." En gros, on ne va pas descendre le panier de basket de 3m05 à 1m50 parce que vous êtes des pygmées.

Pourquoi je t’en parle aujourd’hui ? Parce que cet après-midi, maman m’a encore sorti une nouvelle bombe. Une de ses sœurs lui aurait dit que, parce que j’ai décidé de rentrer me battre au pays, je refuse de travailler. Donc, d’après elle, si tu as la possibilité de travailler en Europe et que tu décides de le faire en Afrique, tu refuses de travailler. Ou bien, c’est peut-être parce que j’ai décidé d’être un entrepreneur et que depuis des années, j’essaie tant bien que mal de faire décoller plusieurs projets.

Je ne comprends pas comment nous en sommes arrivés à nous rabaisser de la sorte nous-mêmes. Nous en sommes arrivés au point où nous sommes persuadés que même le travail, c’est en Occident. Juste parce qu’on y gagne un peu plus d’argent. Alors même que la plupart de nos diplômés là-bas ne font que remplir des fichiers Excel et manipuler d’autres logiciels en longueur de journée. Le vrai travail, celui du terrain que nous devons faire ici en Afrique si nous voulons avoir la chance de nous développer un jour, nous ne le considérons pas.

Mais ce qui me choque le plus, c’est que la personne qui dit ça travaillait au Cameroun (le pays où il n’y a pas de travail) pour payer les études de ses enfants en Occident, pendant que moi, je faisais toutes sortes de petits boulots en Occident pour payer les miennes.

Mon choix de revenir mettre mon expertise au service de mon pays ne me donne pas encore autant d’argent que tous les marchés publics qu’ils ont gagnés ici pour envoyer leurs enfants à l’étranger. Mais cela n’en demeure pas moins du travail. Que ça leur plaise ou non.

Quand je pense à tous ces jeunes à qui des parents idiots comme ça détruisent les rêves, je me dis juste que nous ne sommes pas encore sortis de l’auberge. Si nous n’avions que des parents de la sorte, l’Afrique n’aurait certainement jamais des personnes comme mon ami Victor Likone, qui s’est battu pendant une décennie avec un projet qui commence à peine à porter ses fruits.

Mais bon, que peut-on attendre des parents du troisième âge qui partent quémander des titres de séjour en Occident comme des mendiants ?


Douala 🇨🇲 

Quand ton fils te rappelle que le combat est long...

Hier, mon fils m’a posé une question par message à travers le téléphone de sa mère. Le genre de question qui te donne l’occasion de montrer quel genre de papa tu es et de marquer un vrai coup sur l’éducation de tes enfants. Il a écrit :

J'ai une question, papa ? Tu es pour Barcelone ou le Real de Madrid ?

J’étais tellement content. Car bien qu’étant une question banale, ça me donnait l’occasion de lui faire un petit exposé sur la cause noire et le combat que je mène depuis des années. À cette question aussi simple, j’ai pondu une réponse longue et détaillée que je te laisse découvrir dans le prochain paragraphe.

Alors, très bonne question mon fils. Quand j'étais plus jeune et que j'étais un passionné de foot au point où je voulais en faire mon métier, mon club de cœur était le FC Barcelone. J'étais un supporter de Barcelone principalement pour deux raisons. Deux joueurs en fait. Deux Brésiliens :

      1. Ronaldo. Le vrai, le génie brésilien, "El Fenomeno" (le phénomène), comme on appelait cet attaquant hors pair.
      2. Rivaldo. Un milieu de terrain extrêmement talentueux et élégant dans son jeu, dont j'étais aussi fan.

Ensuite, il y a eu Eto'o Fils, notre héros national 🇨🇲, qui est venu renforcer mon amour, à moi et à de nombreux autres Camerounais, pour le club des Blaugrana.

Mais aujourd'hui, je ne suis ni pour Barcelone ni pour le Real de Madrid. Ce sont tous les deux des clubs espagnols. Et bien que je n'aie rien contre l'Espagne, je préfère mettre mon énergie sur les miens, mes semblables.

Aujourd'hui, je te dirais que je suis pour Les Lions Indomptables du Cameroun 🇨🇲. Et je suis aussi pour Les Éperviers du Togo 🇹🇬, parce qu'une très belle Togolaise m'a fait les plus beaux cadeaux du monde après celui que m'a fait ma mère (mamie) en me donnant la vie et l’éducation qu’elle m’a donnée. Ces cadeaux, c’est toi, Zowa et ton frère Ayité.

Et si je devais être pour une autre équipe à part ces deux-là, ce serait certainement celle du Gabon 🇬🇦, du Nigeria 🇳🇬, de la Côte d'Ivoire 🇨🇮, du Kenya 🇰🇪 ou de tout autre pays africain. Parce que c'est certainement ce qu'un Européen ferait. Il ne serait pas pour l'Union de Douala ou Coton Sport de Garoua.

D’ailleurs, l’Union de Douala est mon club de cœur quand il s'agit des clubs de football camerounais. Et Coton Sport de Garoua est notre fierté nationale 🇨🇲, l’équivalent de Barcelone ou du Real en Espagne.

Le fait que tu me poses cette question précise montre à quel point, sournoisement, on essaie de nous imposer une certaine vision du monde. Comme si le débat devait se faire entre ces deux clubs alors que le monde est bien plus grand que ça.

Laissons les Espagnols se poser cette question. À la limite, laissons les Blancs et les Européens se poser cette question. Nous, notre intérêt doit être ailleurs. Et j'ai hâte que ton frère et toi grandissiez pour venir m’aider à défendre ces intérêts.

❤️

Après l’avoir envoyée, j’étais tellement fier de moi. Fier de cette occasion que je venais de saisir de vendre la cause africaine à mon fils. Mais j’ai très vite déchanté quand j’ai reçu sa réponse quelques minutes plus tard. Une réponse tellement simple que c’était à se demander s’il avait même lu mon texte. Sa réponse fut tout simplement :

Moi, entre les deux, c'est le Real.
Quand tu dis "Ronaldo", tu dis Ronaldo Luís 🇧🇷 ou CR7 🇵🇹 ?

J’étais dépité. Je ne sais pas s’il n’en avait rien à foutre de tout ce que je venais de lui raconter ou bien s’il voulait juste se débarrasser de moi pour aller dormir. Je ne peux qu’espérer que cette graine que j’ai semée pourra un jour germer dans sa tête.

Quand je parle souvent du lourd prix à payer pour l’immigration, il s’agit aussi de ça. Du fait que, petit à petit, nous nous laissons déraciner pour aller nous mettre au service des autres en pensant qu’ils pourront un jour nous accepter.

Mon fils est censé être un Africain, afin que notre culture perdure dans le temps. Mais lui, comme la plupart de ces enfants noirs nés en Occident, ne risque jamais de l’être. Et malheureusement, ils ne seront pas des Blancs non plus. Sans nous en rendre compte, nous avons créé des hybrides perdus qui ne peuvent être qu’au service des autres. N’ayant pas assez de personnalité pour qu’on les respecte ici comme là-bas. Des bâtards, comme on dit souvent avec les chiens, ou des “Kouandjan”, comme on les appelle chez nous au Cameroun. Des êtres qui n’appartiennent à aucune race.

Le pire dans ce message qu’il m’a envoyé, c'est que bien qu’il soit lui-même dans un club de foot, il n’a quasiment jamais vu jouer Barcelone ou le Real. Le fait même de se poser la question de savoir lequel préférer des deux et d’avoir fait un choix est un témoignage de la puissance du contexte sur ces enfants en Occident.

J’ai beau passer toute son enfance à lui rappeler qu’il était noir et qu’il devait en être fier. Aujourd’hui, à 10 ans, il commence déjà à se considérer plus comme un Blanc que comme un Noir. Juste deux ans avant l’âge fatidique de 12 ans, qui, selon moi, est l’âge auquel nous perdons la plupart de nos enfants en Occident.

Tout ceci me rappelle la conversation que j’ai eue avec ses cousines à Paris, qui, à 10 et 8 ans, ne savaient pas qui était Samuel Eto’o. Elles ne pouvaient citer aucun nom d’un joueur de l’équipe du Cameroun, ni du présent ni du passé, mais connaissaient par cœur presque tout le 11 entrant du Real de Madrid.

Mais bon, comment leur en vouloir. Pour la plupart des africains même encore en Afrique, ce serait le club de Dieu. On ne peut que féliciter la colonisation et tout l’aliénation qui va avec.


Douala 🇨🇲 

100 abonnés sur ma chaîne WhatsApp : tu m’aides à atteindre ce cap ?

J'ai commencé cette aventure tout doucement. En écrivant un texte par-ci par-là, tournant une vidéo par-ci par-là et enregistrant un podcast par-ci par-là. Ensuite, j'ai créé une chaîne WhatsApp pour partager les liens de toutes mes interventions en ligne. Mon choix de ne pas inonder la toile était délibéré et assumé. Je voulais avoir un espace personnel où je pourrais partager mes travaux sans avoir à dépendre d'un algorithme. Je voulais que les gens puissent suivre mon contenu parce qu'ils le trouvent intéressant et non parce qu'une plateforme le leur aurait proposé. Je voulais que tu reviennes de toi-même si tu en voulais plus.

C'est la raison pour laquelle, jusqu'à présent, je n'ai pas mis sur pied de newsletter et que je ne fais que très peu la promotion de ma chaîne WhatsApp ou de mon blog.

Cependant, quasiment chaque semaine, il y a une personne qui vient me dire à quel point ce que je fais l'inspire. Il y a au moins une personne qui sera complètement retournée par quelque chose que je lui aurais dit. Que ce soit à travers mon blog ou une conversation. Je me rends compte de plus en plus à quel point je peux être utile à ma communauté. Et que ce serait la desservir que de ne pas partager avec le plus grand nombre tout ce que je sais. Mes histoires, mes découvertes, mes réflexions, mes insights, ma perspective souvent très particulière du monde. Et qu'il serait peut-être temps que je m'ouvre un peu plus.

J'ai donc décidé de communiquer un peu plus souvent. Et la première étape dans ce chantier serait pour moi d'atteindre les 100 abonnés sur ma chaîne WhatsApp. À l'heure où je fais ce texte, j'en suis à 96 et je voudrais t'inviter à m'aider à atteindre ce premier milestone. Comment ? Il te suffirait de faire 2 publications en statut. Le premier étant le lien de la chaîne et le second étant un texte où tu dis pourquoi tu invites toute personne à s'abonner. Et si tu es motivé, tu peux aussi partager dans une troisième publication mon texte qui t'a le plus marqué.

En statut, nous passons notre temps à poster des vidéos TikTok, des textes et images drôles, produites par des personnes que nous ne connaissons pas et dont nous ne connaissons pas les vraies intentions. Et si pour une fois, on postait quelque chose qui pourrait emmener les uns et les autres à réfléchir. Même si tu n'es pas forcément d'accord sur tous les sujets que j'aborde, au moins ils ont le mérite de proposer une autre perspective. Et c'est dans cette diversité de points de vue que nous trouverons peut-être notre salut.

Merci d'avance à toi qui te plieras au jeu.


Douala 🇨🇲 

La discipline au quotidien : quand l’engagement prend le dessus

Le texte que j'avais prévu aujourd'hui, je ne pourrai pas le faire. Pas assez de temps. J'ai eu une journée assez chargée qui vient de s'achever par un passage à la veillée (pas sur la voie publique) du papa d'un camarade d'école.

Souvent, on me demande pourquoi j'écris tous les jours. Pourquoi je n'écris pas juste quand je suis dans les bonnes conditions. C'est justement pour des jours comme aujourd'hui. Des jours où malgré un programme chargé, mon engagement me pousse à faire preuve de beaucoup plus de discipline que d'habitude. Si ce n'était pas ce texte, je serais certainement resté encore plus longtemps à la veillée, histoire de rattraper un peu les conversations avec les vieux camarades. Mais non, il fallait écrire. Et je suis bien content d'être de retour pour le faire.

Je suis bien content de toute cette discipline que cet engagement apporte dans ma vie. De l'homme que ça fait de moi. Et je ne peux que t'inviter à essayer. Peut-être pas avec l'écriture. Trouve-toi juste cette activité qui pourra t'ancrer un peu plus et que tu pourras pratiquer tous les jours. Qui sait ? La meilleure version de toi se cache peut-être derrière cette petite décision.


Douala 🇨🇲 

Street food et retour aux sources : ma routine incontournable à Douala

Il y a quelques semaines, je te parlais des routines qui nous lient émotionnellement à un lieu, en te racontant mon rituel raclette avec Tim. Aujourd’hui, j’aimerais partager une autre routine, celle que j’ai développée au Cameroun avec mon pote Lionel : la routine street food.

À chaque retour au pays après un voyage à l’étranger, il y a des choses que je ne manque jamais dans ma première semaine. Les incontournables : Passer une commande chez Le Porc Braisé, pour retrouver les saveurs du meilleur porc braisé du pays. Aller au Njiksons pour déguster la meilleure salade d’avocats du pays. Et surtout, faire un mini street food tour avec Lionel.

Le mini street food tour avec Lionel

👉 Première étape : direction New Bell pour manger des brochettes de bœuf, accompagnées de beignets de riz et de Chaï.

👉 Quand nous avons du temps : on pousse jusqu’à Shell New-Bell pour déguster des beignets banane.

👉 Et pour finir en beauté : direction Cité SIC pour des brochettes de poulet bien grillées.

Le ventre plein, on discute de tout. Des projets, du combat que nous avons décidé de mener pour un Cameroun meilleur, des défis qui nous attendent, et des actions à poser.

Un rituel qui me remet dans le bain

Cette routine n’est pas juste un plaisir culinaire. C’est mon moyen de me reconnecter directement au pays, d’effacer toutes les pensées parasites qui auraient pu s’infiltrer à l’étranger, et de me remettre dans l’état d’esprit du bâtisseur.

Et toi ?

Quelles sont tes routines du retour au pays ? Quelles sont ces petites habitudes qui te permettent de te recentrer et de repartir du bon pied ?


Douala 🇨🇲 

Un pays à l’image de ses citoyens : et si le problème, c’était nous ?

On se plaint souvent du gouvernement et des choses qui vont mal dans ce pays en oubliant que nous-mêmes, nous ne sommes pas innocents.

Il y a quelques semaines au Togo, je ne circulais qu'en Gozem et Yango. Et franchement, l'expérience était juste incroyable. Les chauffeurs étaient tellement serviables, gentils et polis. C'était à se demander s'ils avaient un autre salaire que celui des courses que je payais. Des courses qui étaient d'ailleurs d'un prix plus que raisonnable.

Je ne pouvais pas m'empêcher de faire le parallèle avec mon expérience Yango au Cameroun. Où je ne peux pas faire 3 courses sans avoir un problème avec un chauffeur. Où pour qu'un chauffeur arrive d'un coup, il faut vivre dans les grands quartiers. Où une fois sur deux, le chauffeur te laissera en milieu de route en te disant qu'il n'entre pas dans le quartier.

Ce matin d'ailleurs, j'ai repris un Yango à Douala. Le premier depuis mon retour et c'est déjà reparti, il a fallu que je rappelle le chauffeur 10 minutes plus tard pour qu'il se mette en route alors qu'il m'avait déjà dit 10 minutes plus tôt qu'il arrivait. Sans parler de celui que nous avons commandé hier pour faire livrer un colis, qui après s'être trompé d'adresse nous a carrément dit d'annuler la commande.

Comme quoi, notre problème c'est peut-être notre mentalité. Cette mentalité où chacun veut profiter de l'autre. Cette mentalité où personne ne respecte l'autre. Cette mentalité où le bien commun, la communauté est relégué au second plan.

Nous devrions peut-être commencer par travailler sur ça avant d'espérer avoir de meilleurs dirigeants. Car comme je dis souvent, ils ne sont qu'à notre image.


Douala 🇨🇲